mercredi 15 novembre 2017

Séance 9


HOT ARIEGE
L’émission qui va vous faire taper du pied 
avec un paquet de blue notes 
et la rage du swing





Séance 9




1/ Blind Willie McTell
Pour commencer cette émission, nous allons parler de Blind Willie McTell, chanteur guitariste aveugle de naissance. 
William Samuel McTell est né en 1898, décédé en 1959. Il est originaire de Géorgie. Sa cécité ne l’a pas empêché de voyager énormément. C’était un chanteur de rue qu’on pouvait voir dans diverses régions du Sud et de la côte Est. Son jeu de guitare est exceptionnel : il pratique un finger picking irrégulier mais impeccable sur une guitare à douze cordes. D’une voix douce et claire, il chante des chansons puisées dans un répertoire très éclectique, blues, spirituals, country, airs populaires variés…
On écoute Love Changing Blues, enregistré à Atlanta le 29 novembre 1929. 
Blind Willie McTell a commencé à enregistrer à partir de 1927 de très nombreuses faces pour de multiples compagnies bien qu’il n’ait jamais rencontré un grand succès commercial. C’est une profonde injustice attestée par le fait que nombre de ses morceaux sont devenus de véritables mythes. Outre Love Changing Blues qu’on vient d’entendre, on peut citer Statesboro Blues dont on va parler à propos de l’artiste suivant, Broke Down Engine ou encore Stole Rider Blues. Pour échapper au problème de l’exclusivité des contrats avec les marques de disques, il prenait à chaque fois un pseudonyme : Blind Sammie, Georgia Bill, Pig ‘n’ Whistle Red (ce dernier, il l’a tiré du nom d’un restaurant d’Atlanta !)…
Il enregistre après la guerre jusqu’en 1956 ! Ce qui est plutôt rare pour les bluesmen d’avant-guerre, a fortiori pour un chanteur de rue itinérant comme Blind Willie McTell. Il est toutefois resté un chanteur de rue jusqu’à sa mort. Pendant longtemps on avait perdu sa trace dans les dernières années de sa vie avant que des chercheurs finissent par trouver le lieu et la date de son décès, qui s’est produit en 1959, soit juste avant le blues revival des années soixante qui lui aurait certainement réservé un triomphe, car c’était un bluesman tout à fait hors du commun.


2/ Taj Mahal
One ne quitte pas complètement Blind Willie McTell avec l’artiste suivant, Taj Mahal. De son vrai nom Frederick Henery, né à New York en 1942, Taj Mahal constitue un phénomène à lui tout seul : bien que Noir né aux Etats-Unis, son approche du blues n’a rien à voir avec les champs de coton, la misère, les chanteurs de rue, la galère et la tradition du blues. Sa rencontre avec le blues s’effectue à travers les disques et le blues revival. Et lui-même va s’inscrire dans le blues boom blanc de la fin des années soixante dont on a parlé la semaine dernière. Son surnom, emprunté à un palais mythique d’Inde qui combine des éléments islamiques, iraniens, ottomans et indiens, avec une forte symbolique du paradis, est bien caractéristique de l’état d’esprit « flower power » de la jeunesse étudiante de l’époque.
Alors, quel lien avec Blind Willie McTell ? Sa reprise en 1968 du morceau Statesboro Blues que Blind Willie McTell avait enregistré quarante ans plus tôt, le 17 octobre 1928 très exactement. Statesboro Blues a fait l’objet de très nombreuses reprises, notamment dans la pop music. On peut citer Allman Brother Band, David Bromberg ou Dave van Ronk. On écoute la version de Taj Mahal de Statesboro Blues, où Taj Mahal est entouré des membres du groupe dont il faisait partie à l’époque, les Rising Sons, qui comprenait notamment le guitariste Ry Cooder, considéré dans le milieu de la pop music – je dis bien de la pop music et non du blues - comme un grand spécialiste de la guitare slide. 
Taj Mahal a effectué de nombreuses reprises « intelligentes » de blues d’avant-guerre : ses arrangements parviennent à conserver l’esprit original de ces morceaux classiques tout en apportant la touche de modernité qui leur confère leur intérêt. Taj Mahal a connu un grand succès dans la sphère rock pop. Plus récemment il s’est tourné vers la musique africaine en collaborant avec un joueur de kora du Mali.
Quoi qu’on pense de son parcours un peu étrange, il faut reconnaître que Taj Mahal a fait beaucoup pour la reconnaissance du blues sur la scène internationale et cela mérite un grand coup de chapeau !


3/ Moon Mullican
Quant à l’artiste suivant, le grand chapeau, il l’avait sur la tête ! Il s’agit de Moon Mullican, pianiste chanteur de country and western originaire du Texas qui n’hésitait pas à revêtir la tenue de cow-boy et prétendait faire « swinguer les bouteilles de bière ». Aubrey Wilson Mullican, connu sous le nom de Moon Mullican, est né en 1909 et il est mort en 1967.
Moon Mullican a appris à jouer de l’orgue à l’église. On le dit influencé par Blind Lemon Jefferson, légendaire bluesman texan, par Leroy Carr, un pianiste de blues extrêmement influent dans les années trente quarante, et naturellement par Jimmie Rodgers, le pionnier de la country, l’homme du yodel, ainsi que par Bob Wills…  Il commence sa carrière dans les bars de Houston dès 1925. Il devient vite un pilier de groupes très connus comme les Blue Ridge Playboys, les Cliff Bruner’s Texas Wanderers, les Modern Mountainers…Dès la fin des années trente, il est très populaire, ce qui est une grande première dans le milieu de la country.
Ce n’est toutefois qu’en 1945 qu’il forme son propre groupe, The Showboys. Et il commence à enregistrer l’année suivante pour le label King, de Cincinnati. On va l’écouter dans un morceau bien caractéristique paru en 1949 Ain’t Get No Grindin’. Il s’agit en fait d’un blues composé par Memphis Minnie sorti en 1930 sous le titre What’s The Matter With The Mill, qui avait été repris par Bob Wills en 1936 et qui est devenu un classique de la musique country après les multiples versions de Moon Mullican ! Ce morceau s’est tellement assimilé à la country qu’il s’est trouvé un jeune bluesman américain dont j’ai oublié le nom qui a effectué une reprise il y a quelques années en croyant fermement jouer un morceau de country. Quand on lui a fait savoir (j’ai lu son interview dans le magazine Soul Bag spécialisé dans le blues et la soul) qu’il s’agissait à l’origine d’un blues de Memphis Minnie, le gars n’en revenait pas ! Quand je vous dis que le blues, c’est la matrice de toute la musique moderne, il faut le croire !
Voici donc Ain’t Get No Grindin’, enregistré à Cincinnati en 1949 avec Moon Mullican au chant et au piano, Mutt Collins à la guitare, Asa Peveto à la steel guitar et à la basse et Richard Pryne à la batterie.
Moon Mullican s’est essayé au rock ‘n’ roll au milieu des années soixante, sans grand succès. En revanche, son influence sur les pianistes Roy Hall et Jerry Lee Lewis est évidente, et bien sûr sur tous les pianistes de country qui lui ont succédé. 
Moon Mullican est une figure essentielle, symbole des liens qui existent entre le blues et la country music.


4/ Jimmy Johnson
On revient au blues avec un artiste qui ne fait pas partie des bluesmen de premier plan mais qui est néanmoins un formidable guitariste, Jimmy Johnson. James Earl Thompson, connu sous le nom de Jimmy Johnson, est né en 1928 dans le Mississippi. Il arrive en 1950 à Chicago où il commence par travailler comme soudeur avant de devenir musicien professionnel en 1959.
Jimmy Johnson fait partie de cette génération de musiciens très marquée par B. B. King. Pour sa part il est fortement influencé par « les jeunes » de Chicago de l ‘époque, Buddy Guy, Junior Wells. Il forme son propre groupe dès le début des années soixante. Très vite, il suit la mode et se tourne vers la soul.
C’est en 1974 qu’il effectue son retour au blues et il produit des albums pour MCM et Delmark à partir de 1978. Nous allons écouter un morceau issu d’un album sorti chez Red Lightnin’ en 1984 qu’il partage avec Eddie Clearwater au titre sans équivoque : I Didn’t Give A Damn If Whites Bought it (je m’en tape si les Blancs l’ont acheté !).
Le morceau que nous allons entendre est une reprise d’un standard, le grand classique de Tommy Tucker Hi-Heel Sneakers. Jimmy Johnson au chant et à la guitare est entouré David Matheros à la basse et de John Hier à la batterie.   
La structure du morceau est clairement inspirée de Big Boss Man de Jimmy Reed, mais Jimmy Johnson parvient à donner une touche originale grâce à sa guitare. Jimmy Johnson a interrompu ses activités entre 1988 et 1994 après un accident de voiture. Il a repris par la suite. Il était toujours actif dans les années 2000. Il s’est ensuite éloigné du blues et je n’ai pas de nouvelles récentes.


5/ Ann Cole
Voici à présent une chanteuse qui a eu le malheur, elle aussi, d’avoir un accident de voiture mais celui là a mis fin à sa carrière. Il s’agit d’Ann Cole. De son vrai nom Cynthia Coleman, Ann Cole est née dans le New Jersey en 1934 et elle est décédée en 1986. Elle a commencé dans le gospel avant d’être repérée en 1956 par le producteur de Baton Records.
Elle récolte son premier succès dès 1956. Il s’agit de Are You Satisfied ? où Mickey Baker l’accompagne à la guitare. Elle récidive l’année suivante avec In The Chapel. Mais le nom d’Ann Cole reste attaché au titre Got My Mojo Working et à une polémique célèbre avec Muddy Waters qui s’est attribué indûment le morceau alors que les deux versions sont sorties la même semaine en 1957. Le tribunal a tranché : c’est bien Preston Forest qui a écrit la chanson pour Ann Cole, la première interprète du morceau ; il se trouve qu’elle a eu l’occasion de la chanter avant la sortie de son disque lors d’une tournée dans le sud à laquelle Muddy Waters a participé.
On écoute Got My Mojo Working, la version originale d’Ann Cole, bien dans le style à cheval entre le rhythm and blues et le rock ‘n’ roll de l’époque.
Ann Cole a continué à enregistrer jusqu’en 1962. Elle n’a obtenu que des succès mineurs alors qu’elle aurait mérité bien plus au vu de son talent. Comme je l’ai dit, un accident de voiture a mis fin à sa carrière. Elle a été condamnée à finir sa vie en fauteuil roulant. Triste fin pour une chanteuse exceptionnelle.


6/ Bo Carter
Voici maintenant un autre registre avec le chanteur guitariste Bo Carter. Armenter Chatmon, connu sous le nom de Bo Carter, est né en 1893 et mort en 1964. Comme Ann Cole, il a connu une triste fin.
Le père de Bo Carter, Ezell Chatmon, animait un string band, un orchestre à cordes, parmi les plus réputés de Jackson dans le Mississippi. Trois de ses fils, Lonnie, Bo et Sam ont formé à leur tour avec leur frère adoptif Walter Vincson un groupe qui est devenu l’un des plus populaires des années trente, les Mississippi Sheiks. Les Mississippi Sheiks sont notamment les auteurs du morceau Sitting On Top Of The World qui a été immédiatement un immense succès commercial avec plusieurs millions d’exemplaires vendus et qui est devenu un standard parmi les standards, repris dans le blues, le folk, la country, la variété, le rock etc.
Parallèlement aux Mississippi Sheiks, Bo Carter a effectué une carrière en solo entre 1928 et 1940. C’était un bluesman très populaire qui a réalisé de très nombreux enregistrements. L’une de ses compositions est également devenue un standard très connu. Il s’agit de Corrine, Corrina sorti en 1928 qu’on écoute à présent.
Impossible de citer toutes les reprises de Corrine, Corrina de Milton Brown à Bob Dylan, en passant par Big Joe Turner. Il y en a eu tellement qu’on peut dire que cette chanson est devenue un thème traditionnel. A noter à cet égard qu’on trouve des prémisses de ce morceau dans une composition de Blind Lemon Jefferson intitulée Corrina Blues parue deux ans avant la version de Bo Carter en 1926.
Bo Carter est l’auteur de titres incroyables comme Banana In Your Fruit Basket, I Want You To Know ou Cigarette Blues. Il est le premier à employer le terme twist dans une chanson, dans le morceau intitulé Twist It, Babe.
Bo Carter était immensément populaire, il a eu un succès énorme dans les années trente, ses morceaux ont connu un grand retentissement et il est à l’origine d’un tube mondial. Sa fin est pourtant d’une tristesse à pleurer. Après la guerre, Bo Carter se fait fermier, puis mendiant. Il devient aveugle dans les années cinquante, et enfin paralysé à la suite d’une attaque. Bref, le plongeon absolu. Alors, s’il vous plaît, la prochaine fois que vous entendrez Corrine, Corrina à la radio, à la télé ou dans la bande son d’un film, peu importe l’interprète, pensez à Bo Carter !


7/ Professor Longhair
Et maintenant nous allons prendre une leçon ! Nous allons en effet avoir affaire à un professeur, un professeur de blues évidemment. Il s’agit d’Henry Roeland Roy Byrd, connu sous le nom de Professor Longhair, né en 1918 à Bogalusa en Louisiane, décédé en 1980.
Professor Longhair est un pianiste au son immédiatement reconnaissable, ce qui est plutôt rare chez les pianistes. Le style Longhair est un curieux mélange de blues, de rumba et de calypso. Professor Longhair a créé un style qui a profondément marqué le piano de la Nouvelle Orléans et il a laissé son empreinte sur pratiquement tous les pianistes d’après-guerre, Champion Jack Dupree, Huey Piano Smith, Fats Domino, Smiley Lewis notamment. 
Ses premiers enregistrements datent de 1949. Il enregistre quatre faces pour Star Talent et Mardi Gras In New Orleans est son premier succès commercial.  La même année il enregistre plusieurs morceaux pour Mercury et Bald Head décroche une cinquième place au hit-parade du rhythm and blues. 
Toujours en 1949, une grande année pour Professor Longhair , il enregistre encore d’autres titres pour Atlantic. On va écouter un morceau issu de cette session qui met en valeur son incroyable jeu de piano, Hey Now Baby où il est accompagné à la batterie par John Boudreaux. 
Professor Longhair a beau être une idole parmi les musiciens de la Nouvelle Orléans, il n’est pas parvenu à acquérir une notoriété nationale. Le fait qu’il ait refusé de faire des tournées qui l’aurait sorti de la Nouvelle Orléans n’a pas dû l’aider. Il a connu néanmoins quelques succès comme Go To The Mardi Gras dans sa version de 1959 ou Big Chief avec Earl King en 1964. Il réalise des enregistrements jusqu’au début des années soixante puis fait une pause dans sa carrière musicale. Il se fait vendeur de disques, cuisinier, vendeur de voitures. Il reprend du service au début des années soixante dix, participe à des festivals – il vient même en Europe, à Londres, à Montreux…- et il réalise de très bons albums.
On peut dire de Professor Longhair qu’il a été un maître incontesté du piano dansant de la Nouvelle Orléans.  


8/ Buddy Holly
Et c’est le moment de notre séquence rock ‘n’ roll. J’ai choisi aujourd’hui de vous parler du chanteur guitariste à lunettes Buddy Holly. Charles Hardin Holley, surnommé Buddy Holly, est né en 1936 au Texas et mort en 1959. 
Buddy Holly forme assez tôt un groupe pour animer des soirées. Son style est plutôt country. Il est repéré par Norman Petty, un producteur indépendant qui le met en contact avec la firme Decca en 1955. Buddy Holly réalise alors ses premiers enregistrements. L’année suivante, en 1956, sortent deux morceaux importants That‘ll Be The Day et Rock Around With Olie Vee. 
En 1957, Buddy Holly forme un nouveau groupe, The Crickets, avec Jerry Allison à la batterie, Larry Welborn à la basse et Nikki Sullivan à la guitare rythmique. 1957, c’est l’année du décollage. Une nouvelle version de That’ll Be The Day atteint la troisième place des charts. D’autres succès suivent : Maybe Baby, Peggy Sue, Rave On et le morceau que nous allons entendre Oh Boy !
Oh Boy ! a été enregistré par les Crickets en octobre 1957. Buddy Holly, au chant et à la guitare, est entouré de Joe Mauldin à la basse, Jerry Allison à la batterie et Nikki Sullivan à la guitare rythmique.
Buddy Holly enchaîne les succès et les tournées. Hélas, le 3 février 1959, son avion s’écrase et c’est fini pour Buddy Holly. La vedette tex mex montante Ritchie Valens laisse également la vie dans cet accident.
Buddy Holly, c’est avant tout un son. Un son original qui se démarque clairement du rockabilly de Memphis qu’il cherchait à recopier soigneusement à ses débuts. La sonorité tranchante de la guitare s’allie à une certaine authenticité pour donner de l’épaisseur au personnage. Buddy Holly est le seul chanteur de rock ‘n’ roll à avoir percé avec un groupe, les Crickets, et non seulement comme chanteur s’accompagnant à la guitare. Il est clairement un précurseur des Beatles et des Rolling Stones qui reconnaîtront avoir été influencés par lui. Pour les amateurs, signalons enfin que Buddy Holly, selon Charlie Gillett dans son histoire du rock ‘n’ roll, aurait repris et popularisé la prononciation un peu étrange du mot baby, « Bay-ee-beh », de Sylvia Vanderpool dans le morceau Love Is Strange qu’elle interprète avec le guitariste de blues Mickey Baker. 


9/ Dixie Hummingbirds
On enchaîne avec du gospel et le groupe des Dixie Hummingbirds, les colibris du Dixieland. Dixieland, c’était le surnom donné aux Etats confédérés du sud dans la guerre de Sécession.
Le groupe d’origine est né à Greenville, en Caroline du Nord, en 1928. Le leader fondateur est James B. Davis, baryton. Le groupe connaît plusieurs transformations avant de se tourner vers le gospel en 1938 et de trouver sa formule historique avec notamment Ira Tucker, baryton rentré dans le groupe à l’âge de 13 ans, qui devient le chanteur principal grâce à ses qualités vocales exceptionnelles et qui introduit un jeu de scène novateur – il descend de la scène, traverse les allées au milieu du public, prend des poses en prière etc.- qui sera repris par d’innombrables groupes y compris les plus grands. Il faut avoir assisté à ce genre de spectacle pour comprendre l’effet électrisant que cela produit sur le public. Les apports de Beachey Thompson ténor et William Bobo à la basse ont aussi leur importance dans les performances du groupe.
On écoute un de leur succès enregistré en 1962 In The Morning. 
La carrière des Dixie Hummingbirds s’est prolongée jusqu’à aujourd’hui, même si évidemment la composition du groupe actuel n’a plus rien à voir avec le groupe historique des années cinquante soixante. A signaler leur collaboration avec le chanteur Paul Simon en 1973 avec lequel ils ont interprété un tube mondial Loves Me Like A Rock. 
Dans son ouvrage sur l’histoire du negro spiritual et du gospel, Noël Balen écrit que « les Dixie Hummingbirds méritent d’être considérés comme les meilleurs représentants de leur génération. » Que dire de plus sur ces très grandes figures du gospel ?


10/ J.B. Hutto
On termine avec du Chicago blues. Le chanteur guitariste J.B. Hutto, Joseph Benjamin Hutto, est né en 1926 et décédé en 1983. 
J.B. Hutto fait partie de ces nombreux guitaristes disciples du maître Elmore James utilisant une guitare électrique jouée avec un bottleneck. J. B. Hutto avec son groupe, les Hawks, les faucons, a gravé dans les années cinquante quelques titres qui sont devenus des classiques du blues de Chicago, Combination Boogie, Things Are So Slow, Pet Cream Man, sans jamais toutefois rencontrer le succès franc et massif qu’il aurait mérité.
J.B. Hutto abandonne la musique entre 1956 et 1965. Cette année-là, en 1965, il enregistre pour Vanguard une session d’un niveau incroyablement élevé. Gérard Hertzhaft, que je cite souvent, estime dans son Encyclopédie sur le blues que ces morceaux sont les meilleurs de l’anthologie Vanguard qui regroupe des titres d’Otis Rush, Junior Wells, James Cotton, Homesick James, Johnny Young, Big Walter Horton, bref le gratin de Chicago ! Je partage pleinement l’appréciation de Gérard Hertzhaft.
On écoute un morceau issu de cette session, That’s The Truth. J. B. Hutto au chant et à la guitare est accompagné par Herman Hassell à la basse et Frank Kirkland à la batterie. 
Superbe morceau qui combine élégance et efficacité ! Après 1965, J. B Hutto n’a cessé de tourner dans les clubs de Chicago. A la mort de Hound Dog Taylor en 1975, Hutto a essayé de reprendre ses musiciens dans l’espoir de toucher le public plus large qu’avait conquis Hound Dog Taylor dans le milieu rock / pop, sans succès. 
J. B. Hutto nous a laissé de splendides morceaux où sa voix gutturale et son bottleneck agressif font merveille.


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

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