mercredi 14 novembre 2018

Séance 50


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !



Séance 50 


1/ Archibald, 1912-1973
Chanteur pianiste né à la Nouvelle Orléans. Son vrai nom est Leon T. Gross. 
Il a commencé à jouer dans des soirées, des bordels, des bars, des clubs. Il enregistre pour Imperial treize chansons entre 1950 et 1952. C’est en mars 1950, lors de sa première session pour Imperial, qu’il grave Stack-A-Lee, une reprise d’un blues classique interprété dans les années vingt par Ma Rainey et Mississippi John Hurt. Sa version atteint la dixième place au Billboard. 
On écoute un morceau de 1952, Great Big Eyes, avec Archibald au chant et au piano, Ernest McLean à la guitare, Joe Harris au saxo alto, Herb Hardesty et Clarence Hall au saxo ténor, Frank Fields à la basse et Earl Palmer à la batterie. 
Archibald n’a pas réussi à renouveler le succès de Stack-A-Lee. La maladie l’a empêché de participer dans la foulée de son succès à une tournée promotionnelle sur la côte ouest qui lui aurait peut-être permis d’élargir sa popularité. Et c’est encore la maladie qui l’empêche d’enregistrer après 1952.
Il reste toutefois populaire localement et actif dans des clubs. A la fin des années soixante il travaille avec Cousin Joe et participe à un festival à la Nouvelle Orléans en 1971.
Le jeu de piano d’Archibald a influencé les pianistes de la Nouvelle Orléans, notamment Fats Domino et Huey Piano Smith. Son style combine avec bonheur les apports du jazz néo-orléanais, du piano barrelhouse et son chant le rapproche des shouters comme Big Joe Turner ou Wynonie Harris, le tout formant un rhythm and blues bien frappé annonciateur du rock ‘n’ roll.


2/ Otis Rush  
Retour au blues à présent. Nous allons parler d’Otis Rush, né en 1934 dans le Mississippi, arrivé à Chicago en 1949. Otis Rush est devenu rapidement le chef de file des jeunes guitaristes de Chicago, avec Buddy Guy et Magic Sam. Son style flamboyant qui combine les apports de B. B. King et des caractéristiques du blues de Chicago a profondément marqué la génération des années soixante. On peut dire qu’il a ouvert à l’époque une nouvelle voie au Chicago blues.
Otis Rush enregistre ses premiers morceaux pour la petite marque Cobra et décroche un succès en 1956 avec I Can’t Quit You Baby qui rentre dans le Top Ten du Billboard. La vingtaine de morceaux qu’il enregistre pour Cobra sont tous très réussis, comme All Your Love ou My Love Will Never Die. Mais malgré la qualité de ces morceaux, le succès initial ne se répète pas. Cobra fait faillite et Otis Rush réalise alors des sessions pour Chess.  On écoute un morceau de 1960, So Many Roads. 
Ce morceau composé par Willie Dixon, personnage incontournable du blues de Chicago de l’époque, se trouve aussi sous le nom de So Many Roads, So Many Trains. Otis Rush était au chant et à la guitare, Matt Murphy à la guitare également, Bob Neely au saxo ténor, Lafayette Leake au piano, Willie Dixon à la basse et Odie Payne à la batterie. 
Entre 1960 et 1965, Otis Rush se produit dans des clubs et il figure au programme de spectacles de Jimmy Reed et de Little Richard. Il n’enregistre qu’un single pour Duke et quelques plages pour Vanguard.
Il participe à l’American Folk Blues Festival de 1966 et traverse ensuite une période sombre. Il remonte la pente par la suite sans jamais parvenir au stade de grande vedette qu’il méritait pleinement. Les années soixante, soixante dix, ont été mortelles pour cette génération de bluesmen et pour le blues en général, noyé dans la soul et la pop. Otis Rush est considéré comme une référence essentielle pour les artistes pop / blues rock qui ont dominé le genre dans ces années-là. 


3/ Bumble Bee Slim, 1905-1968
 Chanteur guitariste né en Géorgie. Il emprunte un train de marchandises pour monter à Indianapolis en 1928. Là il subit l’influence d’un duo de bluesmen extrêmement populaire, le chanteur pianiste Leroy Carr et le guitariste Scrapper Blackwell.
Il déménage à Chicago en 1931 où il réalise ses premiers enregistrements pour Paramount. On écoute un morceau de cette période, No Woman No Nickel, qu’on pourrait traduire par « pas de femme, pas de thune », le nickel désignant une pièce de 5 cents. 
Bumble Bee Slim remporte un succès avec B & O Blues, enregistré chez Vocalion en 1932. Il devient alors très populaire : dans les cinq années qui suivent, entre 1932 et 1937, il grave plus de 150 titres pour Decca, Bluebird et Vocalion. Il se fait souvent accompagner par des artistes de talent, notamment des guitaristes comme Big Bill Broonzy, Memphis Minnie ou Casey Bill Weldon. Selon le critique Gérard Herzhaft, sa popularité reposait beaucoup sur la qualité de ses textes, très en prise avec les préoccupations de ses contemporains.
Au début des années quarante il s’installe en Californie et tente de faire carrière dans le cinéma. Il enregistre quelques morceaux dans les années cinquante, notamment chez Specialty. Il sort encore un dernier album en 1962 pour Pacific Jazz, où il est accompagné de musiciens de jazz.


4/ Jimmy C. Newman, 1927-2014
Jimmy C. Newman est un chanteur guitariste né en Louisiane. Il constitue un  peu un cas à part parce qu’il s’agit d’un artiste cadien ; cadien, c’est-à-dire d’Acadie, cette région de la Louisiane autour de la ville de Lafayette où vivent des descendants de colons français. Les cadiens jouent de la musique cajun et c’est le cas de Jimmy C. Newman, sauf qu’il ne s’est pas fait connaître dans le genre cajun mais dans celui de la country music.
Comme pour beaucoup de musiciens de la Louisiane, c’est le producteur J.D. Miller qui lui donne sa première chance sur son label Feature dans les années quarante. Ça ne marche pas trop mais Miller recommande Newman au producteur de country Fred Rose qui lui décroche un contrat avec la marque Dot Records en 1953 et l’année suivante Jimmy C. Newman sort Cry, Cry Darling qui atteint la quatrième place au Billboard country.
Dès lors le succès ne quitte plus Newman. Les quatre disques qui suivent Cry, Cry Darling sont dans le Top Ten. Jimmy C. Newman obtient son plus grand succès en 1957 avec A Failen Star, numéro deux au Billboard.
On écoute un morceau paru chez Dot en 1958, Carry On.
Evidemment on est en 1958 et on peut dire que dans ces années-là, 56-57-58, après les succès d’Elvis Presley, la country se confond pratiquement avec le rockabilly.
Les derniers succès de Jimmy C. Newman dans le registre country datent de 1965, 1966. Par la suite il s’est mis – ou remis – à la musique cajun. Il décroche même un grand succès avec Lache Pas La Patate en 1976


5/ Ruth Brown, 1928-2006 
Elle est née en 1928 en Virginie et sa carrière démarre en 1949. Elle est la première star de la prestigieuse marque Atlantic, la firme créée en 1948 par Ahmet Ertegun et Herb Abramson., la marque de Ray Charles qui a accompagné un temps Ruth Brown au piano. Ruth Brown a interprété des standards du rhythm and blues qui trônent en tête des hits parades tout au long des années cinquante.  
Comme tous les artistes majeurs du rhythm and blues de son temps, Ruth Brown a fait partie des interprètes précurseurs du rock ‘n’ roll. Il est d’ailleurs à noter que le rock ‘n’ roll n’a pas vraiment produit de chanteuses de premier plan – les noms dominants sont tous masculins - alors que les chanteuses rhythm and blues occupent une place incontournable dans le genre. 
Parmi elles, Ruth Brown a été une immense vedette et elle a exercé une influence considérable sur les artistes de sa génération. Sa carrière a été liée à celle du rhythm and blues « première manière » qui s’est dilué peu à peu dans ses dérivés, le rock ‘n’ roll et la soul music, qu’on a d’ailleurs pendant un temps continué à appeler rhythm and blues (d’où l’appellation de rhythm and blues première manière pour la musique des années quarante cinquante) puis R & B.
On écoute son premier hit sous les couleurs de la marque Atlantic paru en 1950, numéro 1 au Billboard, Teardrops From My Eyes.
En 1950, Ruth Brown a 22 ans, la vague du rock ‘n’ roll n’a pas encore déferlé et ce morceau se situe dans une veine rhythm and blues traditionnelle. Par la suite son répertoire évoluera rapidement pour être en mesure de séduire les nouvelles générations, à l’instar du morceau qu’on avait écouté lors d’une précédente émission As Long AS I’m Moving. 
Ruth Brown a continué à collectionner les succès tout au long des années cinquante. On peut citer en 1957 Lucky Lips, The Little Girl Gone Rockin’ en 1958, I Don’t Know en 1959. Ruth Brown a continué à se produire sur scène jusqu’à son décès en 2006. 


6/ Guitar Kelley, 1924-2001
Arthur Kelley est né en Louisiane, c’est un chanteur guitariste de swamp blues. Il a commencé jeune, il adopte la guitare électrique en 1946. En semaine, il travaille à la ferme et il anime des soirées le week-end. En 1947 il trouve un emploi à l’université de Baton Rouge, la capitale de la Louisiane.
En 1951 il rencontre Lightnin’ Slim, le père du swamp blues, et il joue fréquemment à ses côtés. En 1967-1968, il constitue un trio avec Silas Hogan et un batteur. Ce n’est qu’en 1970 qu’il commence à enregistrer pour Arhoolie et Blue Horizon.
On écoute un morceau de 1970 édité par Arhoolie, Talk To Me Baby. 
Outre Arhoolie et Blue Horizon, Guitar Kelley a enregistré également pour Excello. Les marques européennes Vogue et Sonet ont également fait paraître des morceaux enregistré au début des années soixante-dix.
Guitar Kelley s’est produit dans des clubs de Baton Rouge. La marque autrichienne Wolf a fait paraître un album live enregistré à la fin des années quatre-vingt.
Arthur Kelley est nettement moins connu que certaines vedettes du swamp blues. C’est largement immérité car, à mon avis, il a autant de qualités que les autres. Mais sans doute a-t-il privilégié une vie stable à Baton Rouge, la capitale de la Louisiane, à la vie débridée des artistes obligés de partir pendant des mois en tournée pour faire la promotion de leurs disques. Il est décédé en 2001 à Baton Rouge.


7/ Jimmy Lee Williams 
Jimmy Lee Williams est un chanteur guitariste né en Géorgie, dans le comté de Worth, dans un bled nommé Polan où il a vécu toute sa vie. Il est né en 1925, la date de son décès n’est pas connue. Ce serait peut-être 2004, date de la parution de son unique album CD.
Jimmy Lee Williams était agriculteur. Il cultivait le soja, les cacahuètes et les pastèques. Il apprend la guitare en 1941. Il joue alors dans des soirées le week-end dans les juke joints du coin, des tavernes.
C’est le chercheur ethnomusicologue George Mitchell qui le découvre dans les années soixante-dix. Avec mon copain Marc, on a parlé du travail fantastique accompli par ce chercheur grâce auquel des talents extraordinaires nous sont connus aujourd’hui.
Jimmy Lee Williams réalise deux sessions avec Mitchell à Polan, la première en 1977, la seconde en 1982. Il en résulte 13 titres édités par une petite marque, Swingmaster sur un 33 tours intitulé « Rock On Away From Here ».
On écoute un morceau de l’album, Have You Ever Seen Peaches. 
Question qui paraît très agricole : avez-vous déjà vu des pêches ? D’autant que les pêches de Géorgie sont extrêmement réputées, d’ailleurs cet Etat du Sud Est est surnommé The Peach State, l’Etat des pêches. Mais rappelez vous, le langage des bluesmen utilise des mots à double sens…
En fait, l’intégralité de l’album 33 tours a été réédité sur CD en 2004 par le label Fat Possum sous le titre « Hoot Your Belly ». Certains auteurs pensent que Jimmy Lee Williams était toujours vivant lorsque le CD est paru et 2004 pourrait être la date de son décès.


8/ Tibbs Brothers
Des deux frères Tibbs, Andrew et Kenneth, le plus connu est Andrew, de son vrai nom Melvin Andrew Grayson, chanteur de blues né en 1929 dans l’Ohio, décédé en 1991. Andrew Tibbs commence dans le gospel, il chante dans des chœurs dirigés par Mahalia Jackson et Dinah Washington. Il passe au blues et enregistre entre 1947 et 1949 sept 45 tours pour le label Aristocrat. En 1950 il signe chez Chess mais il n’enregistre qu’un seul disque pour cette marque avant d’être licencié. En 1951, il en enregistre un autre pour Peacock.
C’est en 1956 qu’il enregistre chez Atco, une filiale d’Atlantic, avec son frère Kenneth et King Curtis un 45 tours dont la face A est Miss Rip Van Winkle. On trouve aussi le morceau sous le titre (Wake Up) Miss Rip Van Winkle. On l’écoute.
Rip Van Winkle est le personnage d’une nouvelle de l’écrivain américain Washington Irving, qui boit avec des inconnus et s’endort pendant vingt ans. Un thème plutôt original pour un bluesman et une interprétation tout à fait dans l’air du temps marqué par le rock ‘n’ roll. 
Les derniers enregistrements d’Andrew Tibbs ont eu lieu en 1962. Après quoi il a abandonné la musique.


9/ Sidney Bechet, 1897-1959
Sidney Bechet est un clarinettiste, saxophoniste et compositeur créole de jazz né à la Nouvelle Orléans en 1897. Dans les années dix il joue dans les orchestres de Freddie Keppard, King Oliver et d’autres. 
 En 1917 lorsque le quartier noir Storyville de la Nouvelle Orléans est fermé, il suit le mouvement et se retrouve à Chicago. Il est l’un des premiers à faire partie d’une tournée européenne avec l’orchestre de Marion Cook. On peut l’entendre sur les disques de Clarence Williams en 1923. En 1924 il passe trois mois chez Duke Ellington qui finit par le renvoyer parce qu’il ne se présente pas plusieurs fois de suite aux concerts. En 1925 il est de la fameuse « Revue Nègre » du théâtre des Champs-Elysées aux côtés de Joséphine Baker - eh oui, « nègre » était le mot employé à l’époque, on a fait des progrès depuis -. Il reste plusieurs années dans la Revue. En 1929, il fait 11 mois à Fresnes après avoir tiré sur un banjoïste puis il est expulsé.
En 1932 il joue avec Tommy Ladnier avec lequel il enregistre. Mais la consécration ne viendra qu’en 1938 grâce aux séances d’Hugues Panassié avec Mezz Mezzrow et Tommy Ladnier. En 1940 il enregistre avec Louis Armstrong, Earl Hines.
Il s’installe définitivement en France en 1949. On écoute l’un de ses grands succès enregistré cette année-là chez Vogue avec l’orchestre de Claude Luter, Les Oignons.
Ce vibrato extraordinaire et unique au monde, qui permet de reconnaître instantanément un morceau de Sidney Bechet, a beaucoup contribué à populariser le jazz. Sidney Bechet devient alors une très grande vedette en France. Son public dépasse largement celui du jazz, il touche celui des variétés. Il vend énormément de disques.
Il est mort en France en 1959, le jour de l’anniversaire de ses soixante-deux ans..


10/ Guitar Gable
Chanteur guitariste, son vrai nom est Gabriel Perrodin, né en Louisiane, 1937-2017. Il est indissociable d’un autre chanteur guitariste, King Karl, dont le vrai nom est Bernard Jolivette (1931-2005).
Guitar Gable forme un premier groupe au début des années cinquante, les Swing Masters. Il constitue ensuite les Musical Kings avec King Karl, son frère Fats Perrodin à la basse et Clarence Etienne à la batterie.
Le groupe est utilisé par le producteur Jay Miller pour accompagner ses artistes vedettes : Slim Harpo, Lazy Lester…
Leur premier enregistrement pour la firme Excello date de 1956.  Ils ont gravé 6 singles, 6 45 tours pour Excello, entre 56 et 59. On écoute la face B du troisième 45 tours paru en 1957, Cool, Calm And Collected. 
1957 : on est en plein rock ‘n’ roll et, pas de doute, nos compères savent faire Quand on écoute un morceau aussi fabuleux qui n’a eu aucun succès, on reste perplexe. On peut penser qu’avec d’autres moyens et d’autres producteurs, Guitar Gable et King Karl auraient connu une autre réussite que ce qu’ils ont récolté.
Car ils n’ont vraiment pas eu de bol. Leurs ballades ont un peu mieux marché que leurs tentatives d’incursion sur le marché du rock ‘n’ roll, mais voilà ils ont connu en 1958 une vraie mésaventure avec le titre This Should Go On Forever : Excello ne publie pas leur version dans un premier temps, c’est le choix de Jay Miller, tandis que la reprise de Rod Bernard éditée par Miller l’année suivante atteint la vingtième place au Billboard. Et quand Excello sort alors leur version originale quelques mois après, elle fait un flop.
Guitar Gable et King Karl quittent alors Miller et Excello complètement dégoûtés. Guitar Gable enregistre pour de petits labels de Louisiane dans les années soixante. Il continue à jouer dans des clubs locaux et arrête dans les années quatre-vingt.


11/ Little Willie Foster, 1922-1987   
Chanteur harmoniciste né en 1922 dans le Mississippi. Il se fixe à Chicago en 1941 et devient tonnelier. A la fin des années quarante, il joue avec Big Walter Horton et en 1950 se produit dans un club avec Homesick James, Floyd Jones et Moody Jones. L’année suivante il joue avec Floyd Jones et Eddie Taylor, puis avec Jimmy Lee Robinson.
Il réalise son premier enregistrement pour Parrot/Blue Lake en 1954. Il enregistre pour Cobra en 1956. On écoute la face B de ce single (Cobra 5011), Little Girl.
Little Willie Foster : chant et harmonica
Floyd Jones : guitare
Lazy Bill Lucas : piano
Raymond Scott : batterie
Après, sa situation dégénère complètement. Il est blessé à la tête lors d’une « house party » par une femme qui jouait du revolver. Bien que paralysé et ayant perdu un temps la parole, il est parvenu à refaire surface, à enregistrer un peu et à se produire en public. Mais ça n’a pas duré, il a dû arrêter. En 1975, il est incarcéré pour meurtre. Il sera néanmoins reconnu non responsable en raison de son infirmité. Sa carrière était terminée, il est mort en 1987.


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

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https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

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