HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !
Séance 66
1/ Evelyn Freeman, 1919-2017
Evelyn Freeman est une pianiste, arrangeuse, chef d’orchestre, née à Cleveland dans l’Ohio en 1919. Elle a appris la musique dans un institut spécialisé.
En 1938, elle forme un groupe de jazz, le Evelyn Freeman Swing Band, qui comprend son frère Ernie. Les membres du groupe sont jeunes, ils partent au service militaire. Elle reforme alors un orchestre avec le saxophoniste Bull Moose Jackson. Elle rencontre ensuite le chef d’orchestre Tommy Roberts. Elle l’épouse et ils partent s’installer à New York.
Elle travaille avec un groupe de gospel, les Wings Over Jordan. Puis elle forme un nouveau groupe, le Evelyn Freeman Orchestra, qui sert de soutien à des chanteurs comme Frankie Laine ou Peggy Lee.
C’est en 1958 qu’elle réalise son premier enregistrement pour le label Dot. C’est un single de rock ‘n’ roll. Elle sort un album de gospel chez Imperial en 1960. Et en 1962, un petit label, Bel Canto, publie un single avec le morceau Didn’t It Rain, un classique du gospel, sur la face A. Le morceau est réédité la même année par United Artists. On l’écoute.
Au milieu des années soixante, Evelyn Freeman déménage à Los Angeles. Elle travaille pour la télévision et pour des artistes : Bing Crosby, Dean Martin, Louis Prima… Elle a ouvert un club et fondé une école associative de chant, de danse et de théâtre.
Elle est décédée en 2017.
2/ Jerry Perkins
Je n’ai pas trop d’informations sur ce chanteur pianiste dont on trouve quelques morceaux (quatre exactement) sur deux compilations : la première « Jook Joint Blues, That’s What They Want, Good Time Rhythm & Blues 1943-1956 » parue chez JSP ; la seconde « Down Home Blues Classics – Volume 4 California » chez Boulevard Vintage.
Voici Knockin’ The Boogie, tiré de la seconde. On trouve le morceau sur les deux dans des versions différentes.
Jerry Perkins : un pianiste peu connu des années quarante, qui pratiquait un boogie woogie à la sauce de la côte ouest, c’est-à-dire légère et subtile.
3/ Tommy Johnson, 1896-1956
Il n’y a aucun lien de parenté entre Robert Johnson et Tommy Johnson, qui sont tous les deux de grands guitaristes de blues originaires du Mississippi. Tommy Johnson, né en 1896, décédé en 1956, est l’archétype du bluesman du Delta, cette région du Mississippi qui a plus ou moins la forme de la lettre grecque delta : il chante avec une intensité dramatique incroyable avec une utilisation étonnante de la voix en falsetto et son jeu de guitare s’appuie sur des basses syncopées. Son style a été imité par d’innombrables bluesmen et ses morceaux sont devenus des classiques du genre.
C’est son frère aîné qui lui a appris à jouer de la guitare. A seize ans il s’enfuit avec une femme. Il rencontre deux bluesmen de légende dans le Delta, Willie Brown et Charley Patton. Lorsqu’il revient dans son patelin deux ans plus tard, il est un guitariste accompli et plusieurs dizaines d’années plus tard les membres de sa famille pensaient que ses qualités nouvelles n’étaient pas tombées du ciel mais résultaient plutôt d’une entente avec le diable.
Mais Tommy Johnson ne vit pas de sa musique. Il bosse dans une plantation et anime des bals, des « parties ». Il joue régulièrement avec Ishman Bracey et Charlie McCoy. A la fin des années vingt, la compagnie RCA/Victor a compris qu’il y avait un marché pour le blues auprès du public noir ; elle envoie son « talent scout », son découvreur de talent, H.C. Speir, à la recherche de bluesmen du Delta. On oriente naturellement Speir vers Tommy Johnson et ses copains. Il est si impressionné par leurs prestations qu’il affrète un car pour les amener à Memphis afin de les enregistrer.
Tommy Johnson a réalisé trois séances d’enregistrement pour RCA/Victor : les 3 et 4 février 1928, et le 31 août 1928. Il en est résulté trois 78 tours et deux titres sont restés inédits à l’époque.
Je vous propose d’écouter l’un de ses chefs d’œuvre gravé lors de la deuxième séance, le 4 février 1928, Maggie Campbell Blues.
Tommy Johnson a gravé en tout et pour tout 14 titres entre 1928 et décembre 1929 ; tous sont devenus des classiques du blues repris d’innombrables fois : Canned Heat Blues qu’on a eu l’occasion d’entendre lors d’une précédente émission et qui a donné son nom à un célèbre groupe de rock, Big Fat Mama Blues, Big Road Blues…
Il a mené une vie débridée qui s’est mal terminée. Impossible pour lui de construire une quelconque carrière. Il a perdu au jeu tout son fric et ses droits d’auteur et il a vécu pendant vingt ans une vie misérable d’alcoolique avec de nombreux passages par la case prison.
Mais Tommy Johnson est une figure majeure du blues du Delta dont l’influence s’est exercée bien au-delà du blues.
4/ Ray Sharpe
Le cas de Ray Sharpe, chanteur guitariste, est assez original et intéressant pour notre émission qui essaie de montrer les liens qui existent entre les différents genres musicaux. Ray Sharpe est un musicien noir né en 1938 à Fort Worth, au Texas, qui jouait du blues et du rhythm and blues, mais dont de nombreux titres ont été classés dans la catégorie rockabilly. Un producteur nommé Bill Smith a déclaré à propos de Ray Sharpe qu’il était « le plus grand des hommes noirs au son blanc ». Et il est vrai que Ray Sharpe a une voix claire qui colle parfaitement au rockabilly.
Le jeu de guitare de Ray Sharpe a été influencé par celui de Chuck Berry, qu’on pourrait qualifier, en paraphrasant Bill Smith, de plus grand des hommes noirs qui ait joué du rock ‘n’ roll. En 1956, Ray Sharpe forme un groupe, les Blues Wailers, qui malgré leur nom jouent plutôt du rock ‘n’ roll.
C’est en avril 1958, grâce au producteur Lee Hazelwood, que Ray Sharpe enregistre pour Hamilton, une sous-marque de Dot Records. Je vous propose d’écouter un morceau du premier 45 tours issu de cette séance, Oh, My Baby’s Gone.
Ce morceau figure sur une étonnante compilation de blues et de rhythm and blues intitulée « Got Them Hill Billy Blues », avec « Hill Billy » en deux mots, éditée par le label Et Toro. Cette compilation rassemble des morceaux qui sonnent terriblement rock ‘n’ roll. On trouve aussi Oh, My Baby’s Gone sur des compilations de rockabilly, comme le volume 17 du coffret de 40 CD publié par The Intense Media « Rock-a-Billy Dynamite ».
C’est sur le deuxième 45 tours de Ray Sharpe, sorti chez Jamie Records en mai 1959, que se trouve son morceau le plus connu, Linda Lu, qui a atteint le numéro 46 au Billboard Hot 100. Linda Lu est devenu un standard repris par les Rolling Stones, Johnny Kidd and the Pirates, Tom Jones et bien d’autres…
Ray Sharpe a sorti pas mal d’autres 45 tours jusqu’à la fin des années soixante. Il semble qu’il ait profité du rockabilly revival des années quatre-vingt puisqu’il a réalisé au moins deux albums à cette époque.
Je ne sais pas s’il joue encore car il a quand même plus de 80 berges aujourd’hui, mais il a longtemps continué à se produire dans la région de Fort Worth, Texas.
5/ Little Esther Phillips, 1935-1984
Little Esther Phillips est une chanteuse de rhythm and blues dont la carrière s’est déroulée en deux temps : d’abord sous le nom de Little Esther, puis dix ans plus tard sous le nom d’Esther Phillips.
Elle est née Esther Mae Jones en 1935 dans le Texas. Elle gagne un concours de talents amateurs en 1949 dans un club de Los Angeles appartenant à Johnny Otis. Celui-ci la fait enregistrer pour Modern sous le nom de Little Esther, elle n’a que quatorze ans, et l’inclut dans sa troupe.
L’année 1950 est l’année Little Esther. Accompagnée par l’orchestre de Johnny Otis, elle décroche trois places de numéro 1 dans l’année au Billboard, avec Double Crossing Blues, Mistruting Blues et Cupid’s Boogie, et quatre autres titres se placent la même année dans le Top 10. Pour une artiste féminine, c’est un exploit unique.
Tous ces morceaux ont été gravés chez Savoy Records. En 1951, après une dispute avec Johnny Otis pour une histoire de fric, elle signe chez Federal chez lequel elle enregistre plus de trente titres, sans grand succès hormis Ring-a-Ding Doo, qui se classe huitième au Billboard en 1952. Pourtant les titres gravés dans cette période sont excellents. La preuve par le son : on écoute The Deacon Moves In, qui date de 1951, sur lequel elle est accompagnée par l’orchestre d’Earl Warren.
Malgré son talent, cela ne marche pas chez Federal. Little Esther passe alors chez Decca mais le succès n’est plus au rendez-vous. Elle abandonne en 1954 et elle entame une descente due à l’héroïne qui ne la lâchera plus.
Elle est cependant redécouverte en 1962. Le producteur Lelan Rogers, propriétaire de la marque Lenox Records, la fait enregistrer sous le nom d’Esther Phillips Release Me, une ballade dans le style adopté par Ray Charles dans I Can’t Stop Loving You. Release Me se classe en tête du Billboard. Dans la foulée, Esther Phillips obtient plusieurs autres succès mineurs.
Elle passe ensuite chez Atlantic, mais l’héroïne la rattrape. Elle doit suivre un traitement. En 1969, Lelan Rogers la fait enregistrer pour le label Roulette. Elle repasse chez Atlantic. Son album « Burnin’ » est acclamé par la critique. Dans les années soixante-dix, elle suit la mode du disco. Elle réalise de nombreux albums chez Kudu Records.
Mais c’est l’héroïne qui aura le dernier mot. Esther Phillips est décédée en 1984, à 49 ans, des suites de sa dépendance. Certains ont pu dire que Little Esther Phillips savait tout chanter, le gospel, le jazz, le blues, le rhythm and blues, la country, le disco, la pop, sans qu’elle se fixe sur un genre particulier qu’elle aurait pu dominer. Personnellement, j’en doute. Les voies du succès sont impénétrables, mais une chose est sûre : la drogue l’a tenue à l’écart pendant la décennie déterminante pour le passage du rhythm and blues première manière à la soul music et l’a empêchée par la suite de redécoller vraiment.
6/ Boyd Bennett, 1924-2002
Boyd Bennett est né dans l’Alabama mais il a grandi dans le Tennessee, juste à côté de Nashville. En 1952, il anime un spectacle de variétés sur une chaîne de télé. Il forme son groupe, Boyd Bennett and His Rockets, et commence à enregistrer quelques morceaux de country au début de l’année 1955 pour King Records. Dès le mois de mai 1955 il vire rockabilly et décroche un premier succès avec Seventeen, qui se classe en cinquième position au Billboard. La même année, My Boy, Flat Top entre au Top 40. Ce sera ses seuls hits.
Boyd Bennett a sorti des 45 tours de rockabilly chez King jusqu’en 1959. On écoute un morceau de 1958, Move.
Ce morceau figure sur le CD 18 du coffret « Rock-a-Billy Dynamite » édité par The Intense Media.
En 1959, Boyd Bennett quitte le label King. Il va chez Mercury en 1960-1961, revient ponctuellement chez King en 1963 le temps d’un 45 tours et fera encore un dernier single en 1965 chez Kernel, un petit label du Kentucky. Boyd Bennett a été ensuite DJ, propriétaire de boîtes de nuit, puis il a quitté le monde de la musique.
L’auteur Charlie Gillett parle dans son « Histoire du Rock ‘n’ Roll » à propos de Boyd Bennett d’un « rock ‘n’ roll édulcoré ». Le morceau qu’on vient d’entendre montre que ce n’est pas le cas. Mais pas sûr que Charlie Gillett en ait eu connaissance avant la dernière édition révisée de son ouvrage en 1983 ! Nous avons la chance de bénéficier aujourd’hui, pour tous les styles diffusés dans Hot Ariège, de compilations très pointues qui reprennent des morceaux des années cinquante parfois obscurs, des morceaux sans grande diffusion, des inédits, parfois même des oubliés, ce qui nous permet d’avoir une idée plus complète de leurs auteurs.
7/ Freddie King, 1934-1976
Freddie King est né au Texas en 1934 et il est mort également au Texas en 1976. Son style reflète les deux influences majeures qu’il a subies : le jeu de guitare subtil de T-Bone Walker et de B.B. King d’une part, la rudesse et la puissance de Chicago d’autre part.
Car il s’est établi à Chicago à l’âge de seize ans et il a fréquenté des pointures du blues de Chicago comme Eddie Taylor, Jimmie Rogers, Robert Jr Lockwood, Jimmie Lee Robinson… C’est pour une petite marque, El Bee, qu’il a réalisé ses premiers enregistrements en 1956. A partir de 1960, il signe chez Federal et obtient rapidement des succès commerciaux : Have You Ever Loved A Woman, Hideaway, I’m Tore Down, Lonesome Whistle Blues…
On écoute un morceau de 1962, Sittin’ On The Boat Dock.
Morceau extrait d’un album CD intitulé « Blues Guitar Hero, The Influential Early Sessions » édité par le label Ace, un CD hautement recommandable qui reprend les chefs d’œuvre gravés chez Federal entre 1960 et 1964.
Freddie King a enregistré une centaine de titres pour Federal dans cette période. Il a eu la chance d’avoir pu bénéficier assez souvent du soutien d’une section rythmique impeccable. Après 1964, il a connu une période en demi teinte en essayant un peu trop de coller à la mode du moment. Il a toutefois retrouvé tout son punch à partir de 1970 et les albums qu’il a enregistrés pour la marque Shelter sont excellents.
Freddie King, c’est un style vocal intense et passionné et une guitare qui déverse des rafales fougueuses. C’était un artiste brillant qui est parti trop tôt, terrassé par une crise cardiaque à 42 ans, en 1976.
8/ Muddy Waters, 1915-1983
McKinley Morganfield, surnommé Muddy Waters, « Eaux Boueuses », est né en 1915 dans le Mississippi. On dit que ce serait Son House lui-même, grand pionnier du blues du Delta, qui lui aurait enseigné la technique du bottleneck à la guitare. Repéré par le folkloriste Alan Lomax, il a enregistré pour la Bibliothèque du Congrès en 1941-1942, puis il s’est établi à Chicago en 1943.
Big Bill Broonzy l’a aidé à s’insérer sur la scène du blues et il lui en a été reconnaissant toute sa vie. Ce qu’a réalisé Muddy Waters est essentiel : il a adapté le blues traditionnel du Delta, le blues de Son House, à la guitare électrique. Ce faisant, il a achevé l’œuvre entamée par Big Bill Broonzy puis John Lee Sonny Boy Williamson en créant le blues moderne de Chicago.
Après avoir gravé quelques faces pour Columbia, Muddy Waters enregistre abondamment pour Chess à partir de 1947. Je vous propose d’écouter un morceau enregistré le 24 mai 1955, qui démontre que Muddy Waters est aussi en prise avec son temps, puisqu’il s’agit d’une reprise d’un morceau emblématique de Bo Diddley, une autre grande vedette de la maison Chess : Mannish Boy.
Muddy Waters au chant, Little Walter à l’harmonica (mais peut-être aussi Junior Wells), Jimmy Rogers à la guitare, Willie Dixon à la basse et Francis Clay à la batterie.
Dans ce morceau, Muddy Waters n’est entouré que par des vedettes qui ont joué un rôle essentiel pour le blues moderne de Chicago. Je pense ici en particulier à Little Walter et Willie Dixon bien sûr, mais Jimmy Rogers est également un guitariste de premier plan et, plus généralement, tous ceux qui ont défilé dans l’orchestre de Muddy Waters, de Big Walter Horton à Luther Johnson Junior en passant par Otis Spann et bien d’autres, tous ont laissé leur nom dans l’histoire du blues.
9/ Maddox Brothers & Rose.
Ils étaient quatre frères Maddox, Fred, Cal, Cliff et Don, et c’est un peu comme les mousquetaires, car ils étaient cinq en fait : le petit denier, Henry, a remplacé son frère Cliff en 1949 lorsque celui-ci est décédé. Et en plus ils avaient une sœur, Rose. Ce sont les Maddox Brothers & Rose.
Le leader du groupe était Fred, chanteur et contrebassiste. On dit qu’il jouait dès 1937 de la « slap bass », un style où le rythme fortement appuyé est marqué en frappant les cordes. Ce style a joué un rôle dans le rockabilly et les Maddox Brothers & Rose, prestigieux groupe de country music, sont considérés comme des artistes précurseurs du rockabilly. Cliff, puis Henry, jouaient de la mandoline ; Don, chantait et jouait de la guitare ; quant à Cal, il était chanteur, harmoniciste et guitariste. Rose, chanteuse, assurait les solos.
Entre 1946 et 1951, ils enregistrent pour le label « 4 Star ». On écoute un morceau enregistré en 1949 : George’s Play House Boogie.
1949, c’est aussi l’année de leur passage au Grand Ole Opry de Nashville, le 19 février pour être précis. Entre 1951 et 1957, les Maddox Brothers & Rose enregistrent pour la firme Columbia. Ensuite Rose a poursuivi une carrière en solo. Elle décède en 1998. Seul Don est encore en vie.
10/ Sons Of Blues
Nous allons parler à présent des fils du blues. Sons Of Blues est un groupe formé dans les années soixante-dix par le chanteur harmoniciste Billy Branch avec le bassiste Freddie Dixon, fils de Willie Dixon qui a joué un rôle pivot dans le blues de Chicago dans les années cinquante, soixante, soixante-dix, et le guitariste Lurrie Bell, fils de Carey Bell, harmoniciste de blues réputé à Chicago. Billy Branch lui-même s’était fait un nom en remplaçant Carey Bell en 1975 dans la formation de Willie Dixon, les Chicago Blues All stars.
Les premiers enregistrements des Sons Of Blues ont été réalisés en 1980 pour Alligator qui les a édités dans le volume 3 de sa célèbre série Living Chicago Blues. Le groupe s’est ensuite renouvelé pour devenir « Billy Branch & the Sons Of Blues » avec Carlos Johnson à la guitare, J.W. Williams à la basse et Moses Rutues à la batterie. Ils ont enregistré un album pour Red Beans en 1983.
On les retrouve en 1985 pour un enregistrement Black & Blue édité dans la série Blues Reference. On écoute un morceau de l’album CD, In The Ghetto.
Billy Branch, harmonica
Carl Weathersby, guitare
J.W. Williams, basse
Moses Rutues, batterie
François Rilhac, piano
Buster Benton, chant et guitare.
Buster Benton, qui est l’auteur du morceau, est ici un invité.
A partir de 1987, le groupe s’est appelé Sons Of Blues / Chi-Town Hustlers. Par la suite, il est redevenu Billy Branch & the Sons Of Blues. Leur dernier album date de 2014 : il s’agit de « Blues Shock », qui a été édité par Blind Pig Records.
11/ Tarheel Slim, 1924-1977
De son vrai nom Allen Bunn, Tarheel Slim est né en Caroline du Nord. C’est à l’origine un artiste dans la tradition de la Côte Est. Il commence dans le registre du gospel, vire ensuite rhythm and blues. Ses premiers enregistrements datent de 1950. Avec le groupe des Larks, il obtient en 1951 deux succès classés au Billboard, le hit parade du rhythm and blues, dont l’un est une reprise d’un morceau de Sonny Boy Williamson (Rice Miller), Eyesight To The Blind.
Tarheel Slim entame une carrière solo en 1952. Il enregistre des blues pour le label Apollo, puis pour Fury, la marque de Bobby Robinson. On écoute un morceau de cette époque, crédité à Allen Bunn car il ne porte pas encore son surnom, Too Much Competition.
Ça ne marche pas trop pour Tarheel Slim. En 1954, on arrive dans les années rock ‘n’ roll. Il épouse par la suite une chanteuse, Anna Lee Sandford, et ensemble sous le nom des Lovers, les Amoureux, ils remportent un succès avec Darling, It’s Wonderful.
En 1958, Tarheel Slim reprend sa carrière solo. Il enregistre des morceaux dans la veine du Chicago Blues comme Wildcat Tammer ou Number Nine Train qu’on a écouté lors de l’émission avec Marc consacrée à New York.
Tarheel Slim reforme ensuite un duo avec sa femme. Le couple a connu un succès avec It’s Too Late, resté dix semaines au Top 20 en 1959. Les enregistrements ultérieurs de Tarheel Slim sont assez éclectiques. Après une coupure entre 1964-1965 et 1970, Tarheel Slim remonte sur scène. En 1975, il enregistre un dernier album, dans la veine du style classique de la Côte Est avec une guitare acoustique.
Tarheel Slim a eu une carrière originale pour un bluesman de la côte est, influencé à ses débuts par le pionnier Blind Boy Fuller. Il a fait preuve d’un éclectisme rare, jouant aussi bien de la guitare électrique que de la guitare acoustique, dans le style de la côte est, du rhythm and blues new-yorkais, voire du rock ‘n’ roll.
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
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