mercredi 29 novembre 2017

Séance 11


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy 




Séance 11



1/ Tommy McClennan
On commence avec un bluesman du Delta du Mississippi, peut-être le dernier chanteur guitariste de sa génération, bien représentatif du style de country blues local à avoir connu un succès commercial jusque dans les années quarante. Il s’agit de Tommy McClennan, né en 1908 et décédé en 1961.
C’est sa réputation qui amène le producteur de Bluebird, la grande marque de Chicago d’avant-guerre, à le faire venir pour enregistrer. Il grave 41 faces entre 1939 et 1942. Beaucoup de ses morceaux sont devenus des classiques du blues : Shake ‘em On Down, Crosscut Saw Blues, New Highway No 51 et bien sûr sa composition la plus connue Bottle It Up And Go dont le côté un peu provocateur envers les Blancs dans un couplet lui a valu quelques ennuis dans un cabaret.
On écoute Bottle It Up And Go. 
Tommy McClennan nous amène à parler du Delta blues. Le delta du Mississippi forme l’embouchure du fleuve qui se jette dans les eaux du golfe du Mexique. C’est une vaste région de forme triangulaire qui regroupe une partie des Etats du Mississippi, de la Louisiane, de l’Arkansas et de l’Alabama. C’est là qu’est née, non pas le blues comme certains ont pu le dire, mais une des formes les plus anciennes du blues. Car à peu près dans le même temps sont apparues d’autres formes de blues, notamment au Texas (on pense au style de Blind Lemon Jefferson ou de Texas Alexander) et sur la côte Est (avec des guitaristes comme Blind Blake, Blind Willie McTell, Blind Boy Fuller).
Les grands créateurs du blues du delta sont Charlie Patton, surnommé le père du Delta blues, Son House, Tommy Johnson. Tommy McClennan est également une des grandes figures de ce style, qui se caractérise par un chant tendu et véhément, un bottleneck rageur, des basses puissantes et un rythme lancinant. C’est ce style qui sera repris sous une forme électrifiée après guerre par Muddy Waters et d’autres, ce qui donnera le blues de Chicago.
C’est cette évolution de la musique qui a fait qu’après la guerre Tommy McClennan n’a pas pu enregistrer à nouveau. Le temps des musiciens s’exprimant dans la veine rurale d’origine du Delta était passé et Tommy McClennan n’a pas réussi à atteindre le temps du revival survenu dans les années soixante. L’alcool a eu sa peau en 1961. Dommage, c’était un géant du blues.


2/ Buster Brown
Nous allons parler maintenant d’un chanteur harmoniciste, Buster Brown. Je ne sais pas si Buster Brown était son vrai nom ou un surnom, d’autant que c’était le nom d’une bande dessinée du début du vingtième siècle où le personnage principal était un petit garçon qui faisait des farces qui se retournaient contre lui. Quoi qu’il en soit, M. Brown, Buster Brown, est né en Géorgie en 1911 et il est mort en 1976.
Buster Brown arrive à New York en 1956 et il se fait repérer par Bobby Robinson, producteur d’une maison de disques. Les producteurs noirs étaient très rares. En général les propriétaires des marques étaient blancs et ils avaient recours à des talent scouts, des dénicheurs de talents, qui eux étaient noirs et connaissaient à fond le monde du blues. Bobby Robinson fut donc l’un des premiers producteurs noirs lorsqu’il a fondé en 1953 sa première maison de disques, Red Robin, devenue Robin par la suite. Il a créé plusieurs marques, dont Fire et Fury les plus connues, mais aussi Everlast, Enjoy, qui ont obtenu des succès nationaux. La dernière maison de disques de Robinson ferma en 1963.
On revient à Buster Brown, qui enregistre donc plusieurs morceaux chez Fire / Fury. L’un d’eux, Fannie Mae, décroche en 1959 une première place au Billboard dans la catégorie rhythm and blues.
On écoute Fannie Mae avec Buster Brown au chant et à l’harmonica, Wild Jimmy Spruill et Riff Ruffin aux guitares et Jimmy Lewis à la basse.
A noter que Fannie Mae c’est aussi le nom d’une des banques américaines qui se sont cassées la gueule en 2008, faisant ainsi éclater la fameuse crise des subprimes. Mais ça n’a rien à voir, bien sûr ! Fannie Mae est devenu un classique du blues et ru rock ‘n’ roll. Elle est présente dans la bande son du film culte American Graffiti. Buster Brown a obtenu un autre succès en 1962 avec Sugar Babe. Il a continué à enregistrer chez Checker et pour de petites marques. Sa chanson Doctor Brown a été reprise par le groupe rock Fletwood Mac. 


3/ Patsy Cline
On change de registre avec Madame Virginia Patterson Hensley, connue sous le nom de Patsy Cline, immense chanteuse de musique country dans les années cinquante. 
Patsy Cline est née en Virginie en 1932 et est décédée en 1963. Elle obtient son premier contrat comme chanteuse country en 1953. Elle décroche son premier succès en 1957 avec Walkin’ After Midnight, qu’on écoute. 
Walkin’ After Midnight a obtenu la deuxième place au Billboard country et s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Patsy Cline a remporté d’autres succès, notamment avec Crazy, She’s Got, You, I Fall To Pieces, Sweet Dreams
La fin de Patsy Cline est tragique. Après un accident de voiture en 1961 qui la laisse marquée, elle meurt dans un accident d’avion en 1963, à trente ans, avec trois autres figures de la country music. Et quelque part elle devait être maudite puisqu’un chanteur s’est tué en voiture en se rendant à son enterrement.
Sa vie a été brève mais Patsy Cline a marqué la country music de son empreinte.


4/ Papa George Lightfoot
Retour au blues à présent avec Papa George Lightfoot, chanteur et harmoniciste. Alexander Lightfoot, surnommé Papa George, est né à Natchez dans le Mississippi en 1924 et il y est mort en 1971.
Papa George Lightfoot a joué occasionnellement avec beaucoup de monde : Fats Domino, Tommy Ridgley, Shirley & Lee, Sonny Boy Williamson, Champion Jack Dupree, Smiley Lewis… Il a commencé à enregistrer en 1949 pour la marque Peacock et a continué jusqu’en 1956 pour des marques diverses : outre Peacock, pour Sultan, Aladdin, Imperial, Savoy et Excello.
Après 1958, Papa George Lightfoot quitte la scène musicale et devient livreur dans une boucherie. Il est retrouvé en 1969 par un producteur qui lui fait enregistrer l’album Natchez Trace chez Vault Records. Un superbe album ! Liberty le fera également enregistrer. En 1970 il participe encore à un festival et il nous a quittés en 1971.
Papa George Lightfoot était un harmoniciste virtuose. Son jeu fougueux à l’harmonica, le rythme martelé qu’il imprime et sa voix déformée par le micro qui donne un feeling spécial font de lui un bluesman extrêmement brillant. Encore un qui aurait pu avoir une carrière bien plus éclatante que celle qu’il a eue !


5/ Freddie King
Nous passons maintenant à un guitariste au nom royal de King. On notera que la  ribambelle des personnages qui portent le nom de King est impressionnante dans le blues : je pense à Albert King, B.B. King, Bobby King, Earl King… Il y avait aussi un chanteur nommé Al King. Et puis il y a notre homme du jour, Freddie King. 
Une fois n’est pas coutume, Freddie King, c’est son vrai nom. Il est né au Texas en 1934 et il est mort également au Texas, à Dallas comme le président Kennedy, en 1976. C’est en 1950 qu’il s’établit à Chicago où, tout en travaillant dans une aciérie, il fréquente des artistes comme Eddie Taylor, Jimmie Rogers, Robert Jr Lockwood, Jimmie Lee Robinson… Il part faire une tournée avec Memphis Slim et grave ses premiers titres pour une petite marque. En 1958, il quitte définitivement l’aciérie. En 1960, il signe chez Federal, la firme de Cincinnati. Have You Ever Loved A Woman et Hideaway lui valent le succès. Il récidive l’année suivante avec I’m Tore Down et Lonesome Whistle Blues.
On écoute I’m Tore Down.
Freddie King a fait par la suite de très nombreux enregistrements, souvent de haute qualité, jusqu’à sa mort. Il a eu la chance d’avoir pu bénéficier assez souvent du soutien d’une section rythmique impeccable. Après une période en demi teinte on va dire, après 1964, où sa collaboration avec King Curtis n’a pas été franchement géniale, il a retrouvé tout son punch à partir de 1970 et les albums qu’il a enregistrés pour la marque Shelter sont excellents. Des morceaux comme Going Down ou Woman Across The River en témoignent.
Freddie King était un showman qui savait galvaniser le public. Un super guitariste, dans la lignée de T-Bone Walker et de B.B. King, fauché par une crise cardiaque à 42 ans. Un King du blues, vraiment !


6H-Bomb Ferguson
L’artiste suivant a un caractère explosif, c’est carrément une bombe, il était surnommé Bombe H, rien que ça : il s’agit de H-Bomb Ferguson, chanteur et pianiste.
H-Bomb Ferguson est né sous le nom de Robert Percell Ferguson en Caroline du sud en 1929 et il est décédé en 2006. En 1948 il s’installe à New York et il rejoint l’orchestre de Joe Liggins. Il réalise des enregistrements pour les marques Derby, Atlas et Prestige avant de signer pour Savoy. Entre 1951 et 1954, son style est celui des blues shouters, ces crieurs de blues au coffre puissant capables de dominer de la voix un orchestre dont les cuivres hurlent au maximum. Les blues shouters les plus connus sont Big Joe Turner et Wynonie Harris dont nous avons déjà parlé au cours d’émissions précédentes.
Certains enregistrements pour Savoy sont des succès régionaux comme Goin’ Down Slowly Crazy ou Good Lovin’ mais ils n’atteignent pas le classement national du Billboard. H-Bomb Ferguson travaille à ce moment-là avec des artistes comme Ruth Brown, Clarence Gatemouth Brown, Bullmoose Jackson… En 1957, H-Bomb Ferguson s’installe à Cincinnati et signe pour la firme locale King / Federal. C’est à cette période qu’il enregistre des morceaux qui combinent rhythm and blues et rock ‘n’ roll comme Midnight Ramblin’ Tonight ou Mary Little Mary qui sont de pures merveilles.
On écoute Mary Little Mary.
H-Bomb Ferguson se produit sur scène jusqu’au début des années soixante dix. Il renonce ensuite à la musique. Il effectuera plusieurs retours par la suite. Il réalisera même un album pour Earwig en 1993.
H-Bomb Ferguson fait partie de ces artistes de rhythm and blues première manière qui ont été des pionniers du rock ‘n’ roll. Sur le coup, malgré la qualité incroyable de ses morceaux, il n’a pas été reconnu à sa juste valeur mais rétrospectivement on ne peut qu’admettre que H-Bomb Ferguson fait partie des plus grands noms du genre.


7/ Marie Knight
Allez, un peu de gospel à présent, avec la chanteuse Marie Knight (Knight avec un k, comme le chevalier et non comme la nuit en anglais). Vous savez qu’on aime bien dans cette émission mettre un coup de projecteur sur des artistes restés un peu injustement dans l’ombre. C’est tout à fait le cas pour Marie Knight. Quand on évoque les chanteuses de gospel, on pense à Sister Rosetta Tharpe, Mahalia Jackson ou Marion Williams. En réalité, il faudrait ajouter à la liste des stars du gospel Marie Knight, chanteuse contralto à la voix exceptionnelle, qui a longtemps été dans l’ombre de Sister Rosetta Tharpe. Un peu comme Eddie Taylor avec Jimmy Reed, ou bien Eddie Kirkland avec John Lee Hooker.
Marie Knight est née sous le nom de Marie Roach en 1920 et elle a grandi à New York. Elle réalise ses premiers enregistrements en 1946. Elle accompagne ensuite Sister Rosetta Tharpe en tournée. Les deux chanteuses seront amies jusqu’au bout. Elles font des enregistrements en duo. Up Above MY Head atteint la sixième place au Billboard en 1948. 
Marie Knight enregistre en solo en 1949 et Gospel Train se classe huitième au Billboard. On écoute Gospel Train. 
Marie Knight forme un groupe en 1951, les Millionnaires, et réalise des enregistrements avec. A la fin des années cinquante, elle se tourne vers la musique profane, le rhythm and blues. Elle enregistre pour Decca, Mercury, Okeh. En 1959, l’un de ses morceaux, I Can Not Sit Down, se classe dans le hit parade pop. 
Marie Knight est revenue au gospel à la fin de sa vie. Elle est décédée en 2009. Marie Knight, c’est un très grand nom du gospel.


8/ Roosevelt Sykes
L’artiste suivant est un pianiste, bien profane, lui. C’est un pianiste de blues. Il s’agit de Roosevelt Sykes. Roosevelt Sykes est né en 1906 (sous la présidence du républicain Théodore Roosevelt) et il est mort en 1983.
Roosevelt Sykes a réussi un exploit incroyable. Il est le seul bluesman à avoir commencé sa carrière dans les années vingt, en 1924 exactement, à avoir joué du blues sans discontinuer jusqu’à sa mort dans les années quatre-vingt tout en ayant toujours du succès, même si à l ‘époque de la Prohibition il a été obligé d’avoir recours au commerce illicite de whisky pour arrondir ses fins de mois  ! Cette longévité démontre un talent et une faculté d’adaptation hors du commun. Il n’y a guère que Big Joe Turner qui puisse se prévaloir du même genre d’exploit, avec quand même une différence de taille : alors que Roosevelt Sykes s’est cantonné à un style de blues pur, la carrière de Big Joe Turner a entraîné ce dernier dans la vague du rhythm and blues, et même du rock ‘n’ roll. 
Roosevelt Sykes est LA grande figure de ce qu’on a appelé le style barrelhouse, style de piano forgé dans les années vingt trente dans les tavernes et les bouges, où le pianiste devait impérativement faire danser le public et couvrir de sa voix le brouhaha. Roosevelt Sykes était taillé pour ça.
En 1928 il devient populaire dans la ville de Saint Louis. L’année suivante, il grave un morceau resté célèbre, 44 blues. C’est un succès commercial et Roosevelt Sykes n’arrête plus d’enregistrer pour diverses marques. Rien ne l’arrête, ni la crise de 1929, qui a mis énormément de musiciens au chômage, ni la guerre, ni les changements de mode. Il a du flair le bougre et il s’entoure d’un grand orchestre dans les années quarante. En 1945 il enregistre à tour de bras pour des firmes multiples. En 1952 il s’installe à la Nouvelle Orléans et il enregistre abondamment pour la marque locale, Imperial. Dans les années soixante, il est l’un des premiers à profiter du blues revival et il fait partie de la tournée de l’American Folk Blues Festival en 1965 et 1966.
Le morceau qu’on va entendre est issu de la tournée de l’American Folk Blues Festival de 1965. Il s’agit de Come On Back Home, où Roosevelt Sykes au chant et au piano est entouré d’Eddie Boyd à l’orgue, Buddy Guy à la guitare (on entend d’ailleurs distinctement Roosevelt Sykes interpeller Buddy Guy), Lonesome Jimmy Lee à la basse et Fred Below à la batterie. 
Les tournées de l’American Folk Blues Festival étaient faites parfois un peu de bric et de broc mais on ne peut s’empêcher de souligner le haut niveau des musiciens qui accompagnent. Tous sont des bluesmen célèbres. 
Comme je l’ai dit, Roosevelt Sykes n’a pas arrêté par la suite de faire des tournées et des disques. Il n’aura eu aucun titre classé au Billboard mais il aura fait carrière pendant soixante ans sans interruption. Son influence sur les pianistes d’après-guerre est incontestable.


9/ Lazy Lester
J’ai une pensée toute particulière pour l’artiste suivant, Lazy Lester, car ce chanteur harmoniciste de Louisiane a passé une soirée entière complètement bourré, il tenait à peine sur ses jambes, accroché à mon cou en train d’invectiver l’artiste qui passait sur la scène d’un festival – cela se passait à Cognac il y a quelques années -. L’artiste en question était un certain Willie King (tiens ! encore un King que j’avais oublié tout à l’heure en égrenant la liste des bluesmen du nom de King). Et quand Willie King a fini au bout de quelques heures par apercevoir dans la salle Lazy Lester et l’a invité à le rejoindre, j’ai vu le Lazy (lazy ça veut dire paresseux) courir comme un lapin, grimper sur la scène et souffler dans son harmonica comme si c’était le début de la soirée !
 Lazy Lester, de son vrai nom Leslie Carswell Johnson, est né en 1933 et il vit toujours. Il a commencé par accompagner le père du swamp blues Lightnin’ Slim. Quand ce dernier se mettait à exhorter son accompagnateur d’un « Blow your harmonica, son ! », le fiston en question a été longtemps Lazy Lester. 
Lazy Lester a commencé à enregistrer sous son nom, pour Excello bien sûr, la marque du swamp blues, en 1957. Il produit notamment le morceau intitulé They Call Me Lazy qu’on écoute à présent. 
Ils m’appellent paresseux, allez savoir pourquoi ! Peut-être pour son approche quelque peu nonchalante du blues, avec des rythmes lents et cette façon de traîner sur les syllabes qu’on retrouve chez les bluesmen du sud, et plus particulièrement en Louisiane. En tout cas, c’est le producteur de la firme Excello, J. D. Miller, qui l’a baptisé ainsi. 
L’année suivante, en 1958, Lazy Lester réalise son plus grand succès régional, I’m A Lover Not A Fighter. Autre titre qui marche bien : Sugar Coated Love. Plusieurs morceaux de Lazy Lester ont fait l’objet de reprises, y compris dans d’autre styles comme la pop music.
Lazy Lester a arrêté de jouer en 1966. Il est revenu au blues dans les années soixante dix. Il a recommencé à enregistrer et à se produire dans des festivals, y compris en Europe. C’est comme ça que j’ai pu le rencontrer et vous raconter l’anecdote à ce sujet tout à l’heure. Il est aujourd’hui l’un des derniers bluesmen d’une certaine notoriété encore vivant.


10/ John Littlejohn
On termine l’émission avec un guitariste de blues, John Littlejohn.  
Le nom de naissance de John Littlejohn est John Wesley Funchess. Il est né en 1931 dans le Mississippi et est mort en 1994. John Littlejohn a pas mal galéré avant d’enregistrer tardivement. Il forme son premier groupe dans le Mississippi en 1947 et participe à des émissions de radio à Jackson ; c’est là qu’il reçoit son surnom de « Littlejohn ». Comme quoi animateur radio, ça peut vous mener loin ! Mais pas tout de suite : je vous parlais de galère, il gagne alors sa vie comme transporteur de glace, cueilleur de coton, conducteur de bulldozer. John Littlejohn forme son deuxième groupe dans l’Indiana en 1951 et a commencé à tourner dans les bars de Chicago à partir de 1952. Entre 1953 et 1957, il se produit avec Jimmy Reed, puis Eddie Taylor, John Brim. En 1957, il s’établit à Chicago et renonce à la musique. Il redémarre en 1960 et côtoie Howlin’ Wolf et Sonny Boy Williamson.
Ce n’est qu’en 1968 qu’il est amené à enregistrer pour quelques petites marques. Cela lui permet d’être repéré par Chris Strachwitz, le directeur des disques Arhoolie, grande marque de disques de blues. Chris Strachwitz le fait enregistrer et cela donne des morceaux qui, à mon sens, font partie du top du blues de Chicago. Je pense en particulier à une superbe interprétation du classique Catfish Blues ou encore à un morceau comme How Much More Long. 
On écoute How Much More Long. John Littlejohn au chant et à la guitare est accompagné par Monroe Jones Jr à la guitare rythmique, Alvin Nichols à la basse, Robert Pulliam et Willie Young au saxo ténor, et Booker Sidgrave à la batterie.
John Littlejohn a pu par la suite obtenir des engagements et se faire enregistrer pour diverses marques. Il s’est associé un temps à Jimmy Rogers, entre 1969 et 1971, et il a pu faire des tournées. Il est même venu en Europe.
John Littlejohn a enregistré un album en 1977 et un en 1978 pour Black & Blue. A ce moment-là il se produit régulièrement. Il sort un nouvel enregistrement en 1985 pour Rooster Blues. Le dernier album paru date de 1993 : « When Your Best Friend Turns Their Back on You », pour JSP.
Je suis sûr que si John Littlejohn avait pu être enregistré plus tôt, il aurait fait un carton au temps du rock ‘n’ roll. C’est absolument évident. Il avait toutes les qualités pour cela. Il est d’ailleurs assez significatif qu’on retrouve des morceaux de John Littlejohn dans des coffrets d’anthologie du rock ‘n’ roll. Il a prouvé qu’il était à la fois un grand guitariste de blues, disciple d’Elmore James, et un chanteur aux qualités indéniables capable de provoquer une grande émotion.


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

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