mercredi 19 décembre 2018

Séance 55


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !


Séance 55 

1/ Big Bill Broonzy, 1898-1958 
William Lee Conley Broonzy, Big Bill pour les intimes, est un chanteur guitariste né en 1898 dans le Mississippi et décédé en 1958. Big Bill Broonzy a passé son enfance dans une plantation de l’Arkansas et il s’est fixé à Chicago après l’armée, en 1920. 
Il enregistre ses premiers disques pour Paramount en 1927. Il travaille durant la semaine comme livreur dans une épicerie et il se produit le week-end dans le South Side, quartier de Chicago où il devient extrêmement populaire. De 1930 à 1932, il grave de nombreux disques pour Gennett/Champion et Banner. De 1935 à 1943, il se produit dans des clubs, souvent accompagné par un pianiste : Black Bob jusqu’en 1937, puis Joshua Altheimer de 1937 à 1940, et Memphis Slim de 1941 à 1943. Durant cette période, entre 1934 et 1942, il enregistre de manière prolifique pour Bluebird, ARC, Vocalion et Okeh. Au total, il a enregistré plus de 300 titres avant guerre. Il est à ce moment-là le bluesman le plus populaire et le plus influent de son temps. Il est le véritable créateur et le roi du blues de Chicago de l’époque, prémisse du Chicago blues moderne.
Big Bill Broonzy au chant et à la guitare, Horace Malcolm ou Blind John Davis au piano, Washboard Sam au washboard.
Comme de nombreux autres morceaux de Big Bill, I Feel So Good est devenu un classique, un standard du blues de Chicago. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion d’entendre dans une précédente émission l’excellente version de Little Al Thomas, enregistrée en live au festival de Lucerne en 2000.
Dans les années trente/quarante, l’influence de Big Bill Broonzy est immense. C’est lui qui permet aux jeunes artistes d’avoir leur chance. Il aide à faire enregistrer Washboard Sam, Jazz Gillum, John Lee Sonny Boy Williamson, Memphis Slim, Muddy Waters. Ce dernier lui vouait un véritable culte : ce n’est pas pour rien si son fils, qui joue du blues aussi, a pris le surnom de Big Bill Morganfield. Après la guerre, la popularité de Big Bill Broonzy a décru assez vite car les adeptes de la guitare électrique dominent la scène. C’est l’heure du rhythm and blues, c’est l’heure aussi, pour le blues pur, de Muddy Waters, de Lightnin’ Hopkins, de John Lee Hooker. Big Bill Broonzy a continué d’enregistrer néanmoins et il est le premier bluesman à venir en Europe dès 1951 et à s’y tailler une réputation mondiale.
A sa mort, en 1958, des journalistes européens ignorants, influencés par les critiques de jazz de l’époque qui ne considéraient le blues que comme une source primitive du jazz en voie de disparition, ont proclamé la mort du blues, ce qui était évidemment une absurdité. Comme quoi il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu’une certaine presse nous raconte.
Big Bill Broonzy était à la fois un chanteur expressif et un guitariste hors pair. De nombreux témoignages font ressortir sa personnalité chaleureuse et le fait qu’il était très apprécié de ses contemporains. Il a joué un rôle considérable, unique, dans l’histoire du blues, notamment pour la transformation du country blues en une musique urbaine moderne.


2/ Sonny Rhodes
Clarence Edward Smith, surnommé Sonny Rhodes, est un chanteur guitariste né en 1940 au Texas. Il a été le chauffeur de Little Junior Parker.
Il sort son premier 45 tours chez Domino en 1961. Il devient ensuite ami avec le pianiste JJ Malone. Ils jouent ensemble dans des clubs. En 1965, Sonny Rhodes se fixe à Oakland, en Californie. J’ai déjà souligné le lien profond qui unissait le blues du Texas et de la Californie. Entre 1966 et 1968, Sonny Rhodes grave des 45 tours pour le label Galaxy, dirigé par son pote JJ Malone. 
En 1975, il participe au San Francisco Blues Festival. C’est à ce titre que trois morceaux de lui figurent dans une compilation parue d’abord en vinyl chez Paris Album en 1980 intitulée San Francisco Blues Festival, puis en CD en 1986 chez EPM.
On écoute l’un de ces morceaux, Mean Mistreatin’ Mama.
Après 1975, Sonny Rhodes n’a pas cessé de sortir des albums. A ma connaissance, le dernier est paru en 2008. Cela fait déjà une dizaine d’années, mais bon, ça lui fait quand même 78 ans, il a le droit de souffler.
Sonny Rhodes est un guitariste influencé par Freddie King qui a contribué à renouveler le style de la côte ouest. D’ailleurs il n’existe plus vraiment de blues régionaux depuis au moins une vingtaine d’années, tout s’est mélangé, il faut bien le dire. A noter la petite touche originale de Sonny Rhodes, le port d’un turban, comme son idole de jeunesse, Chuck Willis.


3/ Merle Travis, 1917-1983
Merle Travis est un chanteur, guitariste, compositeur, écrivain, né dans le Kentucky en 1917. Fils d’un mineur, les paroles de ses chansons traitent souvent de la vie et de l’exploitation des mineurs de charbon.
C’est en 1937 qu’il est engagé dans son premier orchestre en tant que guitariste. Il en fera plusieurs, il anime des émissions de radio, il joue et travaille avec les Delmore Brothers et Grandpa Jones. 
Il signe chez King Records en 1943. Il a enregistré pour ce label près d’une cinquantaine de faces. Mais c’est chez Capitol qu’il a gravé le plus de morceaux, une centaine.
On écoute un morceau de 1947, Merle’s Boogie Woogie, qui est intéressant à plus d’un titre. Ce morceau fait d’abord ressortir l’incroyable technique de Merle Travis à la guitare. Sa manière de jouer porte d’ailleurs son nom, c’est le Travis Picking. C’est un fingerpicking très particulier, caractérisée par le fait que des accords et des notes de basse sont pincés en alternance par le pouce tandis que l’index joue la mélodie. Mais, rappelez vous, tout vient des Noirs : l’origine du style reviendrait à un musicien noir virtuose du nom d’Arnold Shultz qui l’aurait enseigné à un mineur de charbon. 
C’est aussi l’une des premières fois qu’on utilise pour ce morceau la technique du re-recording mise au point par Les Paul, l’inventeur d’une guitare électrique célèbre. Cette technique consiste à ajouter à un premier enregistrement une ou plusieurs pistes issues d’autres enregistrements.
Enfin ce morceau figure sur le coffret Frémeaux intitulé « Rock ‘N’ Roll 1947 » qui présente des titres qui ont joué un rôle dans l’élaboration du rock ‘n’ roll qui éclatera dans les années cinquante.
Morceau enregistré en juillet 1947, avec Merle Travis au chant et à la guitare, Eddie Kirk à la guitare, Noël Boggs à la steel guitar, Tex Atchison au violon, Cliffie Stone à la basse et Joel Duroe à la batterie.  
Merle Travis a décroché une première place au Billboard en 1955 avec un morceau enregistré dans un style folk, Sixteen Tons. Il a animé des émissions de télé, il est présent dans plusieurs films, notamment des westerns où il chante, mais d’autres aussi, comme « Tant Qu’il Y Aura Des Hommes », avec Burt Lancaster sorti en 1953.
Merle Travis a été très recherché comme guitariste aux grandes heures du rockabilly. Le critique Gérard Herzhaft écrit que Merle Travis a été l’un des artistes les plus importants de l’histoire de la musique populaire américaine.



4/ Tarheel Slim
Tarheel Slim, 1924-1977 
De son vrai nom Allen Bunn, Tarheel Slim est né en Caroline du Nord. 
C’est à l’origine un artiste dans la tradition de la Côte Est. Il commence dans le registre du gospel, vire ensuite rhythm and blues. Ses premiers enregistrements datent de 1950. Avec le groupe des Larks, il obtient en 1951 deux succès classés au Billboard, le hit parade du rhythm and blues, dont l’un est une reprise d’un morceau de Sonny Boy Williamson (Rice Miller), Eyesight To The Blind. 
Tarheel Slim entame une carrière solo en 1952. Il enregistre des blues pour le label Apollo, puis pour Fury, la marque de Bobby Robinson. On écoute un morceau de cette époque, crédité à Allen Bunn car il ne porte pas encore son surnom, Too Much Competition.
Ça ne marche pas trop pour Tarheel Slim. En 1954, on arrive dans les années rock ‘n’ roll. Il épouse par la suite une chanteuse, Anna Lee Sandford, et ensemble sous le nom des Lovers, les Amoureux, ils remportent un succès avec Darling, It’s Wonderful.
En 1958, Tarheel Slim reprend sa carrière solo. Il enregistre des morceaux dans la veine du Chicago Blues comme Wildcat Tammer ou Number Nine Train qu’on a écouté lors de l’émission avec marc consacrée à New York. 
Tarheel Slim reforme ensuite un duo avec sa femme. Le couple a connu un succès avec It’s Too Late, resté dix semaines au Top 20 en 1959. Les enregistrements ultérieurs de Tarheel Slim sont assez éclectiques. Après une coupure entre 1964-1965 et 1970, Tarheel Slim remonte sur scène. En 1975, il enregistre un dernier album, dans la veine du style classique de la Côte Est avec une guitare acoustique.
Tarheel Slim a eu une carrière originale pour un bluesman de la côte est, influencé à ses débuts par le pionnier Blind Boy Fuller. Il a fait preuve d’un éclectisme rare, jouant aussi bien de la guitare électrique que de la guitare acoustique, dans le style de la côte est, du rhythm and blues new-yorkais, voire du rock ‘n’ roll. 


5/ Mountain
On ne le fait pas souvent, mais on va passer du hard rock dans Hot Ariège. Une fois de plus pour montrer le lien entre tous les genres et faire ce travail de décorticage qui permet de faire apparaître l’influence de la musique noire sur tous les genres musicaux apparus au vingtième siècle.
On va parler de Mountain, un groupe formé en 1969 autour du chanteur guitariste Leslie West et du chanteur bassiste Felix Pappalardi. Manifestement ces deux musiciens ont subi l’influence du groupe Cream d’Eric Clapton.
Le groupe Mountain a connu deux faits de gloire. Le premier, c’est leur passage au concert mythique de Woodstock en 1969, immense concert en plein air devenu culte pour les adeptes de la pop music. Le deuxième, c’est le morceau Mississippi Queen qui décroche en 1970 une 21e place au Billboard Hot 100.
On écoute un morceau sorti en 1971, Roll Over Beethoven, une reprise bien sûr du standard de Chuck Berry, et voici un des liens que j’annonçais entre le hard rock et la musique noire.
Composition du groupe : Leslie West au chant et à la guitare, Felix Pappalardi au chant et à la basse, Corky Laing à la batterie et Steve Knight au clavier. 
Ce morceau permet aussi de mesurer le chemin parcouru : la version originale de Chuck Berry sort en 1956, celle des Beatles en 1963, et donc celle de Mountain en 1971.
Le groupe Mountain s’est séparé en 1972. Il s’est reformé par la suite à plusieurs reprises. Felix Pappalardi meurt en 1983. Je considère qu’après, ce n’est plus vraiment le même groupe, même si leur dernier album date de 2007.


6/ Betty Everett, 1939-2001
Betty Everett était une chanteuse née en 1939, décédée en 2001, originaire du Mississippi. Elle a commencé dans le gospel et est arrivée à Chicago en 1957. Dès cette année-là, elle enregistre pour la marque Cobra qui donne sa chance à de jeunes artistes de Chicago et à laquelle on a consacré une émission avec Marc.
Betty Everett signe en 1963 chez Vee-Jay, la grande marque de Chicago rivale de Chess. Elle obtient un succès en 1964 avec Shoop Shoop Song (It’s In His Kiss), classé sixième au Billboard Hot 100.
On écoute un morceau de cette époque Vee-Jay sorti en 1964 également, Getting Mighty Crowded. 
Cette chanson est caractéristique de l’époque – le milieu des années soixante - et de la politique de Vee-Jay qui cherche manifestement à copier le style de Motown, le label qui a produit de nombreux succès dans la veine soul. 
Pas de bol cependant pour Betty Everett, et pour beaucoup d’autres artistes d’ailleurs, Vee-Jay qui était en butte à de multiples procès cesse ses activités en 1965. Betty Everett n’a jamais vraiment réussi à repartir sur de nouvelles bases. Les titres qu’elle a sorti sur d’autres labels, comme ABC ou Fantasy ont rencontré assez peu de succès. Elle obtient néanmoins un dernier hit en 1969 chez Uni, There’ll Come A Time, numéro 2 au Billboard rhythm and blues. Mais c’est en fait un chant du cygne. Son dernier disque est sorti en 1980.


7/ Mance Lipscomb, 1895-1976 
Mance Lipscomb est un chanteur guitariste du Texas né en 1895 et décédé en 1976. Dans les années soixante, soixante-dix, les spécialistes le désignaient comme un « songster », c’est-à-dire quelqu’un qui raconte des histoires en interprétant différents thèmes populaires, sans nécessairement se conformer au code des douze mesures en vigueur avant guerre que les spécialistes en question considéraient comme une caractéristique du blues. Aujourd’hui on fait moins cette distinction entre songster et bluesman, car les chercheurs ont montré qu’il était impossible de tracer une quelconque frontière entre les musiciens. Même avant guerre, beaucoup de bluesmen sont sortis des douze mesures et ont traité des mêmes thèmes que les songsters, sur le même mode. 
Mance Lipscomb a mené une existence paisible de fermier dans sa ville de Navasota au Texas tout au long de sa vie. Il a joué de la guitare très tôt et c’était lui qui animait les bals, les week-ends et les fêtes locales. Mance Lipscomb a développé un jeu de guitare exceptionnel très personnel, assez proche du finger picking de la Côte Est. Il chante d’une voix douce et légère pour nous embarquer dans ses histoires tout en exprimant un feeling intense. Heureusement que l’ethnomusicologue Mack McCormick a croisé sa route en 1959, sans quoi il serait resté inconnu. Mance Lipscomb est devenu l’une des plus belles découvertes du blues revival des années soixante.
On écoute un morceau enregistré en 1964 par Chris Strachwitz, le producteur du label Arhoolie, chez lui, dans sa maison de Berkeley en Californie. Le morceau s’appelle You Got To Reap What You Sow. Cette phrase est tirée de la bible : tu récolteras ce que tu sèmes.
Ce morceau est tiré d’un CD du label Arhoolie « Mance Lipscomb, Texas Songster Volume 2 – You Got To Reap What You Sow », qui porte donc le titre du morceau qu’on vient d’entendre.
 Mance Lipscomb a participé à de nombreux concerts et festivals jusqu’à sa mort en 1976. Son authenticité, la chaleur humaine qu’il dégageait, sa philosophie simple empreinte de sagesse et, bien sûr, ses incroyables capacités de guitariste lui ont attiré une énorme sympathie de la part du public. Et on ne se lasse jamais d’écouter Mance Lipscomb, une musique douce et tranquille.


8/ Little Sonny
Little Sonny est un chanteur harmoniciste né en 1932 dans l’Alabama qui ne doit pas être confondu avec plusieurs autres musiciens comme Little Sonny Jones ou Little Sonny Warner. Lui c’est Little Sonny tout court et son vrai nom est Aaron Willis.
Il s’est établi à Detroit en 1953 et il se destinait à être un joueur de base-ball quand il a entendu en concert Sonny Boy Williamson Rice Miller. Ce fut un choc qui l’a décidé à se lancer dans le blues. Il monte un groupe en 1956 avec Chuck Smith au piano, Louis Mr Bo Collins à la guitare et James Crawford à la batterie. Il joue dans des clubs et sort son premier single en 1958 chez Duke Records.
On écoute un morceau de son deuxième single paru en 1959 chez J-V-B, un label éphémère de Detroit, qui deviendra Battle Records, du nom de son propriétaire, Joe Van Battle, qui a joué un rôle essentiel pour le blues de Detroit (la ville de John Lee Hooker, rappelons-le). Le morceau s’appelle Love Shock. 
Little Sonny a réussi à décrocher un hit dans le Top 20 du Billboard en 1967, Sonny’s Bag. Il a fondé son propre label, Speedway, sur lequel il a fait apparaître plusieurs de ses disques. Il a participé à de nombreux festivals. Il a aussi sorti pas mal d’albums à partir de 1969 ; le premier pour une filiale de Stax.
Il paraît qu’il possède une collection impressionnante de photos dans le sous-sol de sa maison. On y voit toute une galerie de bluesmen. A ma connaissance, sa dernière apparition en public remonte à 2008. En 2018, ça lui fait 86 ans.
Little Sonny ne fait pas partie du Top des harmonicistes de blues, mais c’est un instrumentiste brillant qui a su s’adapter à l’évolution vers la soul music pour inclure dans son jeu des éléments qui collent parfaitement à ce style, qui a dominé la scène musicale afro-américaine dans les années soixante, soixante-dix.


9/ The Cleftones 
Les Cleftones sont un groupe de doo wop qui s’est formé en 1955, à l’origine sous le nom de The Silvertones. Le groupe était composé de cinq lycéens d’un établissement de Queens, dans l’Etat de New-York : Herbie Cox chanteur principal, Charlie James McGhee premier ténor, Berman Patterson second ténor, Warren Corbin basse et William McClane baryton. 
Ils ont immédiatement décroché un contrat avec George Goldner, le patron de la marque Gee ; Gee, c’est aussi le nom d’un succès des Crows enregistré chez Goldner et c’est aussi par une reprise de Gee que les Cleftones se sont fait connaître. Dès l’année 1956, nos cinq lycéens obtiennent un succès avec Little Girl Of Mine. 
 On écoute un morceau de 1957, Loverboy, enregistré chez Gee.
Les Cleftones sont un de ces nombreux groupes qui n’ont eu qu’un seul succès, du moins – pour les Cleftones – dans leur composition d’origine. Il y en a eu beaucoup dans ces années-là. En fait, à la différence des groupes classiques, le défaut de support instrumental les condamnait à rechercher une originalité strictement vocale, ce qui était particulièrement difficile justement parce que ce type de groupes était alors pléthorique.
En 1961, le groupe s’est renouvelé et les Cleftones de la seconde génération ont eu un succès avec Heart And Soul. Le groupe s’est définitivement séparé en 1964. L’heure du doo wop était passée, le temps de la soul music était venu.


10/ George Mojo Buford, 1929-2011 
Chanteur harmoniciste originaire du Mississippi. Il a effectué les deux itinéraires traditionnels : musical, du gospel au blues ; et géographique, avec la remontée jusqu’à Chicago en passant par Memphis, où il a appris à jouer de l’harmonica.
Il arrive à Chicago en 1952. Peu après, il constitue un trio, les Savage Boys, qui deviennent le « Muddy Waters’ Junior band » avec la venue du guitariste Jo Jo Williams. Cet ensemble fait des tournées avec l’orchestre régulier de Muddy Waters et le remplace parfois dans les clubs de Chicago.
En fait, Mojo Buford est surtout connu pour être rentré trois fois dans l’orchestre de Muddy Waters : la première fois en 1961 en remplacement de James Cotton ; la seconde en 1967 après le départ de George Smith, et la dernière en 1980 en remplacement de Jerry Portnoy. Il faut dire que l’orchestre de Muddy Waters, qui n’a pas arrêté de changer en trente ans, a une particularité : tous ses membres sont des bluesmen connus.
Et quand Mojo Buford ne faisait pas partie de l’orchestre de Muddy Waters, il enregistrait sous son nom. Ses premiers enregistrements datent de 1962. On écoute un morceau de sa deuxième période d’enregistrement. C’était en 1969 pour Garrett, le morceau s’appelle In My Younger Days. 
George Mojo Buford au chant et à l’harmonica, Lonnie Knight à la guitare, Larry Hoffman à la basse et Bill Gent à la batterie.
Mojo Buford a beaucoup enregistré. Il a fait paraître pas mal d’albums, jusque dans les années 2000.


Bonus track :

11/ Precious Bryant, 1942-2013
Pour notre « bonus track », je vous propose un morceau de Precious Bryant, née en 1942
Georgie Precious Bussey - Bryant c’est son nom de mariage – dans une famille de musiciens. Déjà, à l’âge de six ans, elle jouait de la guitare.  C’est le chercheur George Mitchell qui a fait sa découverte en 1967. 
Elle a fait paraître un album en 2002, « Fool Me Good », chez Terminus Records. On écoute un morceau de cet album, Broke And Ain’t Got A Dime. 
Elle a sorti deux autres albums en 2005. Elle est venue en France au festival de Cognac. On lui a demandé à cette occasion si elle connaissait des musiciens qui jouaient encore dans le même style qu’elle ; elle a répondu : « Non, je ne vois personne, je pense être aujourd’hui la seule à encore jouer ce type de blues dans ma région. » 
Ainsi, lorsqu’elle est décédée en 2013 c’est l’une des dernières représentantes d’un country blues authentique, une forme du blues de la côte est, qui s’en est allée.


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

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