HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !
Séance 57
1/ Eddie Taylor, 1923-1985
Il y a plusieurs Eddie Taylor : un saxophoniste jazz/pop, un batteur de jazz et un guitariste de blues de Chicago. Tous les trois étaient actifs dans les années cinquante.
Le nôtre, c’est le guitariste de blues de Chicago, né en 1923 dans le Mississippi, mort en 1985. Eddie Taylor a appris à jouer auprès de grands noms du blues du Mississippi tels que Charlie Patton, Son House, Robert Johnson. Il est surtout connu pour avoir été l’accompagnateur de Jimmy Reed, ce qui est assez injuste comme on va le voir.
C’est en 1953 qu’Eddie Taylor forme un orchestre avec Jimmy Reed. Ensemble, ils mettent au point le style caractéristique de leurs morceaux. Au début, c’est Eddie Taylor qui dirige l’orchestre mais Jimmy Reed s’impose rapidement comme le véritable leader. Cela n’enlève rien au fait que la part d’Eddie Taylor est considérable, tant sur le plan musical que sur le plan humain.
Eddie Taylor reste dans l’ombre mais il grave néanmoins pour la marque Vee-Jay quelques titres sous son nom. Ces morceaux, dans la veine du blues de Chicago classique, sont de grande qualité. Seul l’un d’eux, Big Town Playboy, remporte un petit succès. On écoute un morceau du premier single d’Eddie Taylor intitulé Bad Boy, enregistré en janvier 1955.
Vee-Jay, 1955. Eddie Taylor au chant et à la guitare, Jimmy Reed à l’harmonica et à la guitare, et Ray Scott à la batterie.
Eddie Taylor est resté avec Jimmy Reed jusqu’à la disparition de Vee-Jay en 1964. Il se sépare définitivement de Jimmy Reed en 1965 et dirige ensuite sa propre formation. Au fil du temps, il est devenu l’un des très grands guitaristes de Chicago, capable de développer un jeu de guitare sophistiqué très personnel et respecté de tous. Eddie a joué un rôle clé dans le blues de Chicago de l’après-guerre et il a signé sous son nom des albums prestigieux. On peut le considérer aujourd’hui comme l’un des très grands bluesmen de Chicago.
2/ Washboard Sam, 1910-1966
Washboard, cela veut dire « planche à laver ». Les Noirs jouaient sur des tas d’instruments qu’ils se fabriquaient eux-mêmes : des bouteilles, les « jugs », des cordes tendues sur des balais, les « tub bass », et donc des planches à laver sur lesquelles on martèle le rythme avec des dés en métal, les « washboards ».
Robert Brown, né dans l’Arkansas en 1910, mort en 1966, en a tiré son surnom. Ce joueur de washboard avait élaboré un style incroyablement efficace qui avait fait de lui l’un des artistes les plus populaires de Chicago.
Washboard Sam a été une grande vedette à Chicago dans les années trente, quarante. Il a gravé quelque 180 titres pour la marque Bluebird entre 1935 et 1949. Il était accompagné par les musiciens du label qui étaient aussi parmi les meilleurs de l’époque, comme Big Bill Broonzy à la guitare, Memphis Slim au piano ou encore Ransom Knowling à la contrebasse. En outre, comme tous les musiciens du label Bluebird, Washboard Sam était souvent sollicité comme musicien de studio pour accompagner les autres artistes de la marque.
On écoute un morceau enregistré en 1937, Back Door. Washboard Sam est au chant et au washboard, Arnett Nelson à la clarinette et Big Bill Broonzy à la guitare. On ne connaît pas le nom des autres musiciens.
Morceau issu du volume 2 de la série « Washboard Sam - Complete Recorded Works In Chronological Order » publiée par le label Documents, soit 7 CD en tout pour les œuvres de 1935 à 1949.
Back Door est devenu un classique du blues de Chicago. Enregistré en mai 1937 par Wasboard Sam, le morceau est repris dès le mois d’octobre par les frères McCoy. Mais c’est surtout la version de Little Walter enregistrée en 1953 sous le titre Tell Me Mama qui va en faire un standard.
Washboard Sam a enregistré une séance mémorable avec Big Bill Broonzy pour Chess en 1953. Cette séance n’ayant pas obtenu de succès, il a renoncé un temps à la musique et n’est réapparu dans les clubs qu’au début des années soixante. Il a enregistré à nouveau en 1964 pour la marque Spivey, sans succès.
3/ Professor Longhair, 1918-1980
Voici maintenant un maître du piano ! « Maître » évidemment, puisque son surnom c’est « Professor ». Il s’agit d’Henry Roeland Roy Byrd, connu sous le nom de Professor Longhair, né en 1918 à Bogalusa en Louisiane, décédé en 1980.
Professor Longhair joue du blues, mais son style est en fait un mélange de blues, de rumba et de calypso. Professor Longhair a créé un style qui a profondément marqué le piano de la Nouvelle Orléans et il a laissé son empreinte sur la génération des pianistes d’après-guerre de La Nouvelle Orléans : Champion Jack Dupree, Huey Piano Smith, Fats Domino, Smiley Lewis.
Ses premiers enregistrements datent de 1949. Il enregistre quatre faces pour Star Talent et Mardi Gras In New Orleans est son premier succès commercial. La même année il enregistre plusieurs morceaux pour Mercury et Bald Head décroche une cinquième place au hit-parade du rhythm and blues.
Entre 1950 et 1953, Professor Longhair enregistre d’autres titres pour Atlantic et Federal. A cette époque, il refuse d’effectuer des tournées et se contente d’une popularité locale. A la fin des années cinquante, sa santé commence à lui jouer des tours, mais il grave encore quelques disques entre 1957 et 1960.
Il obtient un succès avec une nouvelle version d’un de ses morceaux de 1949, enregistrée cette fois-ci en décembre 1959 chez Ron et parue en 1960, Go To The Mardi Gras.
J’en profite pour signaler au passage que le label Ron a été fondé par le producteur Joe Ruffino, qui a donné le nom de ses deux fils, Ric et Ron, aux marques qu’il a créées. Le morceau qu’on a écouté, Go To The Mardi Gras, était tiré d’un CD intitulé « You Talk Too Much, The Ric And Ron Story, Volume 1 » publié par Ace.
Après les séances chez Ron, Professor Longhair s’installe dans une semi-retraite. En 1963-1964 il enregistre à nouveau pour Ric et Watch. Il obtient un nouveau succès, Big Chief, avec Earl King en 1964. Il se fait ensuite vendeur de disques, cuisinier, vendeur de voitures. Il reprend du service au début des années soixante dix, participe à des festivals – il vient même en Europe, à Londres, à Montreux…- et il réalise de très bons albums.
Professor Longhair est un pianiste au son immédiatement reconnaissable, ce qui est plutôt rare chez les pianistes. Il a été le maître incontesté du piano de La Nouvelle Orléans.
4/ Leon Bass
Séquence country avec Leon Bass, chanteur guitariste né en 1937 dans le Mississippi. Leon Bass a formé un premier groupe en 1955-1956, The Spoon Players, les « joueurs de cuiller ». Le groupe tirait son nom du fait qu’un de ses membres jouait de cuillers comme instrument.
A la fin des années cinquante, Leon Bass a enregistré avec un autre groupe un premier single pour un label d’Alabama, Tune : face A, Love A Rama ; face B, Come On Baby.
Il semble que ce soit au début des années soixante qu’il enregistre son deuxième 45 tours pour le label Whirl Away, une sous-marque d’une maison de Memphis, Fernwood. On n’a pas la date exacte et Leon Bass lui-même ne la donne pas dans la page qu’il a rédigée pour le Rockabilly Hall of Fame ; certains donnent cependant 1965.
On écoute une de ces faces, Country Hix’s.
Ce morceau est tiré d’une compilation intitulée « Rock ‘N’ Roll 1950 », c’est le volume 6 d’une série de coffrets de deux CD publiée par Frémeaux : Rock ‘N’ Roll suivi d’un millésime, la série commence avec « Rock ‘N’ Roll 1927-1938 » et se termine par « Rock ‘N’ Roll 1953 ». Cette série au titre un peu trompeur est en fait consacrée aux prémisses du rock ‘n’ roll et les auteurs ont probablement dû estimer qu’en 1954 commençait le vrai rock ‘n’ roll avec Bill Haley et Elvis Presley, d’où cette fin en 1953.
D’après les renseignements recueillis auprès de plusieurs auteurs, il semble que les commentaires du coffret Frémeaux sur Leon Bass soient erronés. Le morceau Country Hix’s n’aurait pas dû figurer sur le millésime 1950, puisqu’il a été enregistré dans les années soixante.
Bien loin d’annoncer le rockabilly comme il est dit dans le livret, Country Hix’s se place vraisemblablement après les grandes heures du genre qui se terminent justement au début des années soixante, mais son orchestration est typiquement country et semble datée, ce qui est trompeur.
Leon Bass a enregistré un autre 45 tours au milieu des années quatre-vingt et c’est tout. Aujourd’hui il vit toujours dans le Mississippi, il a 82 ans, et plusieurs de ses morceaux sont présents sur des compilations de country ou de rock ‘n’ roll.
5/ Annisteen Allen, 1920-1992
Annisteen Allen est une chanteuse de rhythm and blues née en 1920 dans l’Illinois, décédée en 1992. Son vrai nom est Ernestine Letitia Allen. C’est le chef d’orchestre Lucky Millinder qui lui a trouvé son nom de scène, pratique pour éviter les problèmes de contrats avec les marques de disques. Millinder était originaire d’Anniston, dans l’Alabama ; il a contracté Anniston et Ernestine en Annisteen.
Annisteen Allen commence à travailler avec Millinder en 1940. Elle enregistre plusieurs sessions avec lui chez King Records. Millinder passe chez Decca en 1946, puis chez RCA en 1949 et décroche un hit avec I’ll Never Be Free ; c’est Annisteen Allen la chanteuse.
En 1951, Millinder revient chez King. Ensemble, ils ont plusieurs succès. Annisteen Allen commence ensuite une carrière solo chez Federal, une sous-marque de King. En 1954, elle signe chez Capitol. Elle enregistre 11 chansons pour ce label, dont son morceau le plus connu, Fujiyama Mama. Le hic, c’est que ce morceau a été connu par ses reprises, ses « cover versions » selon l’expression anglaise consacrée, notamment celle de Wanda Jackson, et pas par la version originale d’Annisteen Allen.
On écoute le morceau qui se trouvait sur l’autre face du 45 tours de Fujiyama Mama. Le morceau s’appelle Wheels Of Love.
Annisteen Allen a continué à enregistrer jusqu’en 1959, pour Decca, Todd et King. Ce qui est frappant, c’est que dans sa carrière elle a obtenu plusieurs hits, avec et sans Lucky Millinder, sans toutefois avoir un succès comparable à celui de Ruth Brown ou de LaVern Baker, les deux grandes stars du rhythm and blues première manière des années cinquante. Et tout ça n’est qu’une question de chance, de producteur, de politique des marques…
Annisteen Allen aurait pourtant pu prétendre, comme quelques autres d’ailleurs (je pense à Ella Johnson, Wynona Carr ou Katie Webster…), à une carrière de tout premier plan.
6/ Robert Belfour, 1940-2015
Robert « Wolfman » Belfour est originaire du Mississippi. Il a connu le blues par la radio et c’est son père qui lui a appris à jouer de la guitare. Il était voisin d’un bluesman, Junior Kimbrough, mais Robert Belfour a assuré que ce n’était pas lui qui lui avait enseigné le blues.
En 1968, Robert Belfour s’installe à Memphis. Il bosse dans le secteur de la construction. Dans les années quatre-vingt il joue sur Beale Street, la rue mythique de Memphis où se produisent les musiciens de blues. Il est repéré par David Evans, musicologue et professeur de l’université de Memphis, qui l’enregistre et inclut huit morceaux de Robert Belfour sur une compilation intitulée « The Spirit Lives On : Deep South Country Blues And Spirituals » : huit chansons sur un total de vingt titres. Cette compilation a été publiée par un label allemand, Hot Fox.
Robert Belfour a sorti un premier album chez Fat Possum en 2000, « What’s Wrong With You ». On écoute un morceau de cet album, My Baby’s Gone.
Robert Belfour a sorti un deuxième album chez Fat Possum en 2003, « Pushin’ My Luck ». Il est devenu populaire en Europe auprès des amateurs de blues et a participé à de nombreux festivals. Il est décédé en 2015 à 74 ans. Il était un authentique représentant d’une musique profondément ancrée dans les traditions avec un reste d’influences africaines. Un critique a pu écrire à son propos qu’il aurait pu jouer avec des musiciens maliens comme Ali Farka Toure ou Salif Keita sans entraînement préalable. Eh oui, c’est aussi ça, le blues !
7/ The Wailers
D’innombrables groupes dans toutes sortes de genres musicaux (rhythm and blues, blues, rock ‘n’ roll, rock/pop, reggae…) se sont appelés les Wailers, les « pleureurs ». Celui dont on va parler est parfois désigné sous le nom de « The Fabulous Wailers », du nom de leur premier album, pour les distinguer des autres Wailers.
Initialement il s’agit d’un groupe de rock ‘n’ roll formé en 1958 à Tacoma, dans l’Etat de Washington. J’en profite pour dire que cet Etat se situe dans le nord ouest des Etats-Unis, très loin de Washington, la capitale fédérale, ville indépendante située dans l’est à la frontière des Etats du Maryland et de Virginie. Ben ouais, dans Hot Ariège vous avez droit aussi à des cours de géo gratos.
Revenons aux Wailers qui étaient constitués de :
. Kent Morrill, chant et clavier :
. John Greek, guitare rythmique et trompette ;
. Richard Dangel, guitare ;
. Mark Marush, saxo ténor ;
. et Mike Burk, batterie.
Leur carrière démarre en février 1959 avec l’enregistrement chez Golden Crest de Tall Cool One, un instrumental qui atteint la 24e place au Billboard rhythm and blues. Dans la foulée ils enregistrent plusieurs singles pour la même marque et un album en décembre 1959, « The Fabulous Wailers ».
On écoute un morceau d’un de ces 45 tours de 1959, Dirty Robber.
Les Wailers ont créé leur propre maison de disques, Etiquette Records, chez laquelle ils ont publié quatre albums et une collection de 45 tours. Le groupe s’est dissous en 1969, après plusieurs remplacements.
Les Wailers ont réalisé beaucoup d’instrumentaux, à l’instar de leur premier succès Tall Cool One, une espèce de fusion entre le rhythm and blues et le rock ‘n’ roll blanc. Ils sont considérés comme un groupe pionnier du style « garage band ».
8/ Little Pink Anderson
Alvin Anderson, surnommé Little Pink, est né en Caroline du Sud en 1954. Il est le fils d’un guitariste du Piedmont bien connu des amateurs de blues, Pink Anderson.
La carrière de Little Pink a été mouvementée, en raison de sa vie personnelle. En 1972, à dix-huit ans, il fait de la taule suite à un vol à main armée. Cet événement n’est peut-être pas pour rien dans la mort de son père qui souffrait de problèmes cardiaques, deux ans plus tard. En 1991, son fils décède et il doit purger une nouvelle peine de prison. Quand il est libéré en 1996, il se lance dans une carrière professionnelle, bien décidé à suivre les traces de son père.
Alors qu’il utilisait jusque là une guitare amplifiée, il adopte de préférence la guitare acoustique et sort deux albums : le premier en 2002, chez Music Maker ; le second en 2008 chez DixieFrog.
On écoute un morceau tiré de son second album, « Sittin’ Here Singing The Blues ». Le morceau porte le nom de l’album, à un détail près : dans le titre de l’album « sittin’ » s’écrit avec une apostrophe à la fin, alors que dans le nom du morceau « sitting » s’écrit avec un g à la fin.
► Little Pink Anderson - Sitting Here Singing The Blues
Little Pink Anderson se produit dans des festivals. Il interprète souvent le répertoire de son père et il est frappant de constater à quel point il a su retrouver le style léger et élégant des guitaristes du piedmont d’avant-guerre.
A ma connaissance il n’a pas sorti de nouvel album depuis 2008.
9/ Danny Overbea, 1926-1994
Daniel Dorsey Overbea est un chanteur guitariste né en 1926 à Philadelphie, Pennsylvanie. Il a grandi à Chicago et a commencé sa carrière professionnelle en 1946.
Son premier enregistrement date de 1950 : il chante sur un morceau crédité au saxophoniste Eddie Chamblee. C’est le label Premium qui sort son premier single solo en 1951. Danny Overbea joue dans des clubs de Chicago en reprenant le jeu de scène de T-Bone Walker : la guitare jouée dans le dos ou avec les dents.
En 1952 il signe chez Chess qui publie ses titres sur sa filiale Checker. Train, Train, Train, paru en 1953, atteint la septième place au Billboard rhythm and blues. Son deuxième single chez Checker, Forty Cups Of Coffee, remporte également un succès, surtout par ses reprises. Les morceaux ultérieurs ont moins de succès. Le style de Danny Overbea dérive alors vers la ballade, il chante un morceau en italien… ce n’est guère convaincant. Chess essaie de publier ses œuvres via sa filiale Argo tournée vers la pop, mais ça ne marche pas.
Danny Overbea passe alors chez Federal chez qui il reste jusqu’en 1959. On écoute un morceau de cette période Federal, I’m Tired Of Being Tossed Around.
Morceau tiré d’un CD qui fait partie d’un coffret de trois CD publié par le label Blues Blast sous le titre « Lowman Pauling, Danny Overbea, Cal Green – The Best Of Early Recordings ».
En écoutant ce morceau, on comprend bien ce qui est arrivé à Danny Overbea. On est au temps du rock ‘n’ roll, mais ça sonne encore beaucoup trop rhythm and blues. S’il sort ce morceau dix ans avant, il peut faire un tabac ; en 1959, il n’avait aucune chance.
Danny Overbea a enregistré en 1959 quelques titres pour Apex qui furent ses derniers enregistrements connus. Il a continué à jouer dans des clubs jusque dans les années soixante-dix. Il est décédé en 1994.
10/ Ivory Jackson
Je n’ai pas beaucoup de renseignements sur ce chanteur, batteur, sinon qu’il a réalisé des enregistrements pour le label Goldband fondé par Eddie Shuler. Ce dernier, qui était originaire du Texas, s’était installé à Lake Charles en Louisiane en 1942 et avait créé sa maison de disques en 1945. Eddie Shuler et Goldband, c’était la concurrence du producteur de swamp blues et de swamp pop Jay Miller auquel Hot Ariège a consacré plusieurs émissions. C’est Jay Miller qui a découvert et enregistré les grands, notamment Lightnin’ Slim et Slim Harpo. Mais le rôle d’Eddie Shuler n’a pas été négligeable, loin de là, dans l’essor des genres locaux en Louisiane, dans les années cinquante. La différence par rapport à Miller, c’est qu’il a étendu son périmètre bien au-delà de la Louisiane, notamment au Texas et à la côte ouest.
Et justement Ivory Jackson était originaire du Texas. Il avait formé un petit groupe avec le guitariste Hop Wilson. Les deux ont fait le voyage à Lake Charles et ont enregistré pour Shuler. On écoute un morceau de 1956, I’m A Country Boy.
Ça sonne terriblement rock ‘n’ roll. Normal, on est en 1956 et le producteur du label Goldband, Eddie Shuler, cherchait manifestement à ce moment-là à percer sur ce créneau.
Après les enregistrements pour Goldband, Ivory Jackson a fondé sa propre maison de disques, Ivory Records. Il a enregistré Hop Wilson et Lightnin’ Hopkins. Ce sont des faces superbes mais elles n’ont pas obtenu un grand succès commercial.
Bonus track
11/ Kid Prince Moore
On ne connaît pas la date de naissance ni la date de a mort de ce chanteur guitariste qui a gravé 17 faces entre 1936 et 1938. On ne connaît rien de sa vie. C’est pourtant un brillant représentant de ce « Piedmont style », le blues de la côte est, le style de Blind Blake, un style élégant, léger, un style de virtuose de la guitare.
Kid prince Moore a réalisé trois séances d’enregistrement à New York pour Melotone en 1936 : les 8, 10 et 11 avril 1936 exactement. C’est au cours de la dernière, celle du 11 avril, qu’il grave un morceau qui n’a pas été édité à l’époque par Melotone ; ce morceau s’appelle South Bound Blues et on l’écoute.
Kid Prince Moore a réalisé une dernière séance d’enregistrement pour Decca deux ans après celles de Melotone, le 6 juin 1938 à Charlotte en Caroline du Nord. Lors de cette ultime séance, il a gravé six morceaux sous son nom en étant accompagné par un pianiste, Shorty Bob Parker et ce dernier a également gravé sous son nom six morceaux où il est accompagné par Kid Prince Moore.
L’ensemble de l’œuvre de Kid Prince Moore est disponible sur un CD publié par le label Documents : « Kid Prince Moore 1936-1938, Complete Recorded Works in Chronological Order ».
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :
https://www.radio-transparence.org/
Merci pour votre visite & Bon Blues !!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire