HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !
Séance 59
1/ The Sly Fox, 1928-2000
The Sly Fox = le renard rusé. Sauf que rusé, Eugene J. Fox – tel est le vrai nom du chanteur qui se faisait appeler ainsi, il ne l’était peut-être pas tellement puisqu’on a fait de lui un chanteur à l’insu de son plein gré. Il a en effet déclaré : « Je ne voulais pas chanter. C’était l’idée de Ike. Il a pensé que je pouvais le faire parce que j’avais une grosse voix ».
Eugene Fox est né en 1928 à Clarksdale dans le Mississippi, comme John Lee Hooker, et surtout comme Ike Turner, le « talent scout » - le recruteur, qui bossait pour des maisons de disques – qui deviendra une star de la soul music. A l’origine, Eugene Fox est un saxo ténor. Il se fait recruter en 1953 par Ike Turner à la recherche d’un saxophoniste lorsqu’il a voulu reformer un orchestre, les « Knights of Rhythm ». Ike Turner l’entraîne à une station de radio en lui disant : « Viens, on va enregistrer des trucs bizarres ». Et, de fait, ils gravent des morceaux mi-parlés mi-chantés, coupés d’interjections, d’une voix féminine etc. Il en sort un single en mars 1954 chez Checker, la filiale de Chess. Le disque ne s’est pas vendu, mais il est passé dans les discothèques comme intermède pour rire.
La même année, en 1954, ils font des enregistrements chez Ike Turner à Clarksdale et notre renard rusé pense naïvement qu’ils ne font que s’exercer. Il est très surpris lorsque les morceaux sont publiés à la fin de l’année sur un single chez Spark Records, la firme de l’inénarrable tandem Jerry Leiber / Mike Stoller, paroliers compositeurs qu’on retrouve derrière un grand nombre de succès de rock ‘n’ roll.
On écoute l’une des faces de ce 45 tours, I’m Tired Of Beggin’.
La grosse voix, c’est Eugene Fox ; la guitare, c’est Ike Turner. Bon, après cet épisode un peu rocambolesque, Eugene Fox a tout plaqué. Il a renoncé définitivement à la musique, il a passé ses diplômes et il est devenu enseignant. Il l’est resté jusqu’à sa retraite. Il est décédé en 2000. C’était l’histoire du renard rusé.
2/ Solomon Burke, 1940-2010
Solomon Burke est né en 1940 à Philadelphie sous le nom de James Solomon McDonald. Il a pris par la suite le nom de son beau-père.
Il se fait pasteur très jeune et commence naturellement dans le gospel. Sa carrière professionnelle commence en 1955 chez Apollo. Il reste deux ans chez Apollo, il sort neuf 45 tours. Il sort ensuite quelques disques pour d’autres labels. C’est en 1960 qu’il signe chez Atlantic, au moment du départ de Ray Charles, et c’est alors que sa carrière décolle.
Son deuxième single, Just Out Of Reach, atteint la septième place au Billboard rhythm and blues. En 1962, Cry To Me se classe en cinquième position et en 1963, If You Need Me, une reprise d’un titre de Wilson Pickett, en deuxième. On l’écoute.
► Solomon Burke - If You Nee Me
Les experts sont d’accord, c’est Solomon Burke qui a créé le terme de « soul music ». Comme d’autres, Aretha Franklin ou Wilson Pickett par exemple, lui, un pasteur, était réticent pour chanter de la musique profane. Il ne voulait pas être considéré comme un chanteur de rhythm and blues. Cela a donné lieu à des discussions orageuses avec Jerry Wexler, le producteur de la marque Atlantic. Finalement, ils sont arrivés à un compromis avec ce terme de soul music, une nouvelle musique profane habitée par une nouvelle façon de diffuser l’évangile. je me dis que les deux, Jerry Wexler et Solomon Burke, auraient pu faire carrière dans la diplomatie ou dans la politique dans une autre vie…
Les experts sont d’accord, c’est Solomon Burke qui a créé le terme de « soul music ». Comme d’autres, Aretha Franklin ou Wilson Pickett par exemple, lui, un pasteur, était réticent pour chanter de la musique profane. Il ne voulait pas être considéré comme un chanteur de rhythm and blues. Cela a donné lieu à des discussions orageuses avec Jerry Wexler, le producteur de la marque Atlantic. Finalement, ils sont arrivés à un compromis avec ce terme de soul music, une nouvelle musique profane habitée par une nouvelle façon de diffuser l’évangile. je me dis que les deux, Jerry Wexler et Solomon Burke, auraient pu faire carrière dans la diplomatie ou dans la politique dans une autre vie…
Sur le fond, la musique de Solomon Burke n’était pas vraiment différente de celle des autres chanteurs de rhythm and blues des années soixante. Sa seule particularité est d’être constituée consciemment d’un mélange de gospel, de jazz, de country, de blues, de rhythm and blues et même de rock ‘n’ roll. En fait, le style de Solomon Burke est au départ une sorte de concentré de toutes les musiques diffusées dans cette émission, Hot Ariège, qui sont toutes intimement liées entre elles. Ainsi Solomon Burke a joué un rôle non négligeable dans le passage du rhythm and blues à la soul music.
Il n’a décroché qu’un seul numéro 1 au hit-parade, Everybody Needs Somebody To Love, en 1964. Mais il a continué à avoir de nombreux titres classés. En 55 années de carrière professionnelle, il a sorti 38 albums pour 17 labels et 35 de ses singles ont été classés, ce qui en fait quand même une grande star du genre, même si bien sûr il est moins connu que James Brown, Otis Redding ou Wilson Pickett.
Sur scène, il déployait un jeu de scène très théâtral. Comme son poids augmentait rapidement, il a vite compris qu’il ne pourrait pas faire une danse survoltée comme James Brown ou Wilson Pickett et comme il se faisait surnommer King Solomon, il jouait au roi sur la scène avec cape, couronne et tout le tra la la qui va avec. Sur la fin, il exigeait des organisateurs de spectacles un fauteuil spécialement fait pour accueillir ses deux cents kilos.
Dans les années soixante-dix, il s’est installé à Los Angeles et a consacré pas mal de temps à prêcher dans une église. Il est décédé en 2010.
3/ Lazy Lester, 1933-2018
Lazy Lester, de son vrai nom Leslie Carswell Johnson, est né en 1933 et il est décédé l’an dernier le 22 août 2018. « Lazy », cela veut dire paresseux, cela traduit bien son style traînant et nonchalant. C’est le producteur Jay Miller qui l’a baptisé ainsi. Avec Marc, nous avons abordé cette figure du swamp blues dans l’émission consacrée à Jay Miller. Je vous propose d’écouter une autre version de Tell Me Pretty Baby, le morceau qu’on avait passé pour illustrer l’œuvre de Miller. Il existe trois versions à ma connaissance (peut-être y en a-t-il plus ?). Celle qu’on va écouter est tirée d’un CD de compilation édité par Ace en 1994 sous le titre « I’m A Lover Not A Fighter », qu’on pourrait traduire par « Je suis un amoureux, pas un bagarreur », une autre version de peace and love, quoi.
Lazy Lester a commencé à jouer vers 1953. Il rencontre Lightnin’ Slim, le père du swamp blues, en 1956 et il grave quelques faces à ses côtés pour Excello. Il se joint à l’orchestre de Lightnin’ Slim en 1958 et joue avec lui jusqu’en 1963-1964. Il a parallèlement commencé à enregistrer sous son nom pour Excello à partir de 1957. Il a sorti de nombreux 45 tours et plusieurs albums.
Le titre I’m A Lover Not A Fighter paru en 1958 est son plus grand succès régional. Il n’a pas obtenu de hit national mais plusieurs de ses morceaux ont été repris par d’autres bluesmen. Après une interruption de quelques années, Lazy Lester a recommencé à se produire dans les années soixante-dix. Jusqu’à une date récente, il se produisait dans des festivals, y compris en Europe.
4/ Goree Carter, 1930-1990
Chester Carter Goree, connu sous le nom de Goree Carter, est un chanteur guitariste né à Houston, Texas. Son style est celui du jump blues, un style sautillant et électrique qui annonce le rock ‘n’ roll.
Goree Carter forme un groupe en 1948, les Hepcats. Il signe en 1949 chez Freedom. Son deuxième single, en avril 1949, est considéré par certains comme le premier disque de rock ‘n’ roll. Et il est vrai qu’on y trouve le riff qui va servir quelques années plus tard d’introduction fétiche à Chuck Berry. On écoute Rock Awhile.
Peu après, Goree Carter part à l’armée, il fait la guerre de Corée. Quand il revient, au début des années cinquante, il a un peu de mal mais il enregistre plusieurs singles pour Imperial, Coral et Modern. Il n’a eu guère de succès et son dernier enregistrement date de 1954. Il s’est ensuite retiré du circuit et n’a plus joué qu’occasionnellement.
5/ Happy Fats & the Rayne Bo Ramblers
On a déjà évoqué dans Hot Ariège ces figures de légendes que sont les Falcon, Cleoma et Joe, qui étaient dans les années trente les rois de la chanson francophone de la Louisiane, la musique cajun, ou encore la famille Thibodeaux, une famille d’artistes populaires dans le style cajun.
Nous allons parler aujourd’hui d’un chanteur accordéoniste, Happy Fats Leblanc, qui est une autre figure populaire du même style, né en 1915 à Rayne, une bourgade de Louisiane proche de Lafayette. Happy Fats, c’est son surnom. Mais je ne sais pas comment on doit prononcer son prénom. Un américain de New York ou de Chicago dirait « Leroy ». Mais Happy Fats était un tel défenseur acharné de la langue française qu’il est possible que ses proches le prononçaient « Le roi ». Car Happy Fats Leblanc était un résistant à sa manière.
Les descendants des français Acadiens, qui vivaient en Louisiane dans une région enclavée par les marécages et envahie par les moustiques, avaient vécu longtemps dans une semi-autarcie et une grande misère, en continuant à parler une langue issue d’un vieux français rural du XVIIe siècle. La découverte de nappes pétrolifères, le développement de l’industrie et la construction de voies de communication dans le cadre du New Deal de l’administration Roosevelt vont tout changer dans les années trente. Le pays cajun s’américanise alors. L’enseignement obligatoire de l’anglais à l’école s’accompagne de mesures vexatoires pour contraindre les gens à parler anglais dans la vie courante et même en famille.
Dans ce contexte, au moment où la plupart des musiciens de groupes cajuns adoptent l’anglais, un Happy Fats Leblanc qui privilégie résolument la langue française apparaît comme un résistant de la culture « cadienne ». Cela dit, Jean Buzelin, l’auteur du livret qui accompagne le coffret Frémeaux de deux CD intitulé « Cajun Louisiane 1928-1939 », nous parle dans ce livret à propos de Happy Fats de « concessions musicales » et « d’arrières pensées réactionnaires ». Je ne sais pas ce qu’il entend par là exactement car il n’a pas développé son propos, même si on peut soupçonner ici un côté raciste, ce que semble corroborer ce que j’ai trouvé sur le net. Auquel cas, c’est évidemment condamnable et à dénoncer vivement. Le racisme est parfois une réponse de pauvre qui se trompe de colère. Mais bon, cela n’a pas dû être facile pour ces américains blancs parlant français vivant au milieu d’américains blancs et noirs parlant anglais. Ce qui est sûr, c’est que la culture anglo-saxonne a aujourd’hui triomphé partout, y compris dans le pays et la musique cajun.
Happy Fats a commencé à jouer en 1932 avec Joe Falcon. C’est en 1935 qu’il a fondé son groupe, les Rayne Bo Ramblers (Rayne Bo en deux mots, c’est un jeu de mots à partir de la bourgade de Rayne, la ville natale de Happy Fats, alors que le mot « rainbow » signifie arc-en-ciel en anglais). Les Rayne Bo Ramblers compteront dans leurs rangs des musiciens de premier plan comme Harry Choates ou Nathan Abshire.
On écoute un morceau de 1938, La Réponse De Blues De Bosco.
Happy Fats au chant et à la guitare, Oran Doc Guidry au violon, Robert Bobby Thibodeaux au piano, Ray Guidry au banjo et Nathan Guidry à la basse. Le morceau est tiré du coffret Frémeaux que j’ai évoqué tout à l’heure : « Cajun Louisiane, 1928-1939 ».
Les Rayne Bo Ramblers décrochent leur premier succès en 1940. En 1941, Happy Fats rejoint les Rhythm Boys de Leo Soileau. C’est à partir de 1953 qu’il crée sur KVOL le premier programme radio consacré à la musique francophone, avec tous les matins des chansons et des débats. Il devient alors extrêmement populaire et dans les années soixante il a pu enregistrer à nouveau avec le producteur Jay Miller, dont nous avons abondamment parlé dans Hot Ariège.
Happy Fats Leblanc est décédé en 1988.
6/ Wanda Jackson
Wanda Jackson est une chanteuse, guitariste, pianiste née en 1937 dans l’Oklahoma. Elle a commencé très jeune, en 1954, dans la country. L’une de ses chansons atteint la huitième place au Billboard mais Ken Nelson, le producteur du label Capitol qui avait édité ses disques, refuse de la faire signer. La raison ? « Les filles ne vendent pas de disques », assène le producteur. Wanda Jackson signe alors chez Decca qui édite sept singles, sort brièvement avec Elvis Presley et le préjugé de Ken Nelson tombe deux ans plus tard. Elle enregistre son premier morceau de rock ‘n’ roll pour Capitol en 1956, I Gotta Know, qui atteint la quinzième place au Billboard. Son premier vrai succès, obtenu en 1958, est une reprise de la chanteuse de rhythm and blues Annisteen Allen, Fujiyama Mama. Le succès suivant, Let's Have A Party, que nous avons eu l’occasion d’entendre dans Hot Ariège, date de 1960.
On écoute un morceau tiré d’un album paru chez Capitol en 1961, « Right Or Wrong ». Il s’agit d’une reprise d’une chanson de Connie Francis sortie en 1958, Stupid Cupid.
Wanda Jackson enregistre du rock ‘n’ roll jusqu’en 1961. Le genre passe ensuite de mode et elle revient à la country. Par la suite elle se tourne vers la religion et chante du gospel. Le rockabilly revival de la fin des années soixante-dix l’a relancée et elle s’est remise à faire des tournées. Plus récemment, elle a accompagné des artistes comme Elvis Costello ou the Cramps.
7/ Tampa Red, 1903-1981
Tampa Red est un chanteur guitariste dont le vrai nom était Hudson Whittaker – en fait c’était le patronyme de sa grand-mère qui l’a élevé - et qu’on surnommait « The Guitar Wizard », le sorcier de la guitare ! Il faut dire qu’il a su créer un son vraiment extraordinaire avec sa guitare métallique National et sa technique du bottleneck.
Tampa Red est né en Géorgie en 1903. Il est arrivé à Chicago vers 1918. Dans les années vingt, il parcourt le sud. De retour à Chicago, il s’associe avec le pianiste Georgia Tom. Ils enregistrent ensemble, souvent sous le nom des Hokum Boys. Ils remportent un immense succès en 1928 avec It’s Tight Like That enregistré chez Vocalion. Tampa Red est l’une des grandes vedettes du blues d’avant-guerre : il a enregistré 335 faces sur 78 tours, c’est le record absolu de l’histoire du blues !
On écoute un morceau enregistré en 1937 chez Bluebird, Seminole Blues. Tampa Red au chant et à la guitare est accompagné par un autre guitariste, Willie B. James.
Un morceau qui nous rappelle les origines indiennes de Tampa Red d’abord, Cherokee plus précisément (Tampa n’est pas seulement une ville de Floride, c’est aussi un mot d’origine indienne ; quant à Red, le rouge, cela n’a rien à voir avec la politique). Plus généralement, le blues qui est une musique de mélange comporte une part importante d’origine indienne longtemps occultée. On ne soulignera jamais assez l’amplitude du génocide qu’ont vécu les amérindiens, un génocide physique et culturel. De nombreux bluesmen avaient des origines indiennes et le bottleneck lui-même, cette technique qui consiste à faire glisser un goulot de bouteille sur les cordes pour les faire gémir, ne viendrait pas d’Afrique selon certains auteurs mais plutôt d’une coutume indienne pratiquée durant les pow pow.
Tampa Red est l’un des artistes les plus importants de l’histoire du blues. Il a joué un grand rôle dans l’essor du blues de Chicago. Il a créé un très grand nombre de standards du blues, et on peut ajouter du rock. Il est aussi à l’origine d’un style très moderne, avec un son de guitare velouté et des enchaînements fluides, qui a beaucoup influencé Robert Nighthawk, B.B. King, Elmore James, Earl Hooker.
8/ Dusty Brown
Dusty Brown est un chanteur harmoniciste né en 1929 dans le Mississippi. Il gagne Chicago en 1946 et se fait chauffeur de taxi. Il joue ensuite occasionnellement avec Muddy Waters et Little Walter.
Il forme son propre groupe en 1953 et joue dans des clubs. Il enregistre à partir de 1959 pour Parrot et Bandera. On écoute un morceau gravé en 1959 pour Bandera, Well, You Know.
En 1964, Dusty Brown arrête la musique et travaille comme soudeur. Par la suite il fait des apparitions dans des clubs. Il reprend du service en 1970. Il s’associe avec Eddie Taylor et Carey Bell. Il participe en 1972 à la tournée du Chicago Blues Festival. Ensuite il dirige un club à Chicago. En 2005, il a participé à un album avec d’autres harmonicistes.
9/ Guy Davis
Guy Davis est un chanteur guitariste né à New York en 1952. On peut donc considérer, même s’il est aujourd’hui âgé de 66/67 ans, qu’il fait partie d’une génération récente de bluesmen, comme Taj Mahal ou Eric Bibb, qui a appris le blues à travers les disques et non via la tradition, et encore moins la tradition rurale. Pour eux le blues est un choix et non une évidence : un choix parmi le rock, la soul ou les genres qui ont suivi.
Guy Davis a commencé dans le cinéma, il est apparu dans plusieurs films. Ses véritables débuts musicaux commencent en 1991, assez tardivement donc puisqu’il avait alors 39 ans, et son premier disque est sorti en 1995 chez Red House Records. Il est resté plutôt fidèle à ce label puisqu’il a fait paraître neuf albums chez eux jusqu’en 2009.
On écoute un morceau tiré d’un CD Red House records paru en 2006, « Skunkmello ». Le morceau est un classique du blues du Delta de Tommy Johnson, il s’appelle Maggie Campbell Blues.
Guy Davis est pour moi l’un des bluesmen encore en activité les plus convaincants, aussi à l’aise dans les reprises de vieux classiques que dans ses créations personnelles. Il a fait des tournées en Europe, il est notamment venu au festival de Cognac. Son dernier disque date de 2017, on attend le prochain.
10/ Mickey Baker, 1925-2012
McHouston Baker, surnommé Mickey Baker, est un chanteur guitariste né en 1925 dans le Kentucky, décédé près de Toulouse en 2012. Ses années de jeunesse sont des années de galère. Il a été placé dans un orphelinat, il s’est enfui et il s’est retrouvé à seize ans seul à New York. Il survit alors d’expédients.
Il a débuté dans un orchestre afro-cubain en 1948. Entre 1949 et 1956, il travaille dans l’orchestre de Paul Williams. Dans le même temps, il travaille aussi comme musicien de studio pour plusieurs maisons de disques et il enregistre abondamment pour de très nombreux musiciens, parmi lesquels Ruth Brown, Ray Charles, Big Joe Turner, Louis Jordan, Champion Jack Dupree, Little Willie John, Milt Buckner…
En 1956, il forme un duo avec l’une de ses étudiantes en guitare, Sylvia Vanderpool, et ensemble ils décrochent un super hit, numéro un au Billboard, Love Is Strange. Le duo fait des tournées jusqu’en 1961 et durant cette période Mickey Baker grave sous son nom des disques pour Groove, Atlantic, Victor, ou encore Willow.
Le morceau qu’in va entendre date de cette période. Il est tiré d’une compilation intitulée « Mickey Baker - In The 50's Hit Git & Split », (fifties en chiffres), parue en 2007 chez Rev-Ola. Le morceau s’appelle I’m Tired.
Mickey Baker s’est installé à Paris en 1962. Il travaille comme musicien de studio, il accompagne des artistes de passage, il écrit des manuels de guitare. Il enregistre aussi des disques sous son nom.
A la fin des années soixante, il accompagne Champion Jack Dupree dans des tournées en Europe. En 1972 il joue avec Memphis Slim dans un cabaret à Paris. Il a participé à de nombreux festivals et s’est installé près de Toulouse ensuite. Mon copain Marc qui m’accompagne de temps en temps dans cette émission l’a bien connu.
Mickey Baker est un guitariste éclectique. Bien sûr, c’est fréquemment lui qu’on trouve à la guitare pour accompagner les musiciens de blues de New York dans les années cinquante. Mais il a joué de tout, absolument de tout : de la bossa nova au rock ‘n’ roll, en passant par le jazz, le blues et la variété. Jean-Claude Arnaudon écrit dans son Dictionnaire du Blues paru chez Filipacchi : « A la guitare électrique, il rassemble en un style cohérent les apports de T-Bone Walker, Freddie King et Jimi Hendrix. »
Bonus track
11/ Sonny Boy Williamson, 1901-1965
Je vous propose à présent de réécouter un morceau de l’harmoniciste Sonny Boy Williamson, Rice Miller de son vrai nom, un des génies du blues de Chicago.
Il s’agit de Don’t Start Me To Talkin’, enregistré chez Chess en 1955 avec Sonny Boy Williamson au chant et à l’harmonica, Muddy Waters et Jimmy Rogers à la guitare, Otis Spann au piano et Fred Below à la batterie.
Sonny Boy Williamson est l’auteur d’une collection de chefs d’œuvre, de véritables bijou d’harmonica et de blues de Chicago, Don’t Start Me To Talkin’ en fait partie assurément.
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :
https://www.radio-transparence.org/
Merci pour votre visite & Bon Blues !!
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