mercredi 16 janvier 2019

Séance 57 B


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy et Marc !



Séance 57 bis 


Arhoolie


Le label Arhoolie a été créé en 1960 par le producteur Chris Strachwitz. La famille de ce dernier, originaire d’Allemagne (en fait aujourd’hui il faudrait dire de Pologne), a émigré aux Etats-Unis en 1947.
Le mot Arhoolie est dérivé des « hollers », les « field hollers », qui étaient de sortes de cris et de chants avec appels et réponses dans les lieux de travail agricoles, notamment les champs de coton, mais aussi lors de la construction de chemins de fer ou d’autres sortes de travaux collectifs de plein air.
Chris Strachwitz s’est intéressé très tôt au jazz et il a été très impressionné par Lightnin’ Hopkins. Il a enregistré de nombreux musiciens de blues dans les années soixante, soixante-dix, mais aussi du folk, de la country et du zydeco. Il a été aidé dans son travail par l’ethnomusicologue Mack McCormick.
Dans les années 1980 et 1990, il a continué à développer Arhoolie en tant que distributeur de plus petits labels de blues indépendants et importateur de disques de jazz et de blues pour des labels européens. 
Arhoolie est l’un des rares labels indépendants créé dans les années cinquante qui existe encore.


1/ Johnny Young, 1917-1974 
Johnny Young est né dans le Mississippi. Il a subi l’influence des Mississippi Sheiks et des bluesmen de Memphis, les frères McCoy, Memphis Minnie, ainsi que des joueurs de string bands, les orchestres de blues à cordes qui sévissaient à Memphis et dans les environs dans les années vingt. C’est son oncle qui lui apprend à jouer de la guitare et de la mandoline.
Johnny Young émigre à Chicago au début des années quarante. Il fait la connaissance de tous les bluesmen du coin et joue à leurs côtés dans la fameuse rue Maxwell, lieu de rendez-vous mythique des bluesmen de Chicago dans ces années-là. Il est l’un des premiers  à jouer avec un orchestre électrique dans les rues de Chicago. Johnny Young enregistre pour des petites marques entre 1947 et 1949. Il se retire ensuite de la scène musicale.
Il réapparaît en 1963 à la faveur du blues revival dont il devient une figure très populaire. Il enregistre alors abondamment pour de nombreuses marques : testament, USA, Arhoolie et Vanguard. On va s’intéresser aux enregistrements Arhoolie ; ils ont eu lieu en deux (ou trois ?) séances, en novembre 1965 et le 27 novembre 1967. Ils ont donné lieu essentiellement à deux albums (en 33 tours ou en CD). Johnny Young est également présent sur chacune des compilations qu’a fait paraître Arhoolie.  
On écoute Drinking Straight Whiskey, un morceau issu de la session de 1967, paru sur un 33 tours en 1968 « Johnny Young & Big Walter, Chicago Blues », réédité sur un CD de 1990.
Johnny Young, chant et guitare
Big Walter Horton, harmonica
Jimmy Dawkins, lead guitar
Lafayette Leake, piano
Ernest Gatewood, basse
Lester Dorsie, batterie.
On peut mentionner la compilation publiée par Arhoolie en 2000, sous la forme d’un coffret de 5 CD, « The Arhoolie Records 40th Anniversary Box Set ».  



2/ Lightnin’ Hopkins, 1912-1982
On a abondamment parlé dans Hot Ariège de Sam Hopkins, surnommé Lightnin’, l’éclair, qui est une figure majeure de l’histoire du blues. C’est un chanteur guitariste texan, né en 1912, qui a accompagné dans les années vingt le légendaire pionnier du blues texan, Blind Lemon Jefferson. 
Il a commencé à enregistrer en 1946 et il conquiert tout de suite les faveurs du public noir en délivrant un blues chargé d’émotion, profondément enraciné dans le blues texan mais avec une marque personnelle exceptionnelle : une guitare électrique suramplifiée, un jeu aéré et incisif et des paroles pleines d’humour ou de poésie. 
Chris Strachwitz s’est rendu à Houston dès 1959, avant la création d’Arhoolie, pour enregistrer Lightnin’ Hopkins. Mais ses moyens de l’époque, et notamment le manque de matériel, ne l’ont pas permis. Quand il a été en mesure de le faire, c’est d’abord Mance Lipscomb qu’il a enregistré.
Mais il s’est bien rattrapé et il a enregistré Lightnin’ Hopkins à de nombreuses reprises. La première date du 18 juillet 1961, mais les morceaux sont restés inédits quelques années. Le premier disque Arhoolie de Lightnin’ est paru en 1962 d’abord, il a été réédité par le label Fontana en 1964 sous le titre « Burnin’ In L.A. », L.A. comme Los Angeles. Ce disque reprenait des morceaux enregistrés le 16 novembre 61 et le 2 décembre 1961 à Berkeley, chez Chris Strachwitz, et le 23 janvier 1962 à Houston.
Il y a eu bien d’autres séances. Je vous propose d’écouter un morceau enregistré le 18 décembre 1967 à Houston, I Would If I Could.
Ce morceau est paru sur un album vinyl 33 tours en 1968 : « Lightning Hopkins, The Texas Bluesman ». Il a été réédité en CD sous le titre « Lightnin Hopkins, Texas Blues », Arhoolie n°302.



3/ Big Mama Thornton, 1926-1984 
Le vrai nom de Big Mama est Willie Mae Thornton. Elle est née en 1926 dans l’Alabama et elle est décédée en 1984.  
Big Mama a commencé à enregistrer en 1951 pour la marque Peacock basée à Houston. A partir de 1952, elle grave une trentaine de titres pour cette marque en étant accompagnée par l’orchestre de Johnny Otis, qui comprend notamment le superbe guitariste Pete Lewis qu’on entend très bien dans Hound Dog. La version originale de Hound Dog a été interprétée par Big Mama ; elle est restée sept semaines en tête du Billboard rhythm and blues en 1952.
Big Mama s’est fait connaître en Europe en participant à la tournée de l’American Folk Blues Festival en 1965, ce qui donnera lieu à un superbe album chez Arhoolie, « Big Mama Thornton in Europe ». On écoute un morceau de l’album, School Boy.
Big Mama Thornton au chant était accompagnée par Fred McDowell à la guitare. L’album a été enregistré à Londres le 20 octobre 1965.
Arhoolie a publié en 1966 deux albums de Big Mama Thornton ; outre « In Europe », un autre album publié sous des noms différents : with Chicago Blues Band, with Muddy Waters’ Blues Band, The Queen At Monterey ou encore Big Mama Thornton volume 2. Big Mama Thornton partage un troisième avec Lightnin’ Hopkins et Larry Williams, « Ball And Chain ». 
Ball And Chain, c’est le titre d’un morceau enregistré sur un 45 tours en 1968 et repris par la chanteuse pop Janis Joplin. Arhoolie a publié deux 45 tours de Big Mama Thornton. Le premier était paru en 1965.


4/ Mance Lipscomb, 1895-1976 
Mance Lipscomb est un chanteur guitariste du Texas né en 1895 et décédé en 1976. 
Mance Lipscomb a mené une existence paisible de fermier dans sa ville de Navasota au Texas tout au long de sa vie. Il a joué de la guitare très tôt et c’était lui qui animait les bals, les week-ends et les fêtes locales. Mance Lipscomb a développé un jeu de guitare exceptionnel très personnel, assez proche du finger picking de la Côte Est. Il chante d’une voix douce et légère pour nous embarquer dans ses histoires tout en exprimant un feeling intense. Heureusement que l’ethnomusicologue Mack McCormick a croisé sa route en 1959, sans quoi il serait resté inconnu. Mance Lipscomb est devenu l’une des plus belles découvertes du blues revival des années soixante.
On écoute un morceau enregistré en 1966 par Chris Strachwitz à Berkeley en Californie.
Ce morceau est tiré d’un CD du label Arhoolie « Mance Lipscomb, Texas Songster Volume 3 – Captain, Captain ! ».
 Mance Lipscomb a participé à de nombreux concerts et festivals jusqu’à sa mort en 1976. Son authenticité, la chaleur humaine qu’il dégageait, sa philosophie simple empreinte de sagesse et, bien sûr, ses incroyables capacités de guitariste lui ont attiré une énorme sympathie de la part du public. 


5/ John Littlejohn, 1931-1994 
Le nom de naissance de John Littlejohn est John Wesley Funchess. Il est né en 1931 dans le Mississippi et est mort en 1994. John Littlejohn a pas mal galéré avant d’enregistrer tardivement. Il forme son premier groupe dans le Mississippi en 1947 et participe à des émissions de radio à Jackson ; c’est là qu’il reçoit son surnom de « Littlejohn ». Il gagne alors sa vie comme transporteur de glace, cueilleur de coton, conducteur de bulldozer. John Littlejohn forme son deuxième groupe dans l’Indiana en 1951 et a commencé à tourner dans les bars de Chicago à partir de 1952. Entre 1953 et 1957, il se produit avec Jimmy Reed, puis Eddie Taylor, John Brim. En 1957, il s’établit à Chicago et renonce à la musique. Il redémarre en 1960 et côtoie Howlin’ Wolf et Sonny Boy Williamson.
Ce n’est qu’en 1968 qu’il est amené à enregistrer pour quelques petites marques. Cela lui permet d’être repéré par Chris Strachwitz. Ce dernier le fait alors enregistrer le 14 novembre 1968 et cela donne un super album de Chicago blues paru en 1969, « John Littlejohn’s Chicago Blues Stars ». 
On écoute un morceau de l’album, un grand classique, Catfish Blues. 
John Littlejohn au chant et à la guitare, Monroe Jones Jr guitare rythmique, Alvin Nichols à la basse, Robert Pulliam et Willie Young saxo ténor et Booker Sidgrave à la batterie.


6/ Black Ace, 1905-1972 
Black Ace, c’est son surnom. Il s’appelle Babe Kyro Lemon Turner, il est né en 1905 au Texas et il est mort en 1972.
C’est Oscar Buddy Woods, remarquable musicien du style, qui lui enseigne vers 1932 la technique de la guitare hawaïenne, posée à plat sur les genoux. Sa main gauche faisait glisser un flacon de verre sur les cordes, ce qui donne une super sonorité diaphane.
Black Ace joue dans des bals et des tavernes. Il enregistre pour Decca en 1937. L’un de ses morceaux remporte un succès : il s’agit de Black Ace Blues dont il tire son surnom. Il animera une émission de radio à Fort Worth intitulée « Black Ace ».
Black Ace tient un petit rôle dans un film en 1943. Sa carrière cinématographique est interrompue en 1943 lorsqu’il est appelé sous les drapeaux. A son retour, il renonce à la musique. Il bosse dans une plantation de coton, puis un aéroport et enfin dans un labo photo. 
Il est « retrouvé » en 1960, c’est alors la vague du blues revival, par l’historien Paul Oliver, qui a été le premier à écrire sur le blues  dès le début des années cinquante des ouvrages qui aujourd’hui font référence. Black Ace enregistre alors un super album pour Arhoolie en deux séances, le 14 août et le 10 septembre 1960.
On écoute un morceau de l’album, ce qu’on pourrait désigner comme le morceau fétiche de Black Ace : I Am The Black Ace.
Black Ace n’a pas souhaité reprendre une carrière musicale active. Après cet album de 1960, il n’a rien enregistré par la suite. Il n’a pas lâché son labo photo. On peut penser qu’il aurait eu pas mal de succès à l’époque du blues revival. 


7/ L.C. « Good Rockin’ » Robinson, 1915-1976
Louis Charles (L.C.) Robinson est un chanteur, guitariste et violoniste originaire du Texas. Il a commencé à jouer avec son frère Arthur, A.C., harmoniciste et contrebassiste. C’est le musicien de country Leon McAuliffe qui lui a enseigné la technique de la guitare hawaïenne.
Les deux frères ont animé des émissions de radio. Ils ont joué sur des bases militaires pendant la guerre, puis dans des clubs de San Francisco et d’Oakland après la guerre. Ils enregistrement en 1946 pour le label Black & White et en 1954 pour Rhythm. Deux ans après, A.C. renonce à la musique pour rentrer dans une église. L.C. poursuit sa carrière seul.
Entre 1970 et 1974, L.C. « Good Rockin’ » Robinson participe à des festivals en Californie et grave trois albums, pour World Pacific, Arhoolie et Bluesway. Il a réalisé trois séances pour Arhoolie : les deux premières en 1971 (le 9 septembre et le 17 décembre), la troisième en 1975 (le 27 novembre).
On écoute un morceau de la première séance, Can’t Be A Winner, resté inédit à l’époque.
L.C. « Good Rockin’ » Robinson au chant, Charlie Musselwhite à l’harmonica, Pinetop Willie Perkins au piano, Sammy Lawhorn à la guitare, Calvin Jones à la basse et Willie « Big Eyes » Smith à la batterie.
Ce morceau figure sur l’album Arhoolie 453, « Mojo In My Hand ».
L.C. « Good Rockin’ » Robinson est décédé d’une crise cardiaque en 1976.


8/ Lil’ Son Jackson, 1916-1976
Melvin Jackson, c’est le vrai nom de ce chanteur guitariste, est né au Texas. C’est l’un des plus remarquables bluesmen texans de l’après-guerre, avec Lightnin’ Hopkins et Smokey Hogg. 
Avant-guerre il occupait un emploi de garagiste et animait des « house parties » avec un groupe de spirituals. Après la guerre il se fixe à Dallas en 1946 et peu après il envoie un disque de démonstration au producteur Bill Quinn ce qui lui permet de graver en 1948 ses premiers disques pour le label Gold Star. Il obtient un petit succès avec Roberta Blues. 
Lil’ Son Jackson a enregistré abondamment pour Imperial. Après un accident de voiture en 1955, il décide de renoncer à la musique. Il est retrouvé par Paul Oliver et Chris Strachwitz en 1960. Il réalise alors une séance d’enregistrement pour Arhoolie, ce qui donne lieu à un album intitulé « Blues Come To Texas ».
Lil’ Son Jackson y reprend son succès de 1948, Roberta Blues. On écoute cette deuxième version, la version Arhoolie.
Après la session Arhoolie, Lil’ Son Jackson s’est consacré à son magasin d’accessoires pour automobiles.


Non diffusé

9/ Clifton Chenier, 1925-1987 
Clifton Chenier est le roi incontesté du zydeco, cette musique des Noirs francophones (à l’origine, aujourd’hui cela s’est un peu perdu) qui se situe au confluent du blues et de la musique cajun, la musique traditionnelle des Blancs francophones de Louisiane.
Il est né en 1925 et dans son enfance, il travaille dans les champs de coton et les rizières. Il apprend l’accordéon à quatorze ans et avec son frère aîné Cleveland il a commencé à jouer autour de Lake Charles. Il a beaucoup galéré au début de sa carrière, devant exercer plusieurs métiers comme coupeur de canne à sucre ou dans des raffineries de pétrole avant de percer dans la musique.
Il a enregistré ses premiers disques en 1954 pour Elko, Post, puis ensuite pour Specialty.  Entre 1956 et 1961, il fait de nombreuses tournées dans le sud, notamment en Louisiane et au Texas, qui lui assurent une grande popularité locale. Il enregistre aussi pour Argo et Zynn. Il obtient une reconnaissance internationale dans les années soixante et il a participé à de nombreux festivals.. Sa participation à la tournée de l’American Folk Blues Festival en 1969 lui permet de gagner les faveurs du public européen puis mondial.
De 1964 à 1970, il a gravé de nombreux albums pour Arhoolie, Crazy Cajun et Prophesy. On écoute un morceau tiré d’un album Arhoolie, « Zydeco Sont Pas Salé » (Arhoolie 9001), Jole Blonde, un classique de la musique cajun et zydeco.
La discographie de Clifton Chenier chez Arhoolie est réellement impressionnante : 14 45 tours et 29 albums, le dernier étant sorti en 2005 !


10/ Robert Pete Williams, 1914-1980
Robert Pete Williams est un chanteur guitariste né en 1914 en Louisiane. Il a passé son enfance à travailler dans les champs de coton et de canne à sucre.
En 1956, il est condamné à la prison à vie dans le pénitencier d’Angola en Louisiane pour avoir abattu un homme. C’est l’ethnomusicologue Harry Oster qui le découvre par hasard en 1959 dans le pénitencier et qui le fait enregistrer une vingtaine de morceaux. Grâce à l’appui de Harry Oster, Robert Pete Williams est relâché sur parole en décembre 1959 et assigné dans une ferme pendant cinq ans. Il peut alors enregistrer à nouveau.
Je vous propose d’écouter un morceau intitulé Matchbox Blues, enregistré le 25 septembre 1960, qui figure sur l’album « Poor Bob Blues » édité par Arhoolie en 2004.
Robert Pete Williams a été définitivement libéré en 1964. Il a alors participé à de nombreux festivals et joué dans des clubs. En même temps, il gagnait sa vie comme charpentier ou ferrailleur. Il a participé à deux tournées de l’American Folk Blues Festival, en 1966 et 1972. 
Robert Pete Williams a sorti de nombreux albums, dont huit chez Arhoolie, soit en 33 tours soit en CD. Il délivrait une musique profondément personnelle et originale. Il est décédé en 1980.


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

mercredi 9 janvier 2019

Séance 57 A


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !



Séance 57 


1/ Eddie Taylor, 1923-1985
Il y a plusieurs Eddie Taylor : un saxophoniste jazz/pop, un batteur de jazz et un guitariste de blues de Chicago. Tous les trois étaient actifs dans les années cinquante.
Le nôtre, c’est le guitariste de blues de Chicago, né en 1923 dans le Mississippi, mort en 1985. Eddie Taylor a appris à jouer auprès de grands noms du blues du Mississippi tels que Charlie Patton, Son House, Robert Johnson. Il est surtout connu pour avoir été l’accompagnateur de Jimmy Reed, ce qui est assez injuste comme on va le voir. 
C’est en 1953 qu’Eddie Taylor forme un orchestre avec Jimmy Reed. Ensemble, ils mettent au point le style caractéristique de leurs morceaux. Au début, c’est Eddie Taylor qui dirige l’orchestre mais Jimmy Reed s’impose rapidement comme le véritable leader. Cela n’enlève rien au fait que la part d’Eddie Taylor est considérable, tant sur le plan musical que sur le plan humain.
Eddie Taylor reste dans l’ombre mais il grave néanmoins pour la marque Vee-Jay quelques titres sous son nom. Ces morceaux, dans la veine du blues de Chicago classique, sont de grande qualité. Seul l’un d’eux, Big Town Playboy, remporte un petit succès. On écoute un morceau du premier single d’Eddie Taylor intitulé Bad Boy, enregistré en janvier 1955.  
Vee-Jay, 1955. Eddie Taylor au chant et à la guitare, Jimmy Reed à l’harmonica et à la guitare, et Ray Scott à la batterie.
Eddie Taylor est resté avec Jimmy Reed jusqu’à la disparition de Vee-Jay en 1964. Il se sépare définitivement de Jimmy Reed en 1965 et dirige ensuite sa propre formation. Au fil du temps, il est devenu l’un des très grands guitaristes de Chicago, capable de développer un jeu de guitare sophistiqué très personnel et respecté de tous. Eddie a joué un rôle clé dans le blues de Chicago de l’après-guerre et il a signé sous son nom des albums prestigieux. On peut le considérer aujourd’hui comme l’un des très grands bluesmen de Chicago.


2/ Washboard Sam, 1910-1966 
Washboard, cela veut dire « planche à laver ». Les Noirs jouaient sur des tas d’instruments qu’ils se fabriquaient eux-mêmes : des bouteilles, les « jugs », des cordes tendues sur des balais, les « tub bass », et donc des planches à laver sur lesquelles on martèle le rythme avec des dés en métal, les « washboards ». 
Robert Brown, né dans l’Arkansas en 1910, mort en 1966, en a tiré son surnom. Ce joueur de washboard avait élaboré un style incroyablement efficace qui avait fait de lui l’un des artistes les plus populaires de Chicago.
Washboard Sam a été une grande vedette à Chicago dans les années trente, quarante. Il a gravé quelque 180 titres pour la marque Bluebird entre 1935 et 1949. Il était accompagné par les musiciens du label qui étaient aussi parmi les meilleurs de l’époque, comme Big Bill Broonzy à la guitare, Memphis Slim au piano ou encore Ransom Knowling à la contrebasse. En outre, comme tous les musiciens du label Bluebird, Washboard Sam était souvent sollicité comme musicien de studio pour accompagner les autres artistes de la marque.
On écoute un morceau enregistré en 1937, Back Door. Washboard Sam est au chant et au washboard, Arnett Nelson à la clarinette et Big Bill Broonzy à la guitare. On ne connaît pas le nom des autres musiciens. 
Morceau issu du volume 2 de la série « Washboard Sam - Complete Recorded Works In Chronological Order » publiée par le label Documents, soit 7 CD en tout pour les œuvres de 1935 à 1949. 
Back Door est devenu un classique du blues de Chicago. Enregistré en mai 1937 par Wasboard Sam, le morceau est repris dès le mois d’octobre par les frères McCoy. Mais c’est surtout la version de Little Walter enregistrée en 1953 sous le titre Tell Me Mama qui va en faire un standard.
Washboard Sam a enregistré une séance mémorable avec Big Bill Broonzy pour Chess en 1953. Cette séance n’ayant pas obtenu de succès, il a renoncé un temps à la musique et n’est réapparu dans les clubs qu’au début des années soixante. Il a enregistré à nouveau en 1964 pour la marque Spivey, sans succès.  



3/ Professor Longhair, 1918-1980 
Voici maintenant un maître du piano ! « Maître » évidemment, puisque son surnom c’est « Professor ». Il s’agit d’Henry Roeland Roy Byrd, connu sous le nom de Professor Longhair, né en 1918 à Bogalusa en Louisiane, décédé en 1980.
Professor Longhair joue du blues, mais son style est en fait un mélange de blues, de rumba et de calypso. Professor Longhair a créé un style qui a profondément marqué le piano de la Nouvelle Orléans et il a laissé son empreinte sur la génération des pianistes d’après-guerre de La Nouvelle Orléans : Champion Jack Dupree, Huey Piano Smith, Fats Domino, Smiley Lewis. 
Ses premiers enregistrements datent de 1949. Il enregistre quatre faces pour Star Talent et Mardi Gras In New Orleans est son premier succès commercial.  La même année il enregistre plusieurs morceaux pour Mercury et Bald Head décroche une cinquième place au hit-parade du rhythm and blues. 
Entre 1950 et 1953, Professor Longhair enregistre d’autres titres pour Atlantic et Federal. A cette époque, il refuse d’effectuer des tournées et se contente d’une popularité locale. A la fin des années cinquante, sa santé commence à lui jouer des tours, mais il grave encore quelques disques entre 1957 et 1960.
Il obtient un succès avec une nouvelle version d’un de ses morceaux de 1949, enregistrée cette fois-ci en décembre 1959 chez Ron et parue en 1960, Go To The Mardi Gras.
J’en profite pour signaler au passage que le label Ron a été fondé par le producteur Joe Ruffino, qui a donné le nom de ses deux fils, Ric et Ron, aux marques qu’il a créées. Le morceau qu’on a écouté, Go To The Mardi Gras, était tiré d’un CD intitulé « You Talk Too Much, The Ric And Ron Story, Volume 1 » publié par Ace.
Après les séances chez Ron, Professor Longhair s’installe dans une semi-retraite. En 1963-1964 il enregistre à nouveau pour Ric et Watch. Il obtient un nouveau succès, Big Chief, avec Earl King en 1964. Il se fait ensuite vendeur de disques, cuisinier, vendeur de voitures. Il reprend du service au début des années soixante dix, participe à des festivals – il vient même en Europe, à Londres, à Montreux…- et il réalise de très bons albums.
Professor Longhair est un pianiste au son immédiatement reconnaissable, ce qui est plutôt rare chez les pianistes. Il a été le maître incontesté du piano de La Nouvelle Orléans.  


4/ Leon Bass  
Séquence country avec Leon Bass, chanteur guitariste né en 1937 dans le Mississippi. Leon Bass a formé un premier groupe en 1955-1956, The Spoon Players, les « joueurs de cuiller ». Le groupe tirait son nom du fait qu’un de ses membres jouait de cuillers comme instrument.
A la fin des années cinquante, Leon Bass a enregistré avec un autre groupe un premier single pour un label d’Alabama, Tune : face A, Love A Rama ; face B, Come On Baby. 
 Il semble que ce soit au début des années soixante qu’il enregistre son deuxième 45 tours pour le label Whirl Away, une sous-marque d’une maison de Memphis, Fernwood. On n’a pas la date exacte et Leon Bass lui-même ne la donne pas dans la page qu’il a rédigée pour le Rockabilly Hall of Fame ; certains donnent cependant 1965.
On écoute une de ces faces, Country Hix’s. 
Ce morceau est tiré d’une compilation intitulée « Rock ‘N’ Roll 1950 », c’est le volume 6 d’une série de coffrets de deux CD publiée par Frémeaux : Rock ‘N’ Roll suivi d’un millésime, la série commence avec « Rock ‘N’ Roll 1927-1938 » et se termine par « Rock ‘N’ Roll 1953 ». Cette série au titre un peu trompeur est en fait consacrée aux prémisses du rock ‘n’ roll et les auteurs ont probablement dû estimer qu’en 1954 commençait le vrai rock ‘n’ roll avec Bill Haley et Elvis Presley, d’où cette fin en 1953. 
D’après les renseignements recueillis auprès de plusieurs auteurs, il semble que les commentaires du coffret Frémeaux sur Leon Bass soient erronés. Le morceau Country Hix’s n’aurait pas dû figurer sur le millésime 1950, puisqu’il a été enregistré dans les années soixante.
Bien loin d’annoncer le rockabilly comme il est dit dans le livret, Country Hix’s se place vraisemblablement après les grandes heures du genre qui se terminent justement au début des années soixante, mais son orchestration est typiquement country et semble datée, ce qui est trompeur.
Leon Bass a enregistré un autre 45 tours au milieu des années quatre-vingt et c’est tout. Aujourd’hui il vit toujours dans le Mississippi, il a 82 ans, et plusieurs de ses morceaux sont présents sur des compilations de country ou de rock ‘n’ roll.


5/ Annisteen Allen, 1920-1992
Annisteen Allen est une chanteuse de rhythm and blues née en 1920 dans l’Illinois, décédée en 1992. Son vrai nom est Ernestine Letitia Allen. C’est le chef d’orchestre Lucky Millinder qui lui a trouvé son nom de scène, pratique pour éviter les problèmes de contrats avec les marques de disques. Millinder était originaire d’Anniston, dans l’Alabama ; il a contracté Anniston et Ernestine en Annisteen.
Annisteen Allen commence à travailler avec Millinder en 1940. Elle enregistre plusieurs sessions avec lui chez King Records. Millinder passe chez Decca en 1946, puis chez RCA en 1949 et décroche un hit avec I’ll Never Be Free ; c’est Annisteen Allen la chanteuse.
En 1951, Millinder revient chez King. Ensemble, ils ont plusieurs succès. Annisteen Allen commence ensuite une carrière solo chez Federal, une sous-marque de King. En 1954, elle signe chez Capitol. Elle enregistre 11 chansons pour ce label, dont son morceau le plus connu, Fujiyama Mama. Le hic, c’est que ce morceau a été connu par ses reprises, ses « cover versions » selon l’expression anglaise consacrée, notamment celle de Wanda Jackson, et pas par la version originale d’Annisteen Allen.
On écoute le morceau qui se trouvait sur l’autre face du 45 tours de Fujiyama Mama. Le morceau s’appelle Wheels Of Love. 
Annisteen Allen a continué à enregistrer jusqu’en 1959, pour Decca, Todd et King. Ce qui est frappant, c’est que dans sa carrière elle a obtenu plusieurs hits, avec et sans Lucky Millinder, sans toutefois avoir un succès comparable à celui de Ruth Brown ou de LaVern Baker, les deux grandes stars du rhythm and blues première manière des années cinquante. Et tout ça n’est qu’une question de chance, de producteur, de politique des marques…  
Annisteen Allen aurait pourtant pu prétendre, comme quelques autres d’ailleurs (je pense à Ella Johnson, Wynona Carr ou Katie Webster…), à une carrière de tout premier plan.


6/ Robert Belfour, 1940-2015
Robert « Wolfman » Belfour est originaire du Mississippi. Il a connu le blues par la radio et c’est son père qui lui a appris à jouer de la guitare. Il était voisin d’un bluesman, Junior Kimbrough, mais Robert Belfour a assuré que ce n’était pas lui qui lui avait enseigné le blues.
En 1968, Robert Belfour s’installe à Memphis. Il bosse dans le secteur de la construction. Dans les années quatre-vingt il joue sur Beale Street, la rue mythique de Memphis où se produisent les musiciens de blues. Il est repéré par David Evans, musicologue et professeur de l’université de Memphis, qui l’enregistre et inclut huit morceaux de Robert Belfour sur une compilation intitulée « The Spirit Lives On : Deep South Country Blues And Spirituals » : huit chansons sur un total de vingt titres. Cette compilation a été publiée par un label allemand, Hot Fox.
Robert Belfour a sorti un premier album chez Fat Possum en 2000, « What’s Wrong With You ». On écoute un morceau de cet album, My Baby’s Gone.  
Robert Belfour a sorti un deuxième album chez Fat Possum en 2003, « Pushin’ My Luck ». Il est devenu populaire en Europe auprès des amateurs de blues et a participé à de nombreux festivals. Il est décédé en 2015 à 74 ans. Il était un authentique représentant d’une musique profondément ancrée dans les traditions avec un reste d’influences africaines. Un critique a pu écrire à son propos qu’il aurait pu jouer avec des musiciens maliens comme Ali Farka Toure ou Salif Keita sans entraînement préalable. Eh oui, c’est aussi ça, le blues !


7/ The Wailers
D’innombrables groupes dans toutes sortes de genres musicaux (rhythm and blues, blues, rock ‘n’ roll, rock/pop, reggae…) se sont appelés les Wailers, les « pleureurs ». Celui dont on va parler est parfois désigné sous le nom de « The Fabulous Wailers », du nom de leur premier album, pour les distinguer des autres Wailers.
Initialement il s’agit d’un groupe de rock ‘n’ roll formé en 1958 à Tacoma, dans l’Etat de Washington. J’en profite pour dire que cet Etat se situe dans le nord ouest des Etats-Unis, très loin de Washington, la capitale fédérale, ville indépendante située dans l’est à la frontière des Etats du Maryland et de Virginie. Ben ouais, dans Hot Ariège vous avez droit aussi à des cours de géo gratos. 
Revenons aux Wailers qui étaient constitués de :
. Kent Morrill, chant et clavier :
. John Greek, guitare rythmique et trompette ;
. Richard Dangel, guitare ;
. Mark Marush, saxo ténor ;
. et Mike Burk, batterie.
Leur carrière démarre en février 1959 avec l’enregistrement chez Golden Crest de Tall Cool One, un instrumental qui atteint la 24e place au Billboard rhythm and blues. Dans la foulée ils enregistrent plusieurs singles pour la même marque et un album en décembre 1959, « The Fabulous Wailers ».
On écoute un morceau d’un de ces 45 tours de 1959, Dirty Robber. 
Les Wailers ont créé leur propre maison de disques, Etiquette Records, chez laquelle ils ont publié quatre albums et une collection de 45 tours. Le groupe s’est dissous en 1969, après plusieurs remplacements.
Les Wailers ont réalisé beaucoup d’instrumentaux, à l’instar de leur premier succès Tall Cool One, une espèce de fusion entre le rhythm and blues et le rock ‘n’ roll blanc. Ils sont considérés comme un groupe pionnier du style « garage band ». 


8/ Little Pink Anderson
Alvin Anderson, surnommé Little Pink, est né en Caroline du Sud en 1954. Il est le fils d’un guitariste du Piedmont bien connu des amateurs de blues, Pink Anderson.
La carrière de Little Pink a été mouvementée, en raison de sa vie personnelle. En 1972, à dix-huit ans, il fait de la taule suite à un vol à main armée. Cet événement n’est peut-être pas pour rien dans la mort de son père qui souffrait de problèmes cardiaques, deux ans plus tard. En 1991, son fils décède et il doit purger une nouvelle peine de prison. Quand il est libéré en 1996, il se lance dans une carrière professionnelle, bien décidé à suivre les traces de son père.
Alors qu’il utilisait jusque là une guitare amplifiée, il adopte de préférence la guitare acoustique et sort deux albums : le premier en 2002, chez Music Maker ; le second en 2008 chez DixieFrog.
On écoute un morceau tiré de son second album, « Sittin’ Here Singing The Blues ». Le morceau porte le nom de l’album, à un détail près : dans le titre de l’album « sittin’ » s’écrit avec une apostrophe à la fin, alors que dans le nom du morceau « sitting » s’écrit avec un g à la fin.
Little Pink Anderson - Sitting Here Singing The Blues
Little Pink Anderson se produit dans des festivals. Il interprète souvent le répertoire de son père et il est frappant de constater à quel point il a su retrouver le style léger et élégant des guitaristes du piedmont d’avant-guerre.
A ma connaissance il n’a pas sorti de nouvel album depuis 2008.


9/ Danny Overbea, 1926-1994
Daniel Dorsey Overbea est un chanteur guitariste né en 1926 à Philadelphie, Pennsylvanie. Il a grandi à Chicago et a commencé sa carrière professionnelle en 1946.
Son premier enregistrement date de 1950 : il chante sur un morceau crédité au saxophoniste Eddie Chamblee. C’est le label Premium qui sort son premier single solo en 1951. Danny Overbea joue dans des clubs de Chicago en reprenant le jeu de scène de T-Bone Walker : la guitare jouée dans le dos ou avec les dents.
En 1952 il signe chez Chess qui publie ses titres sur sa filiale Checker. Train, Train, Train, paru en 1953, atteint la septième place au Billboard rhythm and blues. Son deuxième single chez Checker, Forty Cups Of Coffee, remporte également un succès, surtout par ses reprises. Les morceaux ultérieurs ont moins de succès. Le style de Danny Overbea dérive alors vers la ballade, il chante un morceau en italien… ce n’est guère convaincant. Chess essaie de publier ses œuvres via sa filiale Argo tournée vers la pop, mais ça ne marche pas.
Danny Overbea passe alors chez Federal chez qui il reste jusqu’en 1959. On écoute un morceau de cette période Federal, I’m Tired Of Being Tossed Around.   
Morceau tiré d’un CD qui fait partie d’un coffret de trois CD publié par le label Blues Blast sous le titre « Lowman Pauling, Danny Overbea, Cal Green – The Best Of Early Recordings ».
En écoutant ce morceau, on comprend bien ce qui est arrivé à Danny Overbea. On est au temps du rock ‘n’ roll, mais ça sonne encore beaucoup trop rhythm and blues. S’il sort ce morceau dix ans avant, il peut faire un tabac ; en 1959, il n’avait aucune chance.
Danny Overbea a enregistré en 1959 quelques titres pour Apex qui furent ses derniers enregistrements connus. Il a continué à jouer dans des clubs jusque dans les années soixante-dix. Il est décédé en 1994.


10/ Ivory Jackson
 Je n’ai pas beaucoup de renseignements sur ce chanteur, batteur, sinon qu’il a réalisé des enregistrements pour le label Goldband fondé par Eddie Shuler. Ce dernier, qui était originaire du Texas, s’était installé à Lake Charles en Louisiane en 1942 et avait créé sa maison de disques en 1945. Eddie Shuler et Goldband, c’était la concurrence du producteur de swamp blues et de swamp pop Jay Miller auquel Hot Ariège a consacré plusieurs émissions. C’est Jay Miller qui a découvert et enregistré les grands, notamment Lightnin’ Slim et Slim Harpo. Mais le rôle d’Eddie Shuler n’a pas été négligeable, loin de là, dans l’essor des genres locaux en Louisiane, dans les années cinquante. La différence par rapport à Miller, c’est qu’il a étendu son périmètre bien au-delà de la Louisiane, notamment au Texas et à la côte ouest.
Et justement Ivory Jackson était originaire du Texas. Il avait formé un petit groupe avec le guitariste Hop Wilson. Les deux ont fait le voyage à Lake Charles et ont enregistré pour Shuler. On écoute un morceau de 1956, I’m A Country Boy. 
Ça sonne terriblement rock ‘n’ roll. Normal, on est en 1956 et le producteur du label Goldband, Eddie Shuler, cherchait manifestement à ce moment-là à percer sur ce créneau.
Après les enregistrements pour Goldband, Ivory Jackson a fondé sa propre maison de disques, Ivory Records. Il a enregistré Hop Wilson et Lightnin’ Hopkins. Ce sont des faces superbes mais elles n’ont pas obtenu un grand succès commercial.


Bonus track 

11/ Kid Prince Moore  
On ne connaît pas la date de naissance ni la date de a mort de ce chanteur guitariste qui a gravé 17 faces entre 1936 et 1938. On ne connaît rien de sa vie. C’est pourtant un brillant représentant de ce « Piedmont style », le blues de la côte est, le style de Blind Blake, un style élégant, léger, un style de virtuose de la guitare.
Kid prince Moore a réalisé trois séances d’enregistrement à New York pour Melotone en 1936 : les 8, 10 et 11 avril 1936 exactement. C’est au cours de la dernière, celle du 11 avril, qu’il grave un morceau qui n’a pas été édité à l’époque par Melotone ; ce morceau s’appelle South Bound Blues et on l’écoute.
Kid Prince Moore a réalisé une dernière séance d’enregistrement pour Decca deux ans après celles de Melotone, le 6 juin 1938 à Charlotte en Caroline du Nord. Lors de cette ultime séance, il a gravé six morceaux sous son nom en étant accompagné par un pianiste, Shorty Bob Parker et ce dernier a également gravé sous son nom six morceaux où il est accompagné par Kid Prince Moore.
L’ensemble de l’œuvre de Kid Prince Moore est disponible sur un CD publié par le label Documents : « Kid Prince Moore 1936-1938, Complete Recorded Works in Chronological Order ».


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

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mercredi 2 janvier 2019

Séance 56


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !



Séance 56 



1/ Cannon’s Jug Stompers
Nous allons parler d’un jug band, les Cannon’s Jug Stompers. Jug band, cela vient de « jug », la cruche en anglais. Les musiciens utilisaient une cruche en terre, une bouteille vide ou encore un bidon à col étroit dans lequel ils soufflaient, produisant ainsi un son étouffé un peu étrange. Les jug bands étaient des orchestres à cordes. Les musiciens utilisaient aussi d’autres instruments folkloriques, comme le kazoo ou le tub bass, composée d’une lessiveuse et d’un manche à balai reliés par une corde.
De nombreux jug bands sévissaient à Memphis et dans les environs dans les années vingt, trente, comme le Memphis Jug Band de Will Shade ou le Jack Kelly’s South Memphis Jug Band de Jack Kelly, comme son nom l’indique. Les Cannon’s Jug Stompers sont considérés comme le meilleur groupe du genre par de nombreux spécialistes. Ce groupe formé autour du chanteur banjoïste Gus Cannon a enregistré 24 morceaux entre 1927 et 1930. 
Gus Cannon est né en 1883 dans le Mississippi. Comme beaucoup d’autres, il a remonté le fleuve mais il s’est arrêté à Memphis qui est devenue une espèce de capitale du blues dans les années dix, vingt. Il a joué avec différents musiciens de jug band en 1926, 1927, pour animer des soirées, des bals. C’est en novembre 1927 qu’il commence à enregistrer pour le label Victor avec ses « Jug Stompers » : le guitariste Ashley Thompson, l’extraordinaire harmoniciste Noah Lewis et le joueur de kazoo Hosea Woods. 
On écoute un morceau de 1929, enregistré chez Victor Records, Walk Right In.
Les derniers enregistrements des Cannon’s Jug Stompers ont été réalisés en 1930, mais le groupe est resté extrêmement populaire dans la région de Memphis pendant les années trente. Par la suite, le groupe a arrêté ses activités.
Gus Cannon a pu participer au blues revival des années soixante grâce à l’ethnomusicologue Sam Charters. C’est justement le morceau Walk Right In que nous avons entendu qui va être à l’origine d’un nouveau départ pour Gus Cannon. Le morceau a été repris en 1963 par un groupe folk, les Rooftop Singers, et s’est classé numéro 1 au Billboard pendant deux semaines. C’est devenu ensuite un hit international. Gus Cannon s’est alors remis à la musique. Il a participé à des concerts avec d’autres musiciens de country blues d’avant guerre et il a enregistré à nouveau quelques faces.



2/ Jelly Roll Morton, 1885 (?) - 1941
Pianiste compositeur créole de la Nouvelle Orléans, dont le vrai nom est Ferdinand Joseph La Menthe. Sa date de naissance n’est pas connue avec exactitude. Elle se situe sans doute entre 1885 et 1890. Jacques Séguéla est l’auteur d’un essai intitulé « Ne dîtes pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel ». Eh bien, c’est l’histoire inversée de Jelly Roll Morton, qui jouait du piano à quatorze ans dans une maison de passe et qui s’est fait jeter par sa grand mère quand elle l’a appris.
D’ailleurs à propos de son nom de scène, on raconte qu’il a pris celui de Morton pour ne pas compromettre sa famille plutôt bourgeoise ; quant au jelly roll, c’est de l’argot, du jive, qui renvoie vers les organes génitaux et l’acte sexuel (mot à mot, c’est un gâteau roulé à la confiture ; les Noirs et les Créoles avaient le sens de l’image…).
Jelly Roll Morton joue à La Nouvelle Orléans jusqu’en 1912. Il fait ensuite des tournées à Saint-Louis, à Chicago. Il s’installe à Chicago en 1922 et il forme un orchestre, les Red Hot Peppers. Il commence à enregistrer en 1923.
On écoute un morceau enregistré en 1926, Original Jelly Roll Blues. Il a composé ce morceau en 1915, l’a enregistré une première fois en solo de piano en 1924 sous le nom de Jelly Roll Blues, puis deux ans après avec son orchestre en ajoutant « original » devant « Jelly Roll blues ». 
L’apogée de la carrière de Jelly Roll Morton se situe entre 1923 et 1927. Après est venu le temps du swing, des grands orchestres et par la suite il est tombé dans l’oubli.
Il est connu pour avoir dit sur la fin de sa vie (il est mort en 1941) aux musiciens de jazz : « Tout ce que vous jouez, les gars, c’est du Jelly Roll. » Et sa carte de visite portait l’inscription : « Originator of Jazz » (inventeur du jazz). C’était évidemment une exagération immodeste, mais il n’en reste pas moins que Jelly Roll Morton a été l’un des grands pionniers, un musicien qui a joué un rôle immense dans la maturation du jazz dans les toutes premières années du vingtième siècle et finalement un des plus importants musiciens de jazz de l’histoire.



3/ Robert Cray
Chanteur guitariste né en 1953 en Géorgie. C’est Albert Collins qui lui donne envie de devenir musicien professionnel.
Son premier album, « Who’s Been Talkin’ »,  sort en 1980 chez Tomato Records. On écoute un morceau de l’album, The Score.
Robert Cray sort deux albums chez High Tone au début des années quatre-vingt. Succès mitigé. Il signe ensuite chez Mercury et son album paru en 1986, « Strong Persuader », obtient un Grammy Award.
Dès lors il est lancé. Il fait partie du groupe de soutien de Chuck Berry dans le film « Hail ! Hail ! Rock ‘n’ Roll » paru en 187, réalisé par Taylor Hackford à l’initiative de Keith Richards.
Il n’arrête plus de se produire et de sortir des albums, plusieurs ont été récompensés.
Son dernier album est sorti en 2017.


4/ Meade Lux Lewis, 1905-1964 
Anderson Meade Lewis, pianiste né dans le Kentucky, est un ami d’enfance d’Albert Ammons qui est devenu une star du boogie woogie. Son père guitariste a enregistré plusieurs morceaux. 
Il enregistre la première version de Honky Tonk Train Blues pour Paramount en 1927. Il en enregistre une deuxième pour Parlaphone en 1935 et une troisième pour le label Victor en 1937. On écoute la version de 1935.
En fait, la carrière de Meade Lux Lewis décolle après le concert historique de John Hammond au Carnegie Hall en 1938 « From Spirituals To Swing ». Un trio se constitue avec Albert Ammons et Pete Johnson, deux grands noms du boogie woogie. Ils jouent ensemble dans des bars.
Meade Lux Lewis est apparu dans plusieurs films. Il est mort à 59 ans d’un accident de voiture.


5/ Luther Georgia Boy Johnson, 1934-1976 
Retour au blues à présent avec un chanteur guitariste, Luther Georgia Boy Johnson, à ne pas confondre avec un autre guitariste Luther Johnson Junior, d’autant que les deux ont fait partie à un moment du prestigieux orchestre de Muddy Waters.
Luther Georgia Boy Johnson est né comme son surnom l’indique en Géorgie, en 1934. Son vrai nom est Lucius Brinson. Georgia Boy s’est fixé à Chicago en 1949. Il est d’abord plongeur dans un restaurant puis il s’engage dans l’armée. Son premier enregistrement est un single pour Chess, The Twirl, publié en 1964. C’est en 1966 que Luther Georgia Boy Johnson entre dans l’orchestre de Muddy Waters. Il enregistre pour de petites marques. Son premier album sort en 1969.
Il a ensuite enregistré trois albums pour la marque Black & Blue. Le morceau qu’on va entendre est issu de l’une de ces sessions en 1975. Il s’agit de Rock Me Slow And Easy. Luther Johnson est au chant et à la guitare, Willie Mabon au piano, Little Mac Simmons à l’harmonica, Lonnie Brooks à la guitare, Hubert Sumlin également à la guitare, Dave Myers à la basse et Fred Below à la batterie. L’entourage est vraiment le top des bluesmen de Chicago de l’époque.
Quand la crème des musiciens de Chicago accompagne un excellent guitariste comme Luther Georgia Boy Johnson, cela donne un morceau incroyable. Une voix sourde, des riffs simples, quelques rebondissements, un jeu de guitare économique, voilà la recette pour produire des morceaux aussi élégants qu’entraînants.
Luther Georgia Boy Johnson est mort en 1976 à 41 ans. Encore un bluesman qui est parti bien trop tôt.


6/ Cecil Barfield, 1921-1994
Voici à présent un interprète de Géorgie incroyablement original découvert par George Mitchell, le chercheur auquel on a consacré une émission de Hot Ariège. Cecil Barfield a été fermier toute sa vie et il vivait dans des conditions misérables au sud de Plains, la ville natale de Jimmy Carter qui a été président des Etats-Unis. A noter que Jimmy Carter vantait la Géorgie en 1976 durant la campagne électorale comme une région où les Blancs et les Noirs vivaient en harmonie.
Ce que raconte George Mitchell est bien différent. Il était en train d’enregistrer Cecil Barfield sur le terrain, c’est-à-dire dans sa cabane de métayer sans eau courante et sans électricité, lorsque le fils du propriétaire de la plantation s’est pointé pour lui dire qu’il ne pouvait pas rester là. George Mitchell est alors allé plaider sa cause auprès du propriétaire pour lui expliquer ce qu’il faisait. Et le type lui a dit en substance : « Ecoute mon gars, ici on est à Plains en Géorgie. Les Blancs ne peuvent pas être dans les maisons des nègres. J’ai appelé le shérif et si tu ne te tires pas de là vite fait, il va te coller en prison. » C’était comme ça à Plains en Géorgie en 1976. Depuis, bien sûr, il y a eu un président noir, mais l’élection du président actuel montre que certains, apparemment, aimeraient bien revenir au « bon vieux temps »…
On écoute un morceau tiré du CD « The George Mitchell Collection » paru en 2006 chez Fat Possum. Le morceau s’intitule Hooks In The Water. 
De son vivant, Cecil Barfield n’a pas voulu que les morceaux publiés par Mitchell paraissent sous son nom. Il craignait pour les chèques qu’il recevait de l’aide sociale. Il a donc utilisé le pseudonyme de William Robertson. Et on trouve encore des morceaux sous ce nom, par exemple ceux de l’album « Georgia Blues Today » édité par Flyright. Cela dit, on ne peut pas se tromper, la voix et le style sont facilement reconnaissables !
Les publications de Mitchell n’ont pas perturbé la vie de Cecil Barfield qui a continué son boulot de fermier dans sa cabane jusqu’à son décès en 1994.


7/ Etta James, 1938-2012
C’est d’une chanteuse dont nous allons parler à présent : Etta James, née en 1938 décédée en 2012.
Etta James a commencé à chanter au sein d’un trio féminin à San Francisco en 1950, les Creolettes. Le chef d’orchestre Johnny Otis les repère en 1954 et les emmène en tournée. L’année suivante le trio enregistre sous le nom des « Peeches » pour la marque Modern et récolte un premier succès avec The Wallflower, une reprise sous forme de réponse au titre de Hank Ballard, Work with me, Annie. 
En 1955, Etta James quitte les Peeches et obtient un nouveau succès avec Good Rockin’ Daddy. Elle enregistre ensuite des duos avec Harvey Fuqua, chanteur des Moonglows, un groupe de doo-wop. Nouveau succès avec If I Can Not Have You et avec Spoonful, une reprise d’une chanson de Willie Dixon qui était interprétée par Howlin’ Wolf. 
A partir de 1961, Etta James est sous contrat avec Chess. Son répertoire se situe aux confins du blues, du jazz, du rhythm and blues et du doo-wop. Elle a continué à avoir des succès jusqu’en 1969, notamment avec All I Could Do Was Cry en 1960, At Last en 1961, Something’s A Hold On Me en 1962 et I’d Rather Go Blind en 1968. 
C’est ce morceau enregistré pour Cadet, une filiale de Chess, qu’on écoute.
Je préférerais être aveugle, plutôt que te regarder te promener avec elle… Un morceau à l’atmosphère soul qui dégage un feeling intense.
Dans les années soixante-dix, Etta James a arrêté le spectacle. Elle a fait plusieurs retours par la suite, jusque dans les années quatre vingt dix.
Etta James est une grande figure de la musique populaire afro-américaine, à mi-chemin entre le rhythm and blues et le rock ‘n’ roll.



8/ Little Richard
De son vrai nom Richard Penniman, Little Richard est né en Géorgie en 1935. C’est un pianiste au style survolté qui s’inscrit dans la lignée des pianistes de la Nouvelle-Orléans Professor Longhair, Fats Domino. La force du style de Little Richard, ce sont ses racines clairement blues et negro spiritual. 
Little Richard a en effet commencé dans le gospel et débuté sa carrière dans le rhythm and blues. Mais bien sûr, il est surtout connu pour être l’auteur d’une dizaine de standards du rock ‘n’ roll : Tutti Frutti, Good Golly Miss Molly, Rip It Up, Lucille, Ready Teddy, Keep-a-knockin’ etc. Little Richard, c’est aussi un style basé sur le jeu de piano, un élément essentiel dans la musique de La Nouvelle Orléans après guerre. Little Richard s’inscrit dans la lignée des Professor Longhair, Champion Jack Dupree, Fats Domino, Huey Piano Smith… Little Richard a électrisé le style pour produire un style explosif. Evidemment, l’appui des meilleurs musiciens de la Nouvelle-Orléans n’est pas pour rien non plus dans la facture impeccable de la longue liste de standards de Little Richard. 
On écoute Long Tall Sally, enregistré le 10 février 1956 dans les studios de Cosimo Matassa, avec Lee Allen au saxo ténor, Alvin Red Tyler au saxo baryton, Edgar Blanchard à la guitare, Frank Fields à la contrebasse et Earl Palmer à la batterie.
Ce morceau est paru chez Specialty en mars 1956. 
L’exubérance de Little Richard n’est pas qu’un effet de style personnel. C’est le fruit d’une recherche pour contrer la concurrence. Certaines maisons de disques et certains artistes s’étaient fait une spécialité de réaliser des « cover versions », c’est-à-dire des reprises, de morceaux d’artistes noirs qui marchaient bien. Et tandis que les versions originales atteignaient certes les premières places du Billboard rhythm and blues mais souvent n’étaient même pas classées au Billboard pop (c’est-à-dire toutes musiques confondues), les versions blanches, elles, trustaient les premières places du hit parade pop. C’est ainsi qu’un artiste plutôt minable nommé Pat Boone avait plusieurs fois fait le coup à Little Richard. Alors l’équipe de La Nouvelle Orléans s’est dit qu’elle allait faire des trucs tellement dingues que le mièvre Pat Boone ne pourrait pas les reproduire. 
Little Richard se maintient au sommet des charts jusqu’en 1957. Il quitte ensuite la scène musicale plusieurs années et devient prédicateur. Quand il fait son retour en 1963, le rock ‘n’ roll a laissé la place à d’autres genres. Ce sera l’heure des Beatles et des Rolling Stones. Little Richard ne parviendra pas à renouer avec le succès.
Chuck Berry et Fats Domino étant décédés en 2017, il reste la seule légende vivante du rock ‘n’ roll avec Jerry Lee Lewis.



9/ Tommy Ridgley, 1925-1999
On reste à La Nouvelle Orléans pour une séquence rhythm and blues avec le chanteur chef d’orchestre Tommy Ridgley, qui est né en 1925 à La Nouvelle Orléans et y a mené toute sa carrière.
Il sort son premier single en 1949 chez Imperial. En 1950 il forme son orchestre, The Untouchables et enregistre pour Decca, Atlantic et Herald. Ses morceaux n’ont rencontré qu’un succès local mais signalons quand même, puisque je parlais tout à l’heure de l’ineffable Pat Boone, le grand copieur blanc des succès noirs, que c’est encore lui qui rendra célèbre le morceau Tra-La-La sorti en 1952 par Tommy Ridgley. 
En 1960, Tommy Ridgley signe chez Ric Records, une marque locale. On écoute un morceau du deuxième 45 tours paru en 1960 sous ce label, Let’s Try And Talk It Over. 
Tommy Ridgley n’a cessé de se produire jusqu’à sa mort en 1999. Dans les années quatre-vingt-dix, il a sorti trois albums.


10/ Henry Gray 
Chanteur pianiste, né en Louisiane en 1925.
Il réalise la première partie de carrière à Chicago où il se fixe en 1946. Il côtoie Big Maceo, une star du blues à l’époque, qui l’introduit sur la scène du blues. Henry Gray joue avec lui et avec Little Walter, Jimmy Rogers, John Brim, Morris Pejoe. Il grave quelques faces sous son nom pour Chess et est présent comme accompagnateur de nombreux artistes, notamment Jimmy Reed et Bo Diddley.
En 1955-1956, il joue avec Billy Boy Arnold puis il devient le pianiste régulier de Howlin’ Wolf. Il le reste onze ans.
En 1968, à la mort de son père, il revient en Louisiane et il entame la seconde partie de sa carrière. Il joue dans des bars. Il enregistre pour Blue Horizon, Arhoolie, Blues Unlimited. On écoute un morceau enregistré en 1970 dans les studios du producteur Jay Miller à Crowley. Il a été édité sur la face B d’un 45 tours édité par le label Blues Unlimited. 
Henry Gray - I’m A Lucky Man
Ce morceau figure sur le n°14 de la série « Bluesin’ By The Bayou » éditée par le label Ace, volume sous-titré « I’m Not Jiving ».
Henry Gray fait des tournées et enregistre jusque dans les années 2000. A priori il est toujours vivant. Il bénéficie donc d’une longévité exceptionnelle pour un bluesman puisque ça lui fait 93 ans, alors que les musiciens de sa génération ont rarement atteint les années quatre-vingt dix.


Bonus track :

11/ Bo Diddley, 1928-2008  
Bo Diddley, de son vrai nom Elias McDaniel, né dans le Mississippi, est un pionnier et une figure majeure du rock ‘n’ roll noir. Avec Chuck Berry, il est la star de la firme Chess de Chicago. Bo Diddley est l’inventeur d’un rythme particulier d’inspiration afro-cubaine, le diddley beat, qui a connu une grande vogue dans les années cinquante soixante. 
Je vous propose d’écouter I’m Looking For A Woman, enregistré le 10 novembre 1955 chez Chess avec Bo Diddley au chant et à la guitare, Jody Williams à la guitare, Willie Dixon à la basse, Jerome Green aux maracas et Clifton James à la batterie.   
Bo Diddley est l’auteur d’autre standards comme I’m A Man, repris par Muddy Waters sous le titre Mannish Boy. Comme Chuck Berry, son influence sur les groupes rock du début des années soixante est considérable. Avec sa curieuse guitare rectangulaire et son jeu de scène impressionnant, Bo Diddley était aussi un showman hors du commun. Il est aujourd’hui une figure de légende.


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