HOT ARIEGE
L’émission qui va vous faire taper du pied
avec un paquet de blue notes
et la rage du swing
Séance 10
1/ Little Junior Parker
On commence cette émission avec le chanteur harmoniciste Junior Parker, souvent appelé Little Junior Parker. Les sources divergent sur la date et le lieu de naissance de Herman Parker Junior : il est né selon les uns à West Memphis, selon d’autres à Clarksdale et pour certains en 1927 et d’autres en 1932. Il est mort, ça c’est sûr, en 1971.
On commence cette émission avec le chanteur harmoniciste Junior Parker, souvent appelé Little Junior Parker. Les sources divergent sur la date et le lieu de naissance de Herman Parker Junior : il est né selon les uns à West Memphis, selon d’autres à Clarksdale et pour certains en 1927 et d’autres en 1932. Il est mort, ça c’est sûr, en 1971.
Quoi qu’il en soit il a grandi à Memphis et Sonny Boy Williamson (Rice Miller) est devenu son mentor. En 1948 il entre dans la formation de Howlin’ Wolf. Il forme son propre groupe, les Blue Flames, en 1950. Il commence à enregistrer en 1952 pour Modern. Il obtient ses premiers succès dès 1953 avec la firme légendaire de Memphis, Sun Records, du très avisé producteur Sam Phillips : Feelin’ Good et Mystery Train sont devenus deux très grands classiques du blues et du rock ‘n’ roll. Elvis Presley reprendra Mystery Train deux ans plus tard.
On écoute Mystery Train avec Junior Parker au chant, Raymond Hill ou James Wheeler au saxo ténor, Bill Johnson au piano, Floyd Murphy à la guitare, Kenneth Bank à la basse et John Bowers à la batterie.
Un rythme envoûtant, une voix mélodieuse sophistiquée, un break aérien à la guitare, Mystery Train illustre à la perfection la magie du blues. Quant à des morceaux comme Feelin’ Good, l’autre grand succès de Junior Parker en 1953, ou Love My Baby, ils ont joué un rôle déterminant dans la création du rockabilly.
Par la suite Junior Parker a effectué de nombreuses tournées et a abondamment enregistré. Signalons son association entre 1954 et 1961 avec Bobby Bland. En 1957, Junior Parker obtient un nouveau succès avec Next Time You See Me. Dans les années soixante qui consacrent l’avènement de la soul music, il est l’un des rares chanteurs de blues à jouer en direction d’un public national et à continuer à avoir des succès. Driving Wheel, In The Dark et la chanson gadget Annie Get Your Yo-Yo sont d’authentique hits. Le succès dura jusqu’à la fin, survenue en 1971 à la suite d’une opération au cerveau.
Assurément Junior Parker n’était pas un « little » mais un « big », un grand, un très grand nom du blues !
2/ Sticks McGhee
Nous parlons à présent d’un guitariste, Sticks McGhee, nettement moins connu que son frère aîné Brownie resté célèbre pour son duo avec l’harmoniciste Sonny Terry.
Nous parlons à présent d’un guitariste, Sticks McGhee, nettement moins connu que son frère aîné Brownie resté célèbre pour son duo avec l’harmoniciste Sonny Terry.
Granville McGhee, connu sous le nom de Sticks ou Stick (sans s) McGhee, est né en 1917 et décédé en 1961. Il fait partie de cette génération d’après-guerre qui a donné à New York ses représentants dans le blues, avec Champion Jack Dupree, Bob Gaddy, Mickey Baker et bien d’autres...
Sticks McGhee commence à enregistrer en 1947 pour Harlem et Decca. Mais c’est chez Atlantic qu’il décroche la timbale en 1949 avec Drinkin’ Wine Spo-Dee-O-Dee. Le morceau fait un tabac : il atteint la troisième place au Billboard. C’est un énorme standard.
On écoute Drinkin’ Wine Spo-Dee-O-Dee, où Sticks McGhee au chant et à la guitare est accompagné de Wilbert Big Chief Ellis au piano, de Brownie McGhee à la guitare et de Gene Ramey à la basse. On ne sait pas qui tenait la batterie.
Le retentissement de Drinkin’ Wine Spo-Dee-O-Dee est considérable. Il fait partie de ces blues comme Corrine, Corrina ou Sitting On Top Of The World qui sont devenus des thèmes traditionnels de la musique mondiale. Il est impossible d’en dénombrer les reprises qui ont été effectuées dans tous les genres : blues, rhythm and blues, country, jazz etc. Mais il est peu probable que ceux qui connaissent les versions de Lionel Hampton ou de Jerry Lee Lewis, pour prendre des exemples divers, aient entendu parler de Sticks McGhee. Voilà pourquoi nous nous attachons dans cette émission à faire connaître ce genre de bluesmen relativement inconnus qui ont été de grands créateurs.
A noter que le succès de Sticks McGhee ne se limite pas à Drinkin’ Wine Spo-Dee-O-Dee. En 1953, Whiskey, Women And Loaded Dice enregistré chez King connaît également un grand succès. Le morceau sera repris, notamment par Joe Liggins, célèbre pianiste leader d’un big band de rhythm and blues. Mais la popularité de Sticks McGhee décroît assez rapidement et il finit par se détourner de la musique.
Voilà, Sticks McGhee encore un génie du blues méconnu, bien représentatif du blues de New York qu’on a un peu tendance à sous-estimer, tant le blues de Chicago a imprimé sa marque sur tout le blues moderne. Alors que le blues de Chicago a des aspects un peu rudes, presque sauvages, parce que c’est le prolongement électrique du blues rural du Delta du Mississippi, le blues new-yorkais apparaît plus urbain, plus sophistiqué. Mais on ne doit surtout pas oublier qu’il a aussi produit des chefs d’œuvre et on aura l’occasion d’en écouter bien d’autres.
3/ Big Maybelle
Nous passons maintenant à une chanteuse de blues, Big Maybelle. Mabel Louise Smith est née en 1924 à Jackson dans le Tennessee et elle est décédée en 1972. Comme les autres chanteuses de sa génération, son répertoire se situe au carrefour du blues, du rhythm and blues et du rock ‘n’ roll.
Nous passons maintenant à une chanteuse de blues, Big Maybelle. Mabel Louise Smith est née en 1924 à Jackson dans le Tennessee et elle est décédée en 1972. Comme les autres chanteuses de sa génération, son répertoire se situe au carrefour du blues, du rhythm and blues et du rock ‘n’ roll.
Big Maybelle a commencé dans le gospel. Elle se tourne vers une carrière professionnelle en 1936, à l'âge de douze ans, au sein d’un groupe de rhythm and blues. C’est comme pianiste au sein du Christine Charman’s Orchestra qu’elle réalise ses premiers enregistrements à partir de 1944. Elle est ensuite engagée au sein de l’orchestre de Tiny Bradshaw entre 1947 et 1950.
Parallèlement elle entame une carrière solo à partir de 1947. En fait, elle est l’une des toutes premières chanteuses de rhythm and blues à faire une véritable carrière en solo et non comme accompagnatrice d’un orchestre. Le décollage se produit en 1952 avec le titre Gabbin’ Blues enregistré chez Okeh qui se classe en troisième position du Billboard. Elle obtient de nouveaux succès l’année suivante avec Way Back Home et My Country Man.
On écoute My Country Man.
Big Maybelle enregistre en 1955 le morceau de Roy Hall Whole Lotta Shakin’ Goin’ On, dont on a entendu la version originale dans une précédente émission, deux ans avant la version de Jerry Lee Lewis. Mais Big Maybelle ne perce pas vraiment auprès du public du rock ‘n’ roll. Trop impliquée dans le blues, nous explique Charlie Gillett dans son histoire du rock ‘n’ roll. Une explication un peu courte au regard de la carrière de chanteuses comme Ruth Brown ou LaVern Baker.
Big Maybelle continue néanmoins à enregistrer des succès, notamment avec la marque Savoy Records. On peut signaler plus spécialement le morceau intitulé Candy paru en 1956. Elle se produit et enregistre jusqu’à la fin des années soixante. La drogue et le diabète ont eu raison d’elle en 1972.
Big Maybelle reste comme l’une des grandes chanteuses de blues et de rhythm and blues de l’après-guerre.
4/ James Brown
On change de style avec Mr Dynamite, James Brown, roi de la soul et du funk. James Brown est né en 1933 et il est mort en 2006. James Brown a commencé dans la délinquance et la prison avant de décrocher son premier hit en 1956 chez Federal avec une ballade intitulée Please, Please, Please qui se vendra à plus d’un million d’exemplaires.
On change de style avec Mr Dynamite, James Brown, roi de la soul et du funk. James Brown est né en 1933 et il est mort en 2006. James Brown a commencé dans la délinquance et la prison avant de décrocher son premier hit en 1956 chez Federal avec une ballade intitulée Please, Please, Please qui se vendra à plus d’un million d’exemplaires.
Dans les années soixante, James Brown domine le monde de la soul grâce à un nouveau style plus dur, plus rythmé, plus exalté que ceux de Sam Cooke ou Percy Sledge. James Brown s’est largement inspiré du jeu de scène de Little Richard exubérant et survolté qu’il pousse au paroxysme : il prêche, il gémit, il trépigne, il hurle, il se met à genoux penché au-dessus du micro et puis il se met brusquement à sauter partout en traversant la scène. Paradoxalement, aucun morceau de James Brown n’atteint la première place au Billboard mais Papa’s Got A Brand New Bag, It’s A Man’s Man’s Man’s World et bien sûr I Got You (I Feel Good) sont d’immenses succès avec un retentissement énorme. James Brown est parfaitement dans l’esprit du temps et de la soul, à l’heure des émeutes raciales, de Martin Luther King et des Blacks Panthers, avec un morceau comme Say It Loud, I’m Black and I’m Proud : dîtes le fort, je suis noir et je suis fier ! C’est aussi l’époque où les jeunes Noirs se détournent du blues, qu’ils considèrent comme une musique vieillotte, d’arrière grand père, une musique de descendants d’esclaves. Le rythme et le feeling ne suffisent plus, il faut de la dynamite ! A partir de ce moment-là, les bluesmen seront amenés à rechercher de plus en plus un public en Europe. C’est un tournant, le début d’une autre histoire.
Dans le début des années soixante dix, James Brown installe le style funk, caractérisé par un chant dur et tendu, un rythme syncopé martelé à l’outrance, des cris aigus, des cuivres agressifs.
Get Up (I Feel Like Being A) Sex Machine paru en 1970 est bien représentatif de ce style. On l’écoute, et ce n’est pas de la pub !
► James Brown - Get Up (I Feel Like Being A) Sex Machine
James Brown a continué à se produire et à enregistrer jusqu’à la fin de sa vie, malgré des démêlés judiciaires croissants. Sa popularité a décru à partir de la fin des années soixante dix et l’apparition du disco. James Brown est de toute évidence l’inspirateur de Michael Jackson et de Prince qui apparaissent comme ses successeurs.
James Brown a continué à se produire et à enregistrer jusqu’à la fin de sa vie, malgré des démêlés judiciaires croissants. Sa popularité a décru à partir de la fin des années soixante dix et l’apparition du disco. James Brown est de toute évidence l’inspirateur de Michael Jackson et de Prince qui apparaissent comme ses successeurs.
5/ Jimmy Yancey
Place maintenant au boogie-woogie avec une grande figure du genre, le pianiste Jimmy Yancey. Jimmy Yancey est né à Chicago en 1894 et i y a passé toute sa vie. Il est mort en 1951.
Place maintenant au boogie-woogie avec une grande figure du genre, le pianiste Jimmy Yancey. Jimmy Yancey est né à Chicago en 1894 et i y a passé toute sa vie. Il est mort en 1951.
Jimmy Yancey est l’un des maîtres incontestés du boogie-woogie. Si Albert Ammons incarne la puissance et le rythme, Jimmy Yancey est le feeling, l’élégance et la subtilité. Bien que jouant du piano dès les années dix, il ne sera enregistré qu’à partir de 1939. Ses premiers enregistrements provoquent un choc dans le monde du blues et du jazz car son originalité est totale. Sa maîtrise du genre également.
En voici un aperçu avec le morceau intitulé Yancey Stomp, enregistré en 1939.
Ce final incroyable, comme si le morceau s’écrasait par terre, est l’une des marques de fabrique de Jimmy Yancey. De 1939 à 1943, Jimmy Yancey enregistre abondamment pour Solo Art, Victor, Vocalion et Session. Sa femme Estelle, surnommée Mama Yancey, militante active du parti démocrate, est chanteuse et elle apparaît pour la première fois sur disque avec son mari en 1943. En 1950 et 1951, Jimmy Yancey fait des enregistrements pour Paramount et Atlantic.
Parmi ses enregistrements marquants outre Yancey Stomp, signalons Five O’Clock Blues et Slow And Easy Blues.
Jimmy Yancey est peut-être le pianiste le plus créatif et le plus original de toute la musique populaire afro-américaine.
6/ Barbecue Bob
Voici maintenant un guitariste : Barbecue Bob. Robert Hicks, surnommé Barbecue Bob, est né en Géorgie en 1902 et il est décédé en 1931. C’est un guitariste atypique de la côte Est : d’ordinaire les guitaristes de l’East Cost, comme Blind Blake ou Blind Gary Davis, sont des adeptes du finger picking, alors que le style de Barbecue Bob avec son utilisation intense du bottleneck se rapproche plutôt de celui du Delta du Mississippi. C’est en outre un adepte de la guitare à douze cordes.
Voici maintenant un guitariste : Barbecue Bob. Robert Hicks, surnommé Barbecue Bob, est né en Géorgie en 1902 et il est décédé en 1931. C’est un guitariste atypique de la côte Est : d’ordinaire les guitaristes de l’East Cost, comme Blind Blake ou Blind Gary Davis, sont des adeptes du finger picking, alors que le style de Barbecue Bob avec son utilisation intense du bottleneck se rapproche plutôt de celui du Delta du Mississippi. C’est en outre un adepte de la guitare à douze cordes.
Barbecue Bob a commencé à enregistrer dès 1927 pour Columbia. Poor Boy A Long Ways From Home est l’un de ses premiers enregistrements. On l’écoute.
Barbecue Bob a enregistré près d’une soixantaine de titres entre 1927 et 1931. Outre Poor Boy qu’on vient d’entendre, son plus grand succès est Mississippi Heavy Water Blues. Barbecue Bob était très populaire dans la région d’Atlanta. Sans doute aurait-il pu faire une riche carrière s’il n’avait pas été fauché à moins de trente ans par une pneumonie. C’est une figure importante du blues géorgien et son style simple mais très expressif a influencé plusieurs autres artistes de blues comme Curley Weaver ou Willie Baker.
7/ Eddie Burns
On reste dans le blues avec Eddie Burns. Eddie Burns, né en 1928 décédé en 2012, fait partie de ces rares artistes de la ville de Detroit, en dehors de John Lee Hooker bien évidemment, à avoir réussi à percer. Des moyens techniques limités, peu de producteurs et surtout incapables de donner accès à une distribution nationale, voilà qui constituait un lourd handicap qui explique que malgré leur talent évident des bluesmen comme Eddie Burns ou Eddie Kirkland (sans parler de Bobo Jenkins, Baby Boy Warren ou Little Sonny) aient autant galéré dans leur vie.
On reste dans le blues avec Eddie Burns. Eddie Burns, né en 1928 décédé en 2012, fait partie de ces rares artistes de la ville de Detroit, en dehors de John Lee Hooker bien évidemment, à avoir réussi à percer. Des moyens techniques limités, peu de producteurs et surtout incapables de donner accès à une distribution nationale, voilà qui constituait un lourd handicap qui explique que malgré leur talent évident des bluesmen comme Eddie Burns ou Eddie Kirkland (sans parler de Bobo Jenkins, Baby Boy Warren ou Little Sonny) aient autant galéré dans leur vie.
Eddie Burns a commencé comme harmoniciste. C’est en 1948 qu’il commence sa collaboration avec John Lee Hooker et figure sur ses enregistrements. Pendant une quinzaine d’années, il est mécanicien le jour et musicien le soir. Dans les années cinquante, il se met à la guitare. Entre 1952 et 1957, il enregistre pour plusieurs marques et obtient quelques succès avec Superstition et Treat Me Like I Treat You.
On écoute Treat Me Like I Treat You paru en 1957.
Après quelques sessions pour une petite marque en 1961, Eddie Burns ne joue plus qu’occasionnellement. Après 1970 il participe néanmoins à plusieurs festivals. Il a par la suite à nouveau gravé des albums.
Le blues de Detroit est trop souvent ramené au seul John Lee Hooker. Il est vrai que la superstar a un peu écrasé tous les autres musiciens locaux. Certains lui en ont gardé un peu de ressentiment. Je pense en particulier à Eddie Kirkland, qui a accompagné John Lee Hooker pendant plusieurs années avec une grande efficacité et qui a eu du mal à percer sous son nom par la suite. En tout état de cause, le blues de Detroit mérite mieux que la semi obscurité qui l’entoure. Un bluesman comme Eddie Burns, qui combine avec bonheur les racines du Delta du Mississippi avec une approche urbaine raffinée et qui nous sort du blues de Chicago copié et recopié à l’infini, a droit à mon sens à une place bien au-dessus de certains seconds couteaux qui inondent le marché.
8/ Little Willie Littlefield
`Nous allons parler d’un pianiste à présent : Little Willie Littlefield. Willie Littlefield Jr est né au Texas en 1931 et il est mort en 2013. C’est un pianiste au swing solide influencé par les pianistes de boogie-woogie Albert Ammons et Amos Milburn.
`Nous allons parler d’un pianiste à présent : Little Willie Littlefield. Willie Littlefield Jr est né au Texas en 1931 et il est mort en 2013. C’est un pianiste au swing solide influencé par les pianistes de boogie-woogie Albert Ammons et Amos Milburn.
Son premier enregistrement, Little Willie’s Boogie, date de 1949. Il connaît un certain succès au Texas et attire l’attention de Joe Bihari, le talent scout de la marque Modern. Il enregistre alors pour Modern et It’s Midnight décroche la troisième place au Billboard, Farewell la cinquième. Il obtient encore un succès en 1951 avec I’ve Been Lost.
En 1952, Little Willie Littlefield passe chez King et il enregistre pour Federal, sous-marque de King, un morceau intitulé K.C. Lovin’. La voix, le rythme, le feeling, le swing, la mélodie, les cuivres, tout est absolument parfait dans ce morceau de rhythm and blues qui est déjà du rock ‘n’ roll. Mais il se passe alors quelque chose d’à la fois ahurissant et de malheureusement terriblement banal. Le succès n’est tout simplement pas au rendez-vous alors que ce morceau, sous le nom de Kansas City, va devenir l’un des plus grands standards de blues et de rock ‘n’ roll de tous les temps. Il en existe plus de trois cents versions ! Mais c’est en fait la reprise en 1959 de Wilbert Harrison, un véritable tube mondial classé numéro 1 au Billboard, qui va donner sa notoriété au morceau. La version de Wilbert Harrison est incontestablement superbe mais quand même ! La version originale de Little Willie Littlefield, véritable bijou de rhythm and blues et de rock ‘n’ roll, n’a même pas été classée ! C’est tout à fait incroyable. Encore une injustice profonde…
Vous allez pouvoir juger sur pièces. On écoute la version originale de Kansas City avec Little Willie Littlefield au chant et au piano, Tiny Mitchell à la guitare, Maxwell Davis au saxo ténor, Jewell Grant au saxo alto, Ralph Hamilton au saxo baryton et Jesse Sailes à la batterie.
Par la suite, Little Willie Littlefield a continué à faire des enregistrements sans parvenir à décrocher de nouveaux succès nationaux. Il était toutefois très populaire dans la région de San Francisco. En 2000, il a pris sa retraite aux Pays-Bas. Après cinq ans de pêche à la ligne, il s’est remis à jouer, essentiellement en Europe. Il s’est éteint en 2013.
Little Willie Littlefield est un très grand pianiste qui aurait mérité de faire une carrière de tout premier plan.
9/ Echo Valley Boys
Vous le savez, dans cette émission je vous présente souvent des artistes très peu connus bien que certains aient un talent incroyable. C’est le cas très souvent dans le blues. Cela existe aussi dans le rock ‘n’ roll. Une bonne illustration en est fournie avec le chanteur guitariste Bill Browning.
Vous le savez, dans cette émission je vous présente souvent des artistes très peu connus bien que certains aient un talent incroyable. C’est le cas très souvent dans le blues. Cela existe aussi dans le rock ‘n’ roll. Une bonne illustration en est fournie avec le chanteur guitariste Bill Browning.
Bill Browning est né en Virginie Occidentale en 1931 et il est mort en 1978. Il forme très jeune un groupe dans son bled et fait le DJ à la radio. Il déménage à Cleveland en 1955 et forme avec cinq autres musiciens un nouveau groupe, les Echo Valley Boys.
Les Echo Valley Boys enregistrent pour Island Records une vingtaine de titres entre 1957 et 1960. L’un d’eux est relativement connu des amateurs de rock ‘n’ roll. Il s’agit de Wash Machine Boogie, également appelé Washing Machine Boogie qu’on écoute à présent.
Cela s’entend, ce morceau est d’une grande qualité. Mais ce n’est pas le seul. Les autres productions des Echo Valley Boys tiennent la route. Je recommande notamment Borned With The Blues.
Après 1960, Bill Browning a enregistré une dizaines de morceaux pour de petites marques. Bill Browning, c’est l’exemple type de l’artiste de talent jamais pris en charge par la maison de disques appropriée, comme Sun à Memphis par exemple. Je signale pour les amateurs que plusieurs morceaux de Bill Browning sont disponibles sur des compilations diverses de rock ‘n’ roll, notamment le coffret de dix CD publié par The Intense Media « Rock-a-Billy Cowboys ».
10/ Magic Sam
On termine l’émission avec du blues. Nous avons déjà parlé de Buddy Guy et d’Otis Rush, deux guitaristes de Chicago qui ont contribué à renouveler le style du Chicago blues en incorporant des apports de B.B. King aux schémas classiques initiés par Muddy Waters, Howlin’ Wolf ou Jimmy Reed. Pour compléter (provisoirement) le tableau des jeunes innovateurs du West Side de Chicago à la fin des années cinquante, il nous faut maintenant parler de Magic Sam.
On termine l’émission avec du blues. Nous avons déjà parlé de Buddy Guy et d’Otis Rush, deux guitaristes de Chicago qui ont contribué à renouveler le style du Chicago blues en incorporant des apports de B.B. King aux schémas classiques initiés par Muddy Waters, Howlin’ Wolf ou Jimmy Reed. Pour compléter (provisoirement) le tableau des jeunes innovateurs du West Side de Chicago à la fin des années cinquante, il nous faut maintenant parler de Magic Sam.
Samuel Maghett, connu sous le nom de Magic Sam, est né en 1937 et décédé en 1969. Il est le neveu de l’harmoniciste Shakey Jake. Magic Sam s’initie tôt à la guitare et forme un petit groupe à l’âge de 17 ans. Comme Otis Rush et un an après lui, en 1957, il réalise ses premiers enregistrements pour la marque Cobra.
Le morceau intitulé All Your Love est un succès. On l’écoute. Magic Sam au chant et à la guitare est accompagné de Little Brother Montgomery au piano, Mack Thompson à la guitare, Willie Dixon à la basse et Bill Stepney à la batterie.
En 1959, Magic Sam part faire son service militaire. A son retour, il effectue de nouveaux enregistrements mais sans rencontrer le succès. De 1960 à 1968, c’est la galère pour Magic Sam. Mais il parvient néanmoins à obtenir des engagements et à continuer à jouer. Il participe à des tournées et à des festivals. Entre 1967 et 1969 il enregistre à nouveau pour Delmark des faces de grande qualité. Les albums « West Side Soul » et « Black Magic » sont unanimement reconnus par les critiques
La vie est drôlement mal foutue. C’est à ce moment-là, où tout pouvait peut être démarrer vraiment, qu’une crise cardiaque met fin à sa carrière alors qu’il n’a que 32 ans.
Magic Sam, c’est une vie brève et un maigre succès, mais c’est du grand blues. Il a eu le tort d’arriver à un moment où les jeunes Noirs se sont détournés du blues. Magic Sam est considéré aujourd’hui comme faisant partie des grands noms du blues.
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :
https://www.radio-transparence.org/
Merci pour votre visite & Bon Blues !!
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