mercredi 28 novembre 2018

Séance 52


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !


Séance 52 


1/ Jimmy Reed, 1925-1976
On commence avec un monstre sacré du blues : Jimmy Reed, chanteur harmoniciste guitariste né dans le Mississippi en 1925, décédé en 1976, est l’auteur de l’indicatif de l ‘émission Hot Ariège, Boogie In The Dark. Avec 22 entrées au hit-parade entre 1953 et 1966, Jimmy Reed est de loin le bluesman qui a eu le plus de succès commercial dans le genre. 
Jimmy Reed arrive à Chicago en 1943. Il travaille le jour, joue dans des clubs la nuit. Il a commencé à enregistrer pour la marque Vee-Jay en 1953. Sa femme, Mama Reed, aide à produire des textes pleins d’imagination. Il obtient un premier succès en 1954 avec You Don’t Have To Go. Tout au long des années cinquante, le succès ne le quitte plus. Entre 1956 et 1961, six de ses chansons enregistrées pour Vee-Jay sont classées au Top Ten du Billboard.
On écoute une chanson parue en 1963 chez un label britannique, Stateside. Le morceau s’appelle Shame, Shame, Shame. Oui, c’est la honte !
Jimmy Reed, c’est un son et un style à l’efficacité incroyable, à base de lourdes basses rythmées de boogie-woogie, de courtes phrases incisives d’harmonica et d’une voix traînante qui mâchouille les mots. Jimmy Reed a élaboré ce style avec son pote, le guitariste Eddie Taylor qui était d’ailleurs le leader au début de leur association. Les standards et le style de Jimmy Reed ont été repris  par une quantité innombrables d’artistes appartenant aux genres les plus divers. 
Malheureusement l’abus d’alcool, le départ d’Eddie Taylor lassé d’avoir un patron ivre du matin au soir et d’avoir perpétuellement à assurer pour deux, la faillite de la firme Vee-Jay au milieu des années soixante, la séparation d’avec sa femme Mama Reed et des crises d’épilepsie de plus en plus fréquentes, tout cela a convergé pour amener une dégénérescence fatale . En 1968, lors de la tournée de l’American Folk Blues Festival, Jimmy Reed est incapable de tenir plus de dix minutes sur scène. 
Mais cela n’empêche pas que Jimmy Reed soit l’un des plus grands de l’histoire du blues.


2/ Ann Cole, 1934-1986 
On continue avec une chanteuse de blues et de rhythm and blues, Ann Cole. De son vrai nom Cynthia Coleman, Ann Cole est née dans le New Jersey en 1934 et elle est décédée en 1986. Elle a commencé dans le gospel avant d’être repérée en 1956 par le producteur du label Baton Records.
Elle récolte son premier succès dès 1956. Il s’agit de Are You Satisfied ? où Mickey Baker l’accompagne à la guitare. Elle récidive l’année suivante avec In The Chapel. Le nom d’Ann Cole reste attaché au titre Got My Mojo Working dont Muddy Waters a fait un succès et un standard. Cette reprise a donné lieu à une polémique âpre avec Muddy Waters qui s’est attribué indûment le morceau, en profitant du fait que les deux versions sont sorties la même semaine en 1957. Le tribunal a tranché : la première interprète du morceau est bien Ann Cole ; la chanson a été écrite pour elle par un certain Preston Forest. Il se trouve qu’Ann Cole a eu l’occasion de chanter cette chanson avant la sortie de son disque lors d’une tournée dans le sud à laquelle Muddy Waters avait participé. Voilà l’histoire.
On écoute un morceau paru en 1957 pour Baton Records intitulé I’ve Got Nothing Working Now.
A la fin des années cinquante, le rhythm and blues frise le rock ‘n’ roll. C’est ce qui explique que des morceaux d’Ann Cole figurent dans certaines compilations de rock ‘n’ roll. Il y en a une qui est particulièrement intéressante, c’est « Girls Gone Rockin’ », en deux volumes, éditée par le label Fantastic Voyage de la société Future Noise.
Ann Cole a continué à enregistrer jusqu’en 1962. Elle n’a obtenu que des succès mineurs alors qu’elle aurait mérité bien plus au vu de son talent. C’est un accident de voiture qui a mis fin à sa carrière. Elle a été condamnée à finir sa vie en fauteuil roulant. Triste fin pour une cette grande chanteuse de rhythm and blues.


3/ Beau Jocque, 1953-1999
Séquence zydeco avec Andrus Espre, dit Beau Jocque, chanteur accordéoniste né en Louisiane. Il doit son surnom Beau Jocque à sa grande taille : Beau Jocque, ça veut dire Big Guy, grand gaillard.
Sa carrière dans la musique a commencé tard. Il a d’abord fait 9 ans d’armée et il a fait des tas de boulots : dans le pétrole, électricien, soudeur… C’est en 1991, à 38 ans, qu’il forme un groupe, les Zydeco Hi-Rollers, qui comprend sa femme Shelly. Les Hi-Rollers se sont mis à jouer dans des clubs.
Son premier enregistrement pour Paula Records se situe autour de 1992, je n’ai pas la date exacte. Le morceau My Name Is Beau Jocque lui assure d’emblée une grande réputation. L’année suivante, il signe chez Rounder. Il a réalisé cinq albums en studio pour ce label, plus un en live, son dernier en 2000.
On écoute un morceau tiré de son deuxième album Rounder paru en 1994, « Pick Up On This ». Le morceau s’intitule Do Right Sometime.  
Beau Jocque a contribué à moderniser le zydeco, en introduisant du rock, du blues, du rap, dans le zydeco traditionnel. Certains ont pu penser un moment qu’il y avait une certaine tension entre lui et des vedettes installées comme Boozoo Chavis par exemple, un peu prises de court par le succès fulgurant de ce petit jeune dans les années quatre-vingt-dix. Il y a même eu des combats de zydeco organisés entre Boozoo Chavis et lui, « Boo contre Beau ». En fait, bien sûr, tout ça n’était que des coups de pub promotionnels. Boozoo Chavis était d’ailleurs une référence pour Beau Jocque. 
Beau Jocque est mort jeune, à 46 ans, d’une crise cardiaque.


4/ Peg Leg Howell, 1888-1966
Joshua Barnes Howell, chanteur guitariste né en Géorgie.
Il travaille à la ferme, puis dans une fabrique d’engrais. En 1916, il est blessé par balle lors d’une bagarre et il est amputé de la jambe droite. En 1923 il s’installe à Atlanta. Il joue dans les rues et c’est là qu’il est affublé du surnom de « Peg Leg », jambe de bois, en raison de son infirmité. Il vit d’expédients et la contrebande d’alcool lui vaut un séjour en prison en 1925. L’année suivante, en 1926, il réunit un groupe avec un violon et une mandoline et il réalise des enregistrements pour Columbia de 1926 à 1929. 
On écoute un morceau de 1929 intitulé Away From Home.
Les titres des années vingt de Peg Leg Howell ont été réédités par le label JSP sur un CD intitulé « Atlanta Blues : Big City From The Heartland ». 
En 1932, Peg Leg Howell repasse par la case prison ^pour la même raison que la première fois, trafic d’alcool. En 1934, l’un de ses partenaires décède et il arrête la musique. En 1952, il est amputé de son autre jambe et il vit misérablement.
Il est retrouvé en 1963 par le chercheur George Mitchell auquel on a consacré une émission de Hot Ariège avec Marc. Il grave alors un album pour le label Testament, mais sa santé est trop précaire pour qu’il reprenne une carrière active et qu’il puisse profiter du blues revival. Il décède trois ans plus tard, en 1966.
Peg Leg Howell est l’un des artistes les plus originaux d’Atlanta et un remarquable guitariste, qui a su combiner les apports du fingerpicking du Piedmont et du slide. Nul doute que s’il avait été en forme dans les années soixante, on lui aurait fait un triomphe.


5/ Johnny Cash, 1932-2003 
Johnny Cash, chanteur guitariste né en 1932 mort en 2003, est l’une des quatre grandes découvertes rock ‘n’ roll de la maison Sun avec Elvis Presley, Carl Perkins et Jerry Lee Lewis. 
En fait, Johnny Cash est un peu à part car il se situe à lisière du rockabilly et de la country music. De nombreux artistes se sont essayé aux deux, soit alternativement soit en même temps. Johnny Cash, lui, s’est situé délibérément, dès l’origine, sur la frontière, plutôt côté country.
D’ailleurs il décroche chez Sun dès 1956 la première place du hit-parade country & western avec I Walk The Line qu’on écoute. Il en existe deux versions : une lente, une rapide. Celle-ci est la version rapide.
Toujours en 1956, Johnny Cash obtient deux autres succès avec Folsom Prison Blues et So Doggone Lonesome, respectivement face A et face B d’un même 45 tours et qui ont atteint la quatrième place des ventes dans le genre country.
En 1957, la relation avec Sam Phillips, le producteur directeur de Sun Records, se détériore. Elvis Presley est parti chez RCA et l’artiste auquel il accorde la priorité pour la promotion est Jerry Lee Lewis. 
En 1958, Johnny Cash quitte la maison Sun pour signer chez Columbia. De 1963 à 1971 il anime sa propre émission de télé et il fait venir des artistes qui débordent largement du style country. Sa popularité décline dans les années soixante dix. Il se tourne vers le folk et obtient quelques succès. Vers la fin, son style évolue vers des horizons extrêmement divers.
Johnny Cash a joué un rôle majeur dans l’évolution de la country.


6/ George Conner, 1934-2016
George Washington Conner est un chanteur guitariste né en 1934 dans une petite bourgade d’Alabama, Aliceville. Il a grandi dans une ambiance gospel mais il choisit de se tourner vers le blues, la musique du diable.
Il commence ne jouant dans des soirées et des clubs locaux. Puis, pour réaliser son rêve, être musicien de blues, il s’installe à Chicago au début des années cinquante. Il reçoit alors le surnom de Birmingham George, parce que quand on lui demandait d’où il venait, il disait : de l’Alabama, près de Birmingham. Il a raconté que c’était difficile de jouer dans les clubs blancs ; il devait se cacher derrière des rideaux pour qu’on ne voie pas qu’il était noir. Il ouvre un club en 1953, mais la vie est dure. Il doit se faire carrossier, puis détective privé, pour vivre.
Il réalise son premier enregistrement pour le label Atomic H en 1962. Dans les années quatre-vingt, il s’installe à Memphis et joue du gospel. Il revient à Aliceville, sa ville natale, en 1985. Il tient un juke joint. En 1999, il sort un CD avec Willie King.
On va écouter un morceau issu d’un CD réalisé en 2004 et paru en 2013, « Brother’s Tone ». Le morceau s’appelle I’m Going Home.
George Conner, chant et guitare, Jock Webb harmonica, Gary Edmonds guitare et Ardie Dean batterie (et producteur du disque). Ce CD a été le dernier disque de George Conner.
C’est du blues de Chicago, mâtiné d’influences de la côte est.
George Conner est décédé en 2016.


7/ Charlie Sangster, 1917-1983 
Charlie Sangster est un chanteur guitariste né en 1917 à Brownsville dans le Tennessee. Son père a joué avec les gloires locales de la scène du blues, Sleepy John Estes et Hambone Willie Newbern. Il a appris tôt la mandoline et la guitare. Lui-même a joué et enregistré avec Hammie Nixon, l’harmoniciste qui accompagnait Sleepy John Estes.
Charlie Sangster a été découvert par un chercheur italien, Gianni Marcucci, à la fin des années soixante-dix, sur une indication de Hammie Nixon. Marcucci a pu enregistrer Charlie Sangster à Brownsville au cours de huit sessions réalisées entre 1976 et 1980. 
Dans un premier temps, il en est sorti quelques morceaux sur le label L+R Records, L et R étant les initiales de Lippmann (Horst) et Rau (Fritz), les deux producteurs allemands qui ont fait connaître le blues en Europe au début des années soixante grâce aux tournées de l’American Folk Blues Festival.
Plus récemment, il est paru en 2013 un super album dans la série « Blues At Home » du label Mbirafon. Il s’agit du volume 9, exclusivement consacré à Charlie Sangster. C’est un album magnifique. On écoute un morceau intitulé Hesitation Blues. 
Le CD « Blues At Home 9 » comporte 30 morceaux ; 25 titres en fait, car certains morceaux ont fait l’objet de plusieurs prises.
On va dire que Gianni Marcucci est arrivé à temps, puisque Charlie Sangster est décédé en 1983, soit trois ans seulement après la dernière session d’enregistrement. Encore une fois, les amateurs de blues ne peuvent qu’exprimer une grande reconnaissance à ces chercheurs qui ont réalisé un travail magnifique pour aller enregistrer sur place dans les années soixante, soixante-dix, des artistes véritablement extraordinaires qui, sans eux, seraient restés ignorés à jamais.


8/ Billy Lee Riley, 1933-2009
Chanteur guitariste né dans l’Arkansas. Son père était métayer, il a appris à jouer de la guitare auprès d’ouvriers agricoles noirs.
C’est un artiste de la maison Sun de Sam Phillips. Son premier 45 tours a été enregistré pour d’autres marques mais Sam Phillips a racheté les droits et il a sorti le premier disque de Billy Lee Riley le 1er septembre 1956.
On écoute la face A du second 45 tours de Billy Lee Riley paru en février 1957. Le morceau s’appelle Flying Saucers Rock ‘n’ Roll. C’est Jerry Lee Lewis qui tient le piano. 
« Flying Saucers », ce sont les soucoupes volantes, très à la mode dans les années cinquante, après l’affaire Roswell (1947). Mais quand même, les petits hommes verts qui sautent de leurs soucoupes et se mettent à balancer le rock ‘n’ roll de la planète Mars, fallait y penser !
Il s’agit bien sûr d’une chanson un peu gadget, destinée à toucher un public large, au-delà des ados fascinés par les OVNI qui dévoraient les Comics de l’époque. La chanson a eu du succès et, du coup, le groupe qui accompagnait Billy Lee Riley s’est appelé les « Little Green Men », les petits hommes verts ! Et les musiciens débarquaient sur scène habillés en vert avec des tenues d’extra-terrestres. Ça devait payer. 
Pour la suite de sa carrière, Billy Lee Riley a été comme beaucoup d’autres barré par Jerry Lee Lewis. Après le départ d’Elvis chez RCA, Sam Phillips n’assurait pus que la promo des disques de Jerry Lee Lewis.  En 1960, Billy Lee Riley a quitté Sun. Il a fondé plusieurs maisons de disques, Rita, Nita, Mojo…
En 1962, il s’est installé à Los Angeles et s’est fait « sideman », musicien d’accompagnement pour Dean Martin, les Beach Boys, Sammy Davis Junior… Il a arrêté la musique au début des années soixante-dix. Il a monté une boîte de construction. 
A noter qu’il a quand même sorti un CD de country, trois ans avant sa mort, en 2006.
Billy Lee Riley, l’OVNI du rock ‘n’ roll !


9/ Earl King, 1934-2003
Difficile de ne pas se mélanger dans tous les « King » du blues, je veux parler des bluesmen qui s’appellent, ou plus souvent qui sont surnommés, King. Earl King pour sa part est une figure importante du rhythm and blues de la Nouvelle Orléans.
Earl King, dont le vrai nom est Earl Silas Johnson, est né à la Nouvelle Orléans en 1934. Comme beaucoup d’autres, il commence dans le gospel, puis se tourne vers le blues. Son idole de jeunesse est le grand guitariste de blues de la Nouvelle Orléans, Guitar Slim.
Le premier enregistrement d’Earl King date de 1953, pour le label Savoy. Il enregistre ensuite chez Specialty puis il signe chez Ace, chez lequel il reste cinq ans. C’est pour ce label qu’il grave Those Lonely, Lonely Nights qui atteint la septième place au Billboard. 
En 1960 il passe chez Imperial, chez lequel il sort ses deux morceaux les plus connus Come On et Trick Bag. Il reste chez Imperial jusqu’en 1963. Ensuite, il n’a plus de maison de disques. C’est un moment de passage à vide pour de nombreux artistes de rhythm and blues avec l’arrivée de la soul. Earl King se consacre alors à la composition. Il écrit notamment plusieurs morceaux pour Professor Longhair, grand pianiste de la Nouvelle Orléans.
En 1977 il sort néanmoins un album chez Sonet intitulé « That Good Old New Orleans Rock ‘n’ Roll ». On écoute un morceau de cet album, Let’s Make A Better World. Ah, qui ne rêve pas d’un monde meilleur ?
Au début des années quatre-vingt, Earl King signe chez Black Top et sort trois albums : en 1986, puis en 1990 et en 1993.
Earl King est décédé en 2003.


10/ Boogie Bill Webb, 1924-1990
William Webb, surnommé Boogie Bill Webb, est un chanteur guitariste né dans le Mississippi en 1924. Il a passé son enfance à la Nouvelle Orléans, il a fait la connaissance de Tommy Johnson, grand pionnier du blues du Delta, qui lui a appris à jouer de la guitare.
En 1947, il est remarqué lors d’un concours d’amateurs et en 1949 il joue dans un film « The Jackson Jive ». En 1951 il revient à la Nouvelle Orléans et il joue avec Fats Domino. Il enregistre alors pour Imperial, avec le soutien de l’orchestre de Dave Bartholomew qui était celui qui accompagnait fats Domino. 
Son 45 tours n’a pas de succès et Boogie Bill Webb part s’installer à Chicago. Il bosse en usine et il côtoie Muddy Waters, Jimmy Reed, Chuck Berry. Il retourne ensuite à la Nouvelle Orléans et arrête provisoirement la musique.
C’est le chercheur David Evans qui le retrouve en 1968 et qui lui permet d’enregistrer plusieurs faces qui ont été éditées par Decca, Matchbox et Flyright. Elles sont parues sur l’album « Roosevelt Holts and His Friends » en 1972, elles ont été rééditées sur plusieurs compilations.
On écoute un morceau intitulé Maggie Campbell Blues, un grand classique du blues du Delta de Tommy Johnson.  
Boogie Bill Webb - Maggie Campbell Blues
Ce morceau est tiré de l’album « Giants of Country Blues Guitar, Vol. 2  1975-1971 » paru chez Wolf en 1988, toujours disponible.
Après 1968, Boogie Bill Webb n’a plus joué qu’occasionnellement. Il a refait surface à la fin des années soixante-dix et a fait des tournées en Europe. Il a même publié un album en 1989, « Drinkin’ And Stinkin’ », chez Flying Fish Records.
Il est décédé en 1990. Ce qui est remarquable chez Boogie Bill Webb, c’est son éclectisme. Il était capable de jouer un morceau dans la plus pure tradition du Delta façon Tommy Johnson, d’enchaîner avec du Jimmy Reed et de balancer du rock ‘n’ roll.  


Bonus track :


11/ Tarheel Slim, 1924-1977
De son vrai nom Allen Bunn, Tarheel Slim est né en Caroline du Nord en 1924. Il est mort en 1977. 
C’est à l’origine un artiste dans la tradition de la Côte Est. Il commence dans le registre du gospel, vire ensuite rhythm and blues. Ses premiers enregistrements datent de 1950. Avec le groupe des Larks, il obtient en 1951 deux succès classés au Billboard, le hit parade du rhythm and blues, dont l’un est une reprise d’un morceau de Sonny Boy Williamson (Rice Miller), Eyesight To The Blind. 
Tarheel Slim entame une carrière solo en 1952. Il enregistre pour Fury, la marque de Bobby Robinson, et Apollo des blues. Ca ne marcha pas trop, il épouse par la suite une chanteuse, Anna Lee Sandford, et ensemble sous le nom des Lovers, les Amoureux, ils remportent un succès avec Darling, It’s Wonderful.
En 1958 Tarheel Slim reprend sa carrière solo. Il enregistre des morceaux comme Wildcat Tammer ou Number Nine Train dans la veine du Chicago Blues, des morceaux qui claquent, sombres et durs. Il reforme ensuite un duo avec sa femme et c’est un morceau de cette époque que nous allons écouter : Lock Me In Your Heart. 
Le couple a connu un succès avec It’s Too Late, resté dix semaines au Top 20 en 1959. Les enregistrements ultérieurs de Tarheel Slim sont assez éclectiques. Après une coupure entre 1964-1965 et 1970, Tarheel Slim remonte sur scène. En 1975 il enregistre un dernier album, dans la veine du style classique de la Côte Est avec une guitare acoustique.
Tarheel Slim est un guitariste de blues complet et subtil qui s’est essayé avec bonheur dans des registres très variés. 


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

mercredi 21 novembre 2018

Séance 51


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !


Séance 51


1/ Lightnin’ Hopkins, 1912-1982
Sam Hopkins, surnommé Lightnin’, l’éclair, est une figure majeure de l’histoire du blues. C’est un chanteur guitariste texan, né en 1912, qui a accompagné dans les années vingt le légendaire pionnier du blues texan, Blind Lemon Jefferson. Il en a gardé une impression profonde toute sa vie. Il a eu une vie dure : une vie errante, des bagarres violentes, le pénitencier, le travail dans les plantations, une loterie clandestine pour survivre…
Il a commencé à enregistrer en 1946 et il conquiert tout de suite les faveurs du public noir. Il délivre un blues chargé d’émotion, profondément enraciné dans le blues texan mais avec une marque personnelle exceptionnelle : une guitare électrique suramplifiée, un jeu aéré et incisif et des paroles pleines d’humour ou de poésie. Il excelle à la fois dans les boogies au tempo rapide et dans les blues lents où il parvient à créer une atmosphère envoûtante, quasi magique.
Je vous propose d’écouter un blues lent enregistré en 1954 pour le label Herald, Life I Used To Live. 
Face A d’un 45 tours de 1954 paru chez Herald. La face B, Lightnin’s Special, est un boogie endiablé. Cette formule a fait le succès de Lightnin’ : une alternance de morceaux lents comme celui qu’on vient d’entendre et de boogies sur tempo rapide où Lightnin’ Hopkins peut déployer toute sa dextérité à la guitare.
Lightnin’ Hopkins a été l’une des grandes figures du blues revival des années soixante. Il a sorti un nombre incroyable d’albums, il y a d’ailleurs beaucoup de doublons, attention pour les amateurs. Il a participé à de nombreux festivals. Il a même surmonté sa phobie des avions pour participer à la tournée de l’American Folk Blues Festival de 1964.
Lightnin’ Hopkins était un bluesman d’exception. Je vous invite à ne pas rater la séance spéciale que Hot Ariège consacrera prochainement à trois génies du blues : John Lee Hooker, Jimmy Reed et Lightnin’ Hopkins.


2/ Bobby Rush   
Chanteur compositeur guitariste harmoniciste, de son vrai nom Emmit Ellis Junior, né en 1940 en Louisiane. Son père, qui était pasteur, jouait de la guitare et de l’harmonica.
La famille s’installe à Chicago en 1953. Bobby Rush intègre la scène du blues dans les années soixante. Il joue dans des clubs et travaille pour Jimmy Reed. Il sort son premier single en 1967 chez Checker, filiale de Chess. Il obtient son premier succès en 1971 avec Chicken Heads paru chez Galaxy Records. 
Il sort son premier album, « Rush Hour », en 1979 chez Philadelphia International. Par la suite il réalise de nombreux albums, environ un tous les deux ans.
On écoute un morceau extrait d’un CD de compilation paru chez Dialtone en 1992 intitulé « Texas Harmonica Rumble », un titre un peu étrange car peu d’auteurs ont à voir avec le Texas ; en tout cas, pas Bobby Rush, dont le morceau s’appelle High Temperature.
Bobby Rush - High Temperature
A noter qu’on trouve aussi ce titre sous l’appellation High Temper. 
Bobby Rush est toujours actif. Son dernier CD date de 2016. Il fait de nombreuses tournées. Il est, paraît-il, le premier bluesman à s’être produit en Chine.


3/ Memphis Minnie, 1896-1973 
Chanteuse guitariste, de son vrai nom Lizzie Douglas, née en Louisiane en 1896 décédée en 1973. Elle a passé son enfance dans le Mississippi, elle fugue à onze ans, elle arrive à Memphis, elle fréquente les musiciens locaux, elle apprend la guitare et joue dans les rues.
Au début des années vingt, elle côtoie Casey Bill Weldon auprès duquel elle parfait son jeu de guitare. Vers 1927, elle rencontre Joe McCoy qu’elle épouse peu après. Ensemble ils enregistrent leurs premiers disques en 1929 pour Columbia. L’année suivante, ils s’installent à Chicago et gravent de nombreux disques pour Vocalion et Decca.
On écoute un morceau de 1930 gravé chez Vocalion, What’s The Matter With The Mill ?
Une chanson typique du jive présent dans le blues de l’époque. Le jive, c’est cette façon particulière de s’exprimer chez les Noirs, qui renvoie vers plusieurs aspects. A l’origine, elle est dérivée du code des anciens esclaves qui ne pouvaient pas parler librement devant leurs maîtres et devaient s’exprimer à mots couverts. C’est devenu une espèce d’argot intégrant les expressions populaires à la mode, un baratin qui montre qu’on est dans le coup et des images fortes, souvent à caractère sexuel. Ici l’homme est assimilé à un moulin qui n’est plus capable de moudre. 
Ce morceau est devenu un classique de la country music après sa reprise par Bob Wills en 1936. On a eu l’occasion d’en écouter une version de 1949 par Moon Mullican lors d’une émission de Hot Ariège. C’est un exemple de la forte influence du blues sur la country.
Memphis Minnie a été une grande vedette de blues à partir dans les années trente et elle a joué un grand rôle sur la scène de Chicago. C’était aussi une guitariste brillante et inspirée. Elle a réalisé plusieurs chefs d’œuvre de country blues et son nom occupe une place importante dans l’histoire de cette musique.
Elle a aidé, aussi bien moralement que matériellement, beaucoup d’artistes de Chicago. Certains sont devenus d’immenses vedettes connues dans le monde entier. Elle, elle a fini dans un hospice de vieillards, tristement oubliée de tous.
Mais pour les amateurs de blues, Memphis Minnie reste à jamais la reine du country blues.


4/ Charioteers
Les Charioteers sont un groupe de gospel masculin formé en 1930 dans une université de l’Ohio. Ils tirent leur nom d’un spiritual célèbre : Swing Low, Swing Chariot. 
Ils animent une émission de radio pendant deux ans puis ils se rendent à New York. Ils enregistrent pour des marques diverses : Vocalion, Brunswick, Decca. Ils signent chez Decca en 1935, puis en 1938 chez Columbia où ils vont rester plus de dix ans.
On écoute un morceau de 1939, All God’s Chillun Got Shoes. 
Morceau disponible sur un coffret de 2 CD édité par Sony Music « Les Stars du Gospel ». 
Le parcours des Charioteers est on ne peut plus classique. On peut citer à ce propos Noël Balen, auteur d’une « Histoire du negro spiritual et du gospel » chez Fayard, qui écrit :
« Au tout début, les male quartets – les quartet masculins – ne sont autres que la réduction des chœurs universitaires dont l’attitude est souvent conventionnelle. Mais cette rigueur et cette affectation vont peu à peu glisser vers les nouvelles tendances des pratiques sanctifiées. La spontanéité, la prise de risque et le sentiment de liberté irriguent le formalisme du chant. Les attaques se font plus percussives, les falsettos se débrident, les ondulations et les carences s’assouplissent, les accords s’enrichissent selon certaines innovations profanes ». Pour le dire en bref, le blues et le rhythm and blues ont considérablement enrichi le gospel dans les années trente quarante.
Les Charioteers vont même aller jusqu’à inclure des chansons populaires dans leur répertoire, ce qui était sacrilège à l'époque. 
Wilfred Billy Williams, le chef du groupe, a quitté les Charioteers au début des années cinquante. Les autres ont suivi au cours de la décennie. Le dernier enregistrement des Charioteers date de 1957, c’était pour MGM.
Les Charioteers ont été un grand groupe de gospel. Ils ont eu neuf hits classés au Billboard dans la catégorie pop music, c’est-à-dire tous registres confondus, dont trois dans le Top 10.


5/ Titus Turner, 1933-1984
Chanteur compositeur de rhythm and blues né à Atlanta, en Géorgie. Il a sorti plus de 60 singles, un seul album, et n’a recueilli personnellement que trois succès mineurs au Billboard. 
Il réalise son premier enregistrement en décembre 1949 chez Aladdin et le disque, crédité à Mr T. and His Band, sortira en 1950. En 1951, il sort un single chez Regal. En 1952, il grave huit faces pour Okeh puis il enregistre pour Wing, une filiale de Mercury, des morceaux qui ne seront édités qu’en 1955. 
En 1957, après un single chez Atlantic, il signe chez King. Il sort pour ce label un 45 tours en 1957, deux en 1958 et deux autres en 1959.
On écoute un morceau de 1958, Way Down Yonder.
Titus Turner a travaillé avec Little Willie John qui a repris l’un de ses morceaux, All Around The World. Ils ont co-écrit la chanson Leave My Kitten Alone, interprétée par Little Willie John, qui a atteint la treizième place au Billboard, catégorie rhythm and blues.
Titus Turner a enregistré jusqu’en 1969. Il est en fait plus connu, pour ses compositions et les reprises d’autres chanteurs. Parmi ceux qui ont chanté du Titus Turner, on peut citer Little Milton, Ray Charles, les Clovers, les Everly Brothers, Elvis Presley, les Beatles, pour en rester aux noms connus. On peut même aller jusqu’à Johnny Hallyday, qui a repris son Shake The Hand Of A Fool en 1962, sous le titre Serre La Main d’Un Fou. 


6/ Conway Twitty, 1933-1993
Chanteur né dans le Mississippi dont le vrai nom est Harold Lloyd Jenkins. Conway Twitty a passé une partie de son enfance dans l’Arkansas. Il fait partie de cette vague de jeunes gens qui ont été attirés dans les studios de la maison Sun de Sam Phillips à Memphis à la suite du succès d’Elvis Presley.
Sur Wikipedia, on peut lire que Conway Twitty a collaboré avec Sam Phillips. Mais Charlie Gillett, auteur d’une Histoire du rock ‘n’ roll très documentée, écrit qu’il « avait été refusé à une audition chez Sun ». J’ai tendance à croire Charlie Gillett qui est manifestement un auteur bien informé. 
Conway Twitty parvient néanmoins à être enregistré et publié chez Mercury en 1957. Il sort trois singles et passe chez MGM dont il va devenir une vedette. Son premier 45 tours pour ce label, It’s Only Make Believe, enregistré en 1958, décroche une place de n°1 au Billboard et se vend à plus de 4 millions d’exemplaires. 
Conway Twitty obtient d’autres succès en 1959 dans la veine du rock ‘n’ roll : Danny Boy et Lonely Blue Boy. On écoute un morceau de 1960, toujours chez MGM, She’s Mine. 
Après 1960 le succès de Conway Twitty décline. En 1965, il quitte MGM, signe chez Decca / MCA et opte pour la country music pure et dure. Il retrouve le succès dans ce genre et parvient de nouveau à classer de nombreux hits au Billboard, dont plusieurs numéros 1.  Il reste chez Decca / MCA jusqu’en 1961. Il passe ensuite chez Elekra / Asylum / Warner Bros, avant de revenir chez Decca pour la fin de sa carrière. 
Au total, il aura eu 55 hits numéro 1 dans sa carrière, ce qui en fait une grande star, notamment pour la country music.


7/ Woody Guthrie, 1912-1967 
Woodrow Wilson Guthrie, né dans l’Oklahoma , est le plus important représentant de la musique folk blanche des années trente. C’était un artiste engagé, on rapporte que ses guitares portaient l’inscription « This machine kills fascists », cette machine tue les fascistes. 
Il a commencé jeune en jouant dans les rues. Il s’est installé au Texas. En 1935, la crise le pousse à chercher des boulots itinérants. Il s’implique dans les luttes sociales, notamment en Californie dans les grèves contre les compagnies fruitières. Il chante pour les ouvriers qui construisent des barrages.
Woody Guthrie refuse un contrat exclusif proposé par la compagnie Capitol et gagne New-York au début des années quarante. Il devient une des principales figures de Greenwich Village, le quartier des intellectuels contestataires. En 1940, il enregistre pour le label Victor Tom Joad, une ballade consacrée au héros du roman de Steinbeck « Les raisins de la colère ». 
Je vous propose d’écouter un morceau enregistré en 1944 pour Ash Recordings, Muleskinner Blues. Cette chanson est une reprise d’un morceau du grand pionnier de la country music Jimmie Rodgers enregistré à l’origine en 1930 et qu’on trouve parfois aussi sous l’appellation Blue Yodel 8, morceau lui-même tiré d’un blues de 1928. 
Woody Guthrie a repris assez fidèlement les paroles de la version initiale de Jimmie Rodgers. Ce qu’il est intéressant de constater, c’est que Jimmie Rodgers avait adouci la version du blues original de Tom Dickson enregistré en 1928 qui présentait clairement un travailleur noir qui se faisait jeter par un patron blanc, alors que les paroles de Rodgers et Guthrie n’évoquent qu’un muletier qui se fait embaucher et va claquer son pognon pour des femmes. Quoi qu’il en soit, cette chanson illustre de manière magnifique la profonde influence du blues sur les pionniers de la country et du folk.
Et à son tour Woody Guthrie constitue une référence majeure pour le courant folk qui a resurgi dans les années cinquante soixante, d’abord avec le mouvement trad skiffle en Angleterre puis aux Etats-Unis autour de Bob Dylan et Joan Baez. Ce qui n’empêche pas que l’autre référence majeure de ce courant est Leadbelly, un chanteur guitariste noir de blues et de folk. 


8/ The Supremes
Quand on parle des Supremes, on pense naturellement au trio féminin de la Motown emmené par Diana Ross. Il faut savoir qu’il a existé un quintette masculin portant le nom de Supremes plusieurs années avant l’apparition du groupe de Diana Ross.
Les Supremes d’origine étaient un groupe d’étudiants de l’université de Columbus, dans l’Ohio : le leader était Forest Porter, le premier ténor Eddie Jackson, le second ténor Eddie Dumas, le baryton Jay Robinson et la basse Bobby Isbell. Le groupe a acquis une solide réputation locale entre 1954 et 1957.
1957, c’est l’année où ils ont pu enregistrer pour le label Ace. Cela s’est passé au printemps dans les studios de Cosimo Matassa à la Nouvelle Orléans. On écoute un morceau de leur 45 tours, Don’t Leave Me Here To Cry. 
L’autre face du disque contenait une belle ballade intitulée Just For You And I, et non pas curieusement « Just For You And Me », et l’ensemble aurait pu faire un carton. Mais non, ça a fait un flop et deux années plus tard, en 1959, le groupe avait disparu. C’est ainsi que Berry Gordy a pu ramasser le nom du groupe pour l’attribuer à son trio de filles. Il paraît d’ailleurs qu’au début Diana Ross trouvait que cela faisait trop masculin.
A noter que les Supremes d’origine se sont produits occasionnellement dans les années soixante-dix.
Le morceau est disponible en CD sur le volume 3 de la série Ace Story du label Ace.


9/ Henry Townsend, 1909-2006
Chanteur guitariste né dans le Mississippi. Il a passé son enfance à Cairo, dans l’Illinois puis s’est installé à Saint-Louis. Il a contribué à forger le style de blues de Saint-Louis qui dominait avant-guerre. Ce style se caractérise par une association sophistiquée du piano et de la guitare. Dans les clubs de la ville, il a souvent accompagné les pianistes Roosevelt Sykes et Walter Davis, entre autres.
Ses premiers enregistrements datent de 1929, ils ont été réalisés pour Columbia. Il a également enregistré pour Bluebird entre 1933 et 1937. Après la guerre, il n’est pas réellement musicien professionnel ; il travaille pour une compagnie d’assurances. 
Il va néanmoins profiter du revival des années soixante. En 1961, il sort un album chez Prestige/Bluesville. On écoute un morceau de cet album : Cairo Is My Baby’s Home.  
Une chanson dédiée à Cairo, la ville de son enfance, créditée à son inspirateur, le guitariste de Saint-Louis comme lui, Henry Spaulding. Ce morceau est disponible sur un CD intitulé « Bluesville Years Vol 10 - Country Roads, Country Days (1961-1963) ».
Henry Townsend a sorti un album en 1974 chez Adelphi et ensuite de nombreux albums sont parus dans les années 80, 90 et 2000. Sa longévité est exceptionnelle, puisqu’il avait commencé dans les années vingt.


10/ Birmingham Jones, 1937-1995
Chanteur harmoniciste né dans le Michigan. Il s’installe à Chicago dans les années cinquante.
Son premier 45 tours sort en 1956 chez Ebony, sous le nom de Birmingham Junior and his Loverboys. Il doit attendre près de dix ans avant d’enregistrer à nouveau : en 1964/1965, il accompagne Prez Kenneth sur trois 45 tours.  
Il grave aussi en 1965 cinq morceaux chez Vivid / Vee-Jay qui sont restés longtemps inédits. Ils seront édités sur un album de Floatin’ Bridge en 1978, « Blues ! Harp ! Boogie !  1957-1965 », que Birmingham Jones partage avec Kid Thomas.
On écoute un morceau issu de cette session de 1965 : I’m Glad. 
Birmingham Jones au chant et à l’harmonica, Jarrett Gibson au saxo ténor, Hubert Sumlin à la guitare, Donald Hankins à la basse, les autres musiciens ne sont pas identifiés.
Birmingham Jones jouait dans des clubs de Chicago. Il aurait réalisé une session au milieu des années soixante-dix qui n’aurait jamais été éditée. Il est décédé en 1995.


Bonus track :

11/ Blind Willie McTell, 1898-1959 
Retour avant-guerre et retour sur la côte est avec William Samuel McTell, guitariste aveugle né en 1898, décédé en 1959, originaire de Géorgie. C’était un chanteur de rue au jeu de guitare est exceptionnel et au répertoire éclectique.
Blind Willie McTell a enregistré abondamment à partir de 1927 mais il n’a jamais rencontré un grand succès commercial. On écoute l’un de ses morceaux les plus connus enregistré en 1928, Statesboro Blues. 
On avait entendu la version de Taj Mahal enregistrée quarante ans plus tard. On vient d’entendre la version originale de ce standard du blues.
Il enregistre après la guerre jusqu’en 1956, ce qui est assez rare pour les bluesmen d’avant-guerre. Mais il meurt en 1959, ce qui l’a privé du blues revival dont il aurait pu être un des principaux héros s’il avait vécu jusque-là, compte tenu de son talent incroyable et de ses performances à la guitare. 


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

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mercredi 14 novembre 2018

Séance 50


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !



Séance 50 


1/ Archibald, 1912-1973
Chanteur pianiste né à la Nouvelle Orléans. Son vrai nom est Leon T. Gross. 
Il a commencé à jouer dans des soirées, des bordels, des bars, des clubs. Il enregistre pour Imperial treize chansons entre 1950 et 1952. C’est en mars 1950, lors de sa première session pour Imperial, qu’il grave Stack-A-Lee, une reprise d’un blues classique interprété dans les années vingt par Ma Rainey et Mississippi John Hurt. Sa version atteint la dixième place au Billboard. 
On écoute un morceau de 1952, Great Big Eyes, avec Archibald au chant et au piano, Ernest McLean à la guitare, Joe Harris au saxo alto, Herb Hardesty et Clarence Hall au saxo ténor, Frank Fields à la basse et Earl Palmer à la batterie. 
Archibald n’a pas réussi à renouveler le succès de Stack-A-Lee. La maladie l’a empêché de participer dans la foulée de son succès à une tournée promotionnelle sur la côte ouest qui lui aurait peut-être permis d’élargir sa popularité. Et c’est encore la maladie qui l’empêche d’enregistrer après 1952.
Il reste toutefois populaire localement et actif dans des clubs. A la fin des années soixante il travaille avec Cousin Joe et participe à un festival à la Nouvelle Orléans en 1971.
Le jeu de piano d’Archibald a influencé les pianistes de la Nouvelle Orléans, notamment Fats Domino et Huey Piano Smith. Son style combine avec bonheur les apports du jazz néo-orléanais, du piano barrelhouse et son chant le rapproche des shouters comme Big Joe Turner ou Wynonie Harris, le tout formant un rhythm and blues bien frappé annonciateur du rock ‘n’ roll.


2/ Otis Rush  
Retour au blues à présent. Nous allons parler d’Otis Rush, né en 1934 dans le Mississippi, arrivé à Chicago en 1949. Otis Rush est devenu rapidement le chef de file des jeunes guitaristes de Chicago, avec Buddy Guy et Magic Sam. Son style flamboyant qui combine les apports de B. B. King et des caractéristiques du blues de Chicago a profondément marqué la génération des années soixante. On peut dire qu’il a ouvert à l’époque une nouvelle voie au Chicago blues.
Otis Rush enregistre ses premiers morceaux pour la petite marque Cobra et décroche un succès en 1956 avec I Can’t Quit You Baby qui rentre dans le Top Ten du Billboard. La vingtaine de morceaux qu’il enregistre pour Cobra sont tous très réussis, comme All Your Love ou My Love Will Never Die. Mais malgré la qualité de ces morceaux, le succès initial ne se répète pas. Cobra fait faillite et Otis Rush réalise alors des sessions pour Chess.  On écoute un morceau de 1960, So Many Roads. 
Ce morceau composé par Willie Dixon, personnage incontournable du blues de Chicago de l’époque, se trouve aussi sous le nom de So Many Roads, So Many Trains. Otis Rush était au chant et à la guitare, Matt Murphy à la guitare également, Bob Neely au saxo ténor, Lafayette Leake au piano, Willie Dixon à la basse et Odie Payne à la batterie. 
Entre 1960 et 1965, Otis Rush se produit dans des clubs et il figure au programme de spectacles de Jimmy Reed et de Little Richard. Il n’enregistre qu’un single pour Duke et quelques plages pour Vanguard.
Il participe à l’American Folk Blues Festival de 1966 et traverse ensuite une période sombre. Il remonte la pente par la suite sans jamais parvenir au stade de grande vedette qu’il méritait pleinement. Les années soixante, soixante dix, ont été mortelles pour cette génération de bluesmen et pour le blues en général, noyé dans la soul et la pop. Otis Rush est considéré comme une référence essentielle pour les artistes pop / blues rock qui ont dominé le genre dans ces années-là. 


3/ Bumble Bee Slim, 1905-1968
 Chanteur guitariste né en Géorgie. Il emprunte un train de marchandises pour monter à Indianapolis en 1928. Là il subit l’influence d’un duo de bluesmen extrêmement populaire, le chanteur pianiste Leroy Carr et le guitariste Scrapper Blackwell.
Il déménage à Chicago en 1931 où il réalise ses premiers enregistrements pour Paramount. On écoute un morceau de cette période, No Woman No Nickel, qu’on pourrait traduire par « pas de femme, pas de thune », le nickel désignant une pièce de 5 cents. 
Bumble Bee Slim remporte un succès avec B & O Blues, enregistré chez Vocalion en 1932. Il devient alors très populaire : dans les cinq années qui suivent, entre 1932 et 1937, il grave plus de 150 titres pour Decca, Bluebird et Vocalion. Il se fait souvent accompagner par des artistes de talent, notamment des guitaristes comme Big Bill Broonzy, Memphis Minnie ou Casey Bill Weldon. Selon le critique Gérard Herzhaft, sa popularité reposait beaucoup sur la qualité de ses textes, très en prise avec les préoccupations de ses contemporains.
Au début des années quarante il s’installe en Californie et tente de faire carrière dans le cinéma. Il enregistre quelques morceaux dans les années cinquante, notamment chez Specialty. Il sort encore un dernier album en 1962 pour Pacific Jazz, où il est accompagné de musiciens de jazz.


4/ Jimmy C. Newman, 1927-2014
Jimmy C. Newman est un chanteur guitariste né en Louisiane. Il constitue un  peu un cas à part parce qu’il s’agit d’un artiste cadien ; cadien, c’est-à-dire d’Acadie, cette région de la Louisiane autour de la ville de Lafayette où vivent des descendants de colons français. Les cadiens jouent de la musique cajun et c’est le cas de Jimmy C. Newman, sauf qu’il ne s’est pas fait connaître dans le genre cajun mais dans celui de la country music.
Comme pour beaucoup de musiciens de la Louisiane, c’est le producteur J.D. Miller qui lui donne sa première chance sur son label Feature dans les années quarante. Ça ne marche pas trop mais Miller recommande Newman au producteur de country Fred Rose qui lui décroche un contrat avec la marque Dot Records en 1953 et l’année suivante Jimmy C. Newman sort Cry, Cry Darling qui atteint la quatrième place au Billboard country.
Dès lors le succès ne quitte plus Newman. Les quatre disques qui suivent Cry, Cry Darling sont dans le Top Ten. Jimmy C. Newman obtient son plus grand succès en 1957 avec A Failen Star, numéro deux au Billboard.
On écoute un morceau paru chez Dot en 1958, Carry On.
Evidemment on est en 1958 et on peut dire que dans ces années-là, 56-57-58, après les succès d’Elvis Presley, la country se confond pratiquement avec le rockabilly.
Les derniers succès de Jimmy C. Newman dans le registre country datent de 1965, 1966. Par la suite il s’est mis – ou remis – à la musique cajun. Il décroche même un grand succès avec Lache Pas La Patate en 1976


5/ Ruth Brown, 1928-2006 
Elle est née en 1928 en Virginie et sa carrière démarre en 1949. Elle est la première star de la prestigieuse marque Atlantic, la firme créée en 1948 par Ahmet Ertegun et Herb Abramson., la marque de Ray Charles qui a accompagné un temps Ruth Brown au piano. Ruth Brown a interprété des standards du rhythm and blues qui trônent en tête des hits parades tout au long des années cinquante.  
Comme tous les artistes majeurs du rhythm and blues de son temps, Ruth Brown a fait partie des interprètes précurseurs du rock ‘n’ roll. Il est d’ailleurs à noter que le rock ‘n’ roll n’a pas vraiment produit de chanteuses de premier plan – les noms dominants sont tous masculins - alors que les chanteuses rhythm and blues occupent une place incontournable dans le genre. 
Parmi elles, Ruth Brown a été une immense vedette et elle a exercé une influence considérable sur les artistes de sa génération. Sa carrière a été liée à celle du rhythm and blues « première manière » qui s’est dilué peu à peu dans ses dérivés, le rock ‘n’ roll et la soul music, qu’on a d’ailleurs pendant un temps continué à appeler rhythm and blues (d’où l’appellation de rhythm and blues première manière pour la musique des années quarante cinquante) puis R & B.
On écoute son premier hit sous les couleurs de la marque Atlantic paru en 1950, numéro 1 au Billboard, Teardrops From My Eyes.
En 1950, Ruth Brown a 22 ans, la vague du rock ‘n’ roll n’a pas encore déferlé et ce morceau se situe dans une veine rhythm and blues traditionnelle. Par la suite son répertoire évoluera rapidement pour être en mesure de séduire les nouvelles générations, à l’instar du morceau qu’on avait écouté lors d’une précédente émission As Long AS I’m Moving. 
Ruth Brown a continué à collectionner les succès tout au long des années cinquante. On peut citer en 1957 Lucky Lips, The Little Girl Gone Rockin’ en 1958, I Don’t Know en 1959. Ruth Brown a continué à se produire sur scène jusqu’à son décès en 2006. 


6/ Guitar Kelley, 1924-2001
Arthur Kelley est né en Louisiane, c’est un chanteur guitariste de swamp blues. Il a commencé jeune, il adopte la guitare électrique en 1946. En semaine, il travaille à la ferme et il anime des soirées le week-end. En 1947 il trouve un emploi à l’université de Baton Rouge, la capitale de la Louisiane.
En 1951 il rencontre Lightnin’ Slim, le père du swamp blues, et il joue fréquemment à ses côtés. En 1967-1968, il constitue un trio avec Silas Hogan et un batteur. Ce n’est qu’en 1970 qu’il commence à enregistrer pour Arhoolie et Blue Horizon.
On écoute un morceau de 1970 édité par Arhoolie, Talk To Me Baby. 
Outre Arhoolie et Blue Horizon, Guitar Kelley a enregistré également pour Excello. Les marques européennes Vogue et Sonet ont également fait paraître des morceaux enregistré au début des années soixante-dix.
Guitar Kelley s’est produit dans des clubs de Baton Rouge. La marque autrichienne Wolf a fait paraître un album live enregistré à la fin des années quatre-vingt.
Arthur Kelley est nettement moins connu que certaines vedettes du swamp blues. C’est largement immérité car, à mon avis, il a autant de qualités que les autres. Mais sans doute a-t-il privilégié une vie stable à Baton Rouge, la capitale de la Louisiane, à la vie débridée des artistes obligés de partir pendant des mois en tournée pour faire la promotion de leurs disques. Il est décédé en 2001 à Baton Rouge.


7/ Jimmy Lee Williams 
Jimmy Lee Williams est un chanteur guitariste né en Géorgie, dans le comté de Worth, dans un bled nommé Polan où il a vécu toute sa vie. Il est né en 1925, la date de son décès n’est pas connue. Ce serait peut-être 2004, date de la parution de son unique album CD.
Jimmy Lee Williams était agriculteur. Il cultivait le soja, les cacahuètes et les pastèques. Il apprend la guitare en 1941. Il joue alors dans des soirées le week-end dans les juke joints du coin, des tavernes.
C’est le chercheur ethnomusicologue George Mitchell qui le découvre dans les années soixante-dix. Avec mon copain Marc, on a parlé du travail fantastique accompli par ce chercheur grâce auquel des talents extraordinaires nous sont connus aujourd’hui.
Jimmy Lee Williams réalise deux sessions avec Mitchell à Polan, la première en 1977, la seconde en 1982. Il en résulte 13 titres édités par une petite marque, Swingmaster sur un 33 tours intitulé « Rock On Away From Here ».
On écoute un morceau de l’album, Have You Ever Seen Peaches. 
Question qui paraît très agricole : avez-vous déjà vu des pêches ? D’autant que les pêches de Géorgie sont extrêmement réputées, d’ailleurs cet Etat du Sud Est est surnommé The Peach State, l’Etat des pêches. Mais rappelez vous, le langage des bluesmen utilise des mots à double sens…
En fait, l’intégralité de l’album 33 tours a été réédité sur CD en 2004 par le label Fat Possum sous le titre « Hoot Your Belly ». Certains auteurs pensent que Jimmy Lee Williams était toujours vivant lorsque le CD est paru et 2004 pourrait être la date de son décès.


8/ Tibbs Brothers
Des deux frères Tibbs, Andrew et Kenneth, le plus connu est Andrew, de son vrai nom Melvin Andrew Grayson, chanteur de blues né en 1929 dans l’Ohio, décédé en 1991. Andrew Tibbs commence dans le gospel, il chante dans des chœurs dirigés par Mahalia Jackson et Dinah Washington. Il passe au blues et enregistre entre 1947 et 1949 sept 45 tours pour le label Aristocrat. En 1950 il signe chez Chess mais il n’enregistre qu’un seul disque pour cette marque avant d’être licencié. En 1951, il en enregistre un autre pour Peacock.
C’est en 1956 qu’il enregistre chez Atco, une filiale d’Atlantic, avec son frère Kenneth et King Curtis un 45 tours dont la face A est Miss Rip Van Winkle. On trouve aussi le morceau sous le titre (Wake Up) Miss Rip Van Winkle. On l’écoute.
Rip Van Winkle est le personnage d’une nouvelle de l’écrivain américain Washington Irving, qui boit avec des inconnus et s’endort pendant vingt ans. Un thème plutôt original pour un bluesman et une interprétation tout à fait dans l’air du temps marqué par le rock ‘n’ roll. 
Les derniers enregistrements d’Andrew Tibbs ont eu lieu en 1962. Après quoi il a abandonné la musique.


9/ Sidney Bechet, 1897-1959
Sidney Bechet est un clarinettiste, saxophoniste et compositeur créole de jazz né à la Nouvelle Orléans en 1897. Dans les années dix il joue dans les orchestres de Freddie Keppard, King Oliver et d’autres. 
 En 1917 lorsque le quartier noir Storyville de la Nouvelle Orléans est fermé, il suit le mouvement et se retrouve à Chicago. Il est l’un des premiers à faire partie d’une tournée européenne avec l’orchestre de Marion Cook. On peut l’entendre sur les disques de Clarence Williams en 1923. En 1924 il passe trois mois chez Duke Ellington qui finit par le renvoyer parce qu’il ne se présente pas plusieurs fois de suite aux concerts. En 1925 il est de la fameuse « Revue Nègre » du théâtre des Champs-Elysées aux côtés de Joséphine Baker - eh oui, « nègre » était le mot employé à l’époque, on a fait des progrès depuis -. Il reste plusieurs années dans la Revue. En 1929, il fait 11 mois à Fresnes après avoir tiré sur un banjoïste puis il est expulsé.
En 1932 il joue avec Tommy Ladnier avec lequel il enregistre. Mais la consécration ne viendra qu’en 1938 grâce aux séances d’Hugues Panassié avec Mezz Mezzrow et Tommy Ladnier. En 1940 il enregistre avec Louis Armstrong, Earl Hines.
Il s’installe définitivement en France en 1949. On écoute l’un de ses grands succès enregistré cette année-là chez Vogue avec l’orchestre de Claude Luter, Les Oignons.
Ce vibrato extraordinaire et unique au monde, qui permet de reconnaître instantanément un morceau de Sidney Bechet, a beaucoup contribué à populariser le jazz. Sidney Bechet devient alors une très grande vedette en France. Son public dépasse largement celui du jazz, il touche celui des variétés. Il vend énormément de disques.
Il est mort en France en 1959, le jour de l’anniversaire de ses soixante-deux ans..


10/ Guitar Gable
Chanteur guitariste, son vrai nom est Gabriel Perrodin, né en Louisiane, 1937-2017. Il est indissociable d’un autre chanteur guitariste, King Karl, dont le vrai nom est Bernard Jolivette (1931-2005).
Guitar Gable forme un premier groupe au début des années cinquante, les Swing Masters. Il constitue ensuite les Musical Kings avec King Karl, son frère Fats Perrodin à la basse et Clarence Etienne à la batterie.
Le groupe est utilisé par le producteur Jay Miller pour accompagner ses artistes vedettes : Slim Harpo, Lazy Lester…
Leur premier enregistrement pour la firme Excello date de 1956.  Ils ont gravé 6 singles, 6 45 tours pour Excello, entre 56 et 59. On écoute la face B du troisième 45 tours paru en 1957, Cool, Calm And Collected. 
1957 : on est en plein rock ‘n’ roll et, pas de doute, nos compères savent faire Quand on écoute un morceau aussi fabuleux qui n’a eu aucun succès, on reste perplexe. On peut penser qu’avec d’autres moyens et d’autres producteurs, Guitar Gable et King Karl auraient connu une autre réussite que ce qu’ils ont récolté.
Car ils n’ont vraiment pas eu de bol. Leurs ballades ont un peu mieux marché que leurs tentatives d’incursion sur le marché du rock ‘n’ roll, mais voilà ils ont connu en 1958 une vraie mésaventure avec le titre This Should Go On Forever : Excello ne publie pas leur version dans un premier temps, c’est le choix de Jay Miller, tandis que la reprise de Rod Bernard éditée par Miller l’année suivante atteint la vingtième place au Billboard. Et quand Excello sort alors leur version originale quelques mois après, elle fait un flop.
Guitar Gable et King Karl quittent alors Miller et Excello complètement dégoûtés. Guitar Gable enregistre pour de petits labels de Louisiane dans les années soixante. Il continue à jouer dans des clubs locaux et arrête dans les années quatre-vingt.


11/ Little Willie Foster, 1922-1987   
Chanteur harmoniciste né en 1922 dans le Mississippi. Il se fixe à Chicago en 1941 et devient tonnelier. A la fin des années quarante, il joue avec Big Walter Horton et en 1950 se produit dans un club avec Homesick James, Floyd Jones et Moody Jones. L’année suivante il joue avec Floyd Jones et Eddie Taylor, puis avec Jimmy Lee Robinson.
Il réalise son premier enregistrement pour Parrot/Blue Lake en 1954. Il enregistre pour Cobra en 1956. On écoute la face B de ce single (Cobra 5011), Little Girl.
Little Willie Foster : chant et harmonica
Floyd Jones : guitare
Lazy Bill Lucas : piano
Raymond Scott : batterie
Après, sa situation dégénère complètement. Il est blessé à la tête lors d’une « house party » par une femme qui jouait du revolver. Bien que paralysé et ayant perdu un temps la parole, il est parvenu à refaire surface, à enregistrer un peu et à se produire en public. Mais ça n’a pas duré, il a dû arrêter. En 1975, il est incarcéré pour meurtre. Il sera néanmoins reconnu non responsable en raison de son infirmité. Sa carrière était terminée, il est mort en 1987.


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