HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
avec Bruno Blue Boy
Séance 12
1/ Mance Lipscomb
Le premier artiste du jour est ce que les spécialistes appellent un « songster », c’est-à-dire quelqu’un qui raconte des histoires en interprétant différents thèmes populaires. Ce type de personnage est apparu après la guerre de Sécession. Il était en général itinérant et il s’accompagnait d’un banjo ou d’un violon. Les critiques établissaient autrefois une distinction entre bluesmen et songsters, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que les uns et les autres avaient en fait enregistré des blues et des chansons populaires, même si tous leurs morceaux n’avaient pas été édités à l’origine. La distinction semble aujourd’hui artificielle pour plusieurs auteurs.
Mance Lipscomb est né, a grandi, a vécu et est mort près de la ville de Navasota dans le Texas. Il est né en 1895 et est décédé en 1976. Il a mené une existence paisible de fermier tout au long de sa vie. Il a joué de la guitare très tôt et il était LE musicien local chargé d’animer les bals, les week-ends et les fêtes. Mance Lipscomb a développé un jeu de guitare exceptionnel très personnel, plus proche du finger picking qu’on associe à la Côte Est que du jeu traditionnel du Mississippi. Il chante d’une voix douce et légère pour nous embarquer dans ses histoires tout en exprimant un feeling intense. Il serait resté inconnu si l’ethnomusicologue Mack McCormick n’avait pas croisé sa route en 1959. Et Mance Lipscomb est devenu l’une des plus belles découvertes du blues revival des années soixante.
On écoute Rocks And Gravel Make A Solid Road issu de son premier album Trouble In Mind paru en 1961.
Un morceau bien caractéristique du style où le chanteur accélère le rythme progressivement. A noter que Bob Dylan a repris la chanson deux ans plus tard et si vous tapez le titre de la chanson sur internet vous tombez sur la version de Bob Dylan sans connaître l’auteur réel du morceau. Mais, bien sûr, nous sommes là pour rétablir les choses…
Mance Lipscomb a participé à de nombreux concerts et festivals jusqu’à sa mort en 1976. Son authenticité, la chaleur humaine qu’il dégageait et ses incroyables capacités de guitariste lui ont attiré une énorme sympathie de la part du public.
Quant à ses disques, difficile d’en recommander un plus particulièrement : ils sont tous bons ! Personnellement, c’est tout de même le premier, « Trouble In Mind », que je préfère.
2/ Chuck Willis
L’artiste suivant est un chanteur compositeur dans un style combinant le rhythm and blues et le rock ‘n’ roll. Il s’agit de Harold Jerome Willis, connu sous le nom de Chuck Willis, né en 1928 à Atlanta et mort en 1958.
Chuck Willis a eu de la chance au démarrage puisqu’il signe pour Columbia à l’âge de 23 ans, en 1951, ce qui lui permet d’enregistrer pour la filiale Okeh. Il compose ses propres chansons et se forge un style de rhythm and blues. Le décollage se produit quand il passe chez Atlantic en 1956. Des morceaux comme It’s Too Late (She’s Gone) ou Juanita sortis en 1956 sont tout de suite un succès.
Mais c’est l’année suivante, en 1957, que Chuck Willis décroche la timbale avec sa reprise de C.C. Rider, vieux classique du blues de vaudeville de la chanteuse Ma Rainey, qui avait été reprise en 1943 par la chanteuse Bea Booze qui l’avait portée en tête du Billboard rhythm and blues. A noter qu’il orthographie C.C Rider avec les deux lettres CC, alors que le titre de Ma Rainey était See See en toutes lettres : s-e-e. Les innombrables reprises qui seront effectuées par la suite, d’Elvis Presley à Ella Fitzgerald, comporteront soit l’une soit l’autre orthographe, soit une autre encore Easy Rider. La version de Chuck Willis atteint aussi le numéro 1 au Billboard rhythm and blues et se classe aussi dans le hit parade pop. Chuck Willis récidive l’année suivante en 1958 avec What I’m Living For qui atteint encore la première place au Billboard rhythm and blues.
On écoute une autre chanson parue en 1958 : Keep On Drivin’.
Les sessions d’enregistrement de 1958, What I »m Living For, Keep On Drivin’ et autres, ont lieu en février. Chuck Willis meurt en pleine gloire deux mois plus tard en avril. Keep On Drivin’ qu’on vient d’entendre a été repris par Magic Slim en 1987. Plusieurs autres compositions de Chuck Willis, comme It’s Too Late ou Betty And Dupree, ont fait l’objet de reprises.
Chuck Willis est un chanteur exceptionnel qui incarne mieux que quiconque le mariage du rhythm and blues et du rock ‘n’ roll ou, si l’on préfère, le passage de l’un à l’autre.
3/Iceman Robinson
Le guitariste dont on va parler à présent, Riley Iceman Robinson, est l’exemple parfait de la foultitude de bluesmen qui tournaient dans les bars de Chicago dans les années cinquante soixante sans jamais accéder à la notoriété.
Iceman Robinson est né dans le Mississippi. Je n’ai pas sa date de naissance exacte mais il n’est plus tout jeune puisque son premier concert date de 1961. Il a connu les champs de coton avant de venir s’installer à Chicago en 1956. Toute sa vie il aura dû avoir un boulot alimentaire pour vivre : usines de produits chimiques, de savon, conditionnement de viande etc. Toute sa vie aussi, il a joué du blues.
Quand il prend sa retraite, il n’a jamais eu accès à un studio d’enregistrement. Ce n’est qu’en 2001 que sort chez Fedora un album au titre explicite puisqu’il est intitulé I’ve Never Been Loved, Je n’ai jamais été aimé. Ce disque est tout simplement une pure merveille.
On écoute un morceau de l’album, Waitin’ On My Baby. Iceman Robinson au chant et à la guitare est accompagné de Frank Goldwasser à la guitare rythmique (Tiens, un Français… !), Willie Kent à la basse et Chris Miller à la batterie.
On entend clairement Iceman Robinson rendre hommage à Hound Dog Taylor dans le morceau et il est vrai que l’influence de ce géant de la guitare slide est ici considérable.
Cet album donne une idée de la classe de ce bluesman authentique. A ma connaissance il n’y a pas eu de suite à l’album et c’est bien dommage. C’est en tout cas la preuve que, si quelques sauvetages ont pu être réalisés dans les années soixante (on a évoqué le cas exemplaire de Mance Lipscomb tout à l’heure), des tonnes et des tonnes de talents incroyables nous resteront inconnus à jamais parce que les producteurs préféraient mettre en avant des pantins sans intérêt comme Pat Boone ou Frankie Avalon parce que ça marchait auprès du public blanc plutôt que de promouvoir des talents réels mais à risque parce que noirs…
4/ Canned Heat
Bien sûr, il ne faut pas en déduire que toutes les productions blanches sont sans intérêt, bien au contraire. On en a un exemple éclatant avec le groupe rock américain Canned Heat qui tire son nom d’un morceau enregistré en 1928 par le bluesman Tommy Johnson, Canned Heat Blues. A l’origine, le groupe Canned Heat est un groupe délibérément militant pour la cause du blues.
Le groupe s’est formé en 1965 autour des deux leaders, le chanteur harmoniciste Bob Hite et le guitariste harmoniciste Alan Wilson. Mais il ne prend la forme qui est rentrée dans l’histoire qu’en 1967. Outre Bob Hite et Alan Wilson, on a Henry Vestine à la guitare, Larry Taylor à la basse et Fito de la Parra à la batterie. Et c’est cette formation qui fait paraître en septembre 1967 l’album Boogie With Canned Heat qui contient leur premier tube mondial, On The Road Again. C’est une reprise d’un blues enregistré par Floyd Jones en 1953.
On écoute On The Road Again.
On the Road Again a été un succès commercial immense et c’est devenu un classique du rock. Me croirez-vous si je vous dis que ce morceau n’a atteint que la seizième place du Billboard pop music ? C’est pourtant ainsi que les choses sont faites. A noter que c’est Al Wilson qui chante et non Bob Hite comme c’est le cas habituellement. La voix haute et particulière de Wilson n’est pas pour rien dans la réussite du morceau.
Le groupe récidive l’année suivante en 1969 avec Goin’ Up The Country, chanté au festival de Woodstock, fantastique reprise d’un blues des années vingt, de Henry Thomas, intitulé Bull Doze Blues. Là encore, c’est Alan Wilson qui chante et qui contribue à donner tout son cachet au morceau, avec naturellement l’incroyable air de flûte recopié note par note de la version originale de Henry Thomas. Me croirez-vous encore si je vous dis que Goin’ Up The Country a été classé numéro 1 au hit parade dans 25 pays mais n’est resté qu’à la onzième place aux Etats-Unis ? Certes, nul n’est prophète en son pays mais il y a quand même un problème entre le blues et les Etats-Unis à partir de la fin des années soixante, au-delà de la seule question raciale des Noirs, comme le prouve ce morceau mythique de pop music.
L’année suivante le groupe fait encore un tabac avec Let’s Work Together, une reprise d’un morceau que Wilbert Harrison avait enregistré en 1962 sous le nom de Let’s Stick Together avant de la reprendre en 1969, un avant la version de Canned Heat, sous son nom définitif de Let’s Work Together.
Alan Wilson est mort en 1970 d’une overdose de somnifères, quelques semaines avant les suicides de Janis Joplin et de Jimi Hendrix. Le groupe perd alors de sa substance et ne renouera plus avec le succès. Il se fait remarquer cependant en enregistrant et en jouant sur scène avec John Lee Hooker en 1970 / 1971.
Canned Heat est pour moi le groupe rock du blues boom des années soixante qui a su le mieux garder l’esprit du blues en collant aux morceaux d’origine tout en ajoutant une touche forcément blanche très réussie (la voix, les arrangements).
5/ Jazz Gillum
Après cette digression rock, nous revenons au vrai blues noir avec le chanteur harmoniciste Jazz Gillum.
William McKinley Gillum, connu sous le nom de Jazz Gillum, est né en 1904 dans le Mississippi et est mort en 1966. Il est une figure importante de ce que l’on a appelé le Bluebird beat, un style de blues sophistiqué créé par le producteur de la marque de Chicago Bluebird, Lester Melrose. C’est Bluebird qui a créé la formule orchestrale de blues complète avec guitare, piano, harmonica, contrebasse et percussions et parfois des cuivres. La formule Bluebird a dominé le blues pendant une dizaine d’années durant les années trente quarante, avec des musiciens comme Big Bill Broonzy, Washboard Sam, Big Maceo etc.
Jazz Gillum a produit une centaines de faces pour Bluebird. Il a composé des morceaux qui sont devenus des classiques du blues, comme Outskirts Of Town ou Look On Yonder Wall. Son morceau le plus célèbre est Key To The Highway enregistré en 1940 avec Big Bill Broonzy à la guitare. On l’écoute.
Certains critiques ont accablé Jazz Gillum pour la faiblesse de son jeu à l’harmonica. C’est le cas par exemple de Gérard Hertzhaft dans son Encyclopédie du blues. Evidemment, si on compare à John Lee Sonny Boy Williamson ou à Hammie Nixon, il y a une vraie différence. Mais ce genre de critique passe à mon avis côté d’un des aspects du blues, celui qui n’est pas le plus évident pour le public européen : je veux parler de l’intérêt des paroles et du feeling qu’un artiste peut créer en lien avec le contenu de la chanson. Si un bluesman comme Jazz Gillum était aussi populaire avant guerre - il a gravé une centaines de faces pour RCA/Victor -, c’est qu’il y avait une raison. Si les disques se vendaient, c’est bien qu’il y avait un public pour acheter.
La force de Jazz Gillum, c’était les paroles, le soin, l’ambiance. Il savait mettre dans les thèmes qu’il traitait de la poésie comme dans Key To The Highway, de l’émotion, des histoires, du divertissement… La fin de Bluebird au terme de la décennie des années quarante concomitante avec l’irruption du blues électrique de Muddy Waters a signifié aussi la fin de Jazz Gillum. Il a fait très peu d’enregistrements après 1949. Il a sombré assez rapidement dans l’oubli.
Il serait mort tué d’une balle dans la tête en pleine rue en 1966. Fin tragique pour un bluesman de talent qui a contribué à façonner le blues de Chicago.
6/ Earl Hooker
Voici maintenant un guitariste, son nom est Earl Hooker. Earl Zebedee Hooker est né comme son cousin John Lee Hooker à Clarksdale, dans le Mississippi, treize ans après lui en 1930 et il est mort en 1970.
La famille Hooker a emménagé à Chicago en 1931. Très tôt, Earl Hooker s’initie à la guitare auprès de Robert Nighthawk. Dès l’âge de seize ans, il fréquente la célèbre rue Maxwell Street où les bluesmen de Chicago jouent régulièrement. Il anime une émission de radio jusqu’en 1951. Il grave son premier disque pour Rockin’ en 1952. Il continue à enregistrer par la suite.
On va écouter un morceau enregistré l’année suivante, en 1953, pour Sun, la maison mythique de Sam Phillips à Memphis : Goin’ On Down The Line, qu’on trouve parfois aussi sous le nom de Move On Down The Line. Earl Hooker au chant et à la guitare est accompagné de Pinetop Willie Perkins au piano et Willie Nix à la batterie.
Earl Hooker a adopté une curieuse guitare à deux manches et 18 cordes. En 1960 il remporte un succès avec Little By Little enregistré avec Junior Wells. En 1962, c’est l’instrumental Blue Guitar qui lui permet de rencontrer un nouveau succès. Après 1968, Earl Hooker a gravé une série d’albums pour plusieurs marques Arhoolie, Bluesway, notamment.
La tuberculose a mis fin prématurément à sa carrière alors qu’il n’était âgé que de quarante ans. C’est peu de dire que la perte pour le blues a été énorme. Earl Hooker était considéré par ses pairs comme le meilleur technicien de la guitare d’après-guerre.
7/ Silas Hogan
Nous allons à présent plonger dans le marais, en fait dans le blues des marais, le swamp blues, avec le chanteur guitariste Silas Hogan. Silas Hogan est né en 1911 et il est décédé en 1994.
Silas Hogan a constitué son premier orchestre en 1958 et il se produit dans les tavernes et les bars de Baton Rouge. Comme tous les artistes du swamp blues, il est très influencé par Jimmy Reed et ses compositions sont dans la même veine que celles de Lightnin’ Slim, le chef de file du genre. Il a en plus un fort accent louisianais qui contribue à donner un son très « swamp blues ». C’est en 1962 que Silas Hogan fait ses premiers enregistrements pour la marque locale Excello – Excello est LA marque du swamp blues, celle de Slim Harpo, Lightnin’ Slim, Lazy Lester et les autres, tous ont au moins démarré par là. Silas Hogan remporte un premier succès avec Trouble At Home.
Il récidive l’année suivante, en 1963, avec Lonesome La La qu’on écoute maintenant.
Silas Hogan a continué à enregistrer jusqu’en 1966. Des problèmes avec la firme Excello l’ont conduit à arrêter pendant plusieurs années. Il redémarre en 1970 et ne s’arrêtera plus de se produire et d’enregistrer.
Silas Hogan a produit une collection de morceaux de grande valeur. On peut citer Ain’t It A Shame, Go On Pretty Baby, I Didn’t Tell Her To Leave et beaucoup d’autres. C’est une grande figure du swamp blues
8/ Wynona Carr
Voici maintenant une chanteuse, Wynona Carr. Wynona Carr est née dans l’Ohio en 1923 et elles est décédée en 1976.
Wynona Carr a démarré sa carrière dans le gospel. Ses premiers enregistrements, pour la marque Specialty, ont été réalisés sous le nom de Sister Wynona Carr. Elle est très influencée par Sister Rosetta Tharpe.
Elle obtient un succès en 1952 avec The Ball Game. Mais assez vite elle veut sortir du gospel et elle presse Art Rupe, le directeur de Specialty, de la laisser faire du rhythm and blues. Celui-ci finit par accepter et entre 1955 et 1959 elle enregistre de nombreuses faces dans une veine rhythm and blues, parfois même très rock ‘n’ roll. Elle obtient un succès en 1957 avec Should I Ever Love Again ?.
On écoute un morceau de 1958, Touch And Go.
Wynona Carr n’aura pas d’autre succès malgré son talent évident. En 1961 elle signe pour Reprise, la firme de Frank Sinatra. Elle réalise un album pop qui ne marche pas vraiment. Elle est alors retombée dans l’obscurité.
A mon sens la carrière de Wynona Carr a été gâchée. Elle avait tout ce qu’il fallait pour devenir une immense chanteuse de rhythm and blues / rock ‘n’ roll, une sorte d’équivalent féminin de Chuck Willis.
Des morceaux comme Act Right, It’s Raining Outside ou Til The Well Runs Dry, sont tout simplement magnifiques. Nous aurons évidemment l’occasion de les écouter lors de prochaines séances de Hot Ariège.
9/ Chris Barber
Un petit moment de jazz à présent, avec le joueur de trombone Chris Barber. Chris Barber est né en 1930 et il est toujours vivant. Chris Barber incarne au Royaume Uni le « New Orleans Revival » européen des années quarante cinquante, comme Claude Luter l’a incarné en France. Les GI américains avaient amené la folie du jazz et les orchestres Nouvelle Orléans ont fleuri après la guerre. C’est ce qu’on a appelé le « trad-boom ».
On écoute un morceau enregistré en 1957, Wild Cat Blues.
Chris Barber se trouve aussi à l’origine d’un autre phénomène musical, la mode du skiffle qui sévit à la fin des années cinquante. On a déjà parlé de ce style qui mettait au goût du jour les airs folk des années trente et qui préfigurait clairement la vague folk des années soixante dont Bob Dylan et Joan Baez ont été les figures de proue. Celui qui a véritablement initié la vague du skiffle, c’est le joueur de banjo Lonnie Donegan qui obtient un succès en 1957 avec une reprise de Rock Island Line du légendaire Leadbelly. Eh bien Lonnie Donegan a fait ses débuts dans l’orchestre de Chris Barber. Il jouait d’ailleurs encore dans son orchestre quand il a décroché son hit avec Rock Island Line. Chris Barber est devenu une figure du skiffle.
Chris Barber a joué un rôle capital pour la diffusion du blues. En fait, c’était un militant. Et c’est lui qui va organiser la venue au Royaume Uni de plusieurs musiciens de blues à la fin des années cinquante, début des années soixante, c’est-à-dire avant les tournées de l’American Folk Blues Festival qui concerneront la France entre autres : Big Bill Broonzy, Sonny Terry et Brownie McGhee, Muddy Waters. Sans même parler de la popularité, la simple connaissance de l’existence du blues comme musique à part entière part de là.
Voilà, Chris Barber a joué un rôle majeur dans trois domaines : le revival du jazz Nouvelle Orléans, le skiffle et les premières tournées de bluesmen en Europe. Il vit encore aujourd’hui. Un grand merci à ce grand monsieur pour tout ce qu’il a fait !
10/ Otis Spann
On termine avec un pianiste de blues, Otis Spann. Otis Spann est né dans le Mississippi – grand classique – en 1930 et il est mort en 1970, ce sont les mêmes dates qu’Earl Hooker.
Otis Spann a commencé à se produire en 1944 dans les juke joints, les tavernes, de la région de Jackson. Il se fixe à Chicago en 1947 après la mort de sa mère et fréquente les clubs locaux. Il forme un petit groupe en 1950 mais doit partir faire son service militaire. En 1953 il regagne Chicago et se fait engager dans l’orchestre de Muddy Waters. Il va y rester quinze ans, jusqu’en 1968. Il est ainsi devenu le pilier du meilleur orchestre de blues qui ait jamais existé. Parallèlement, il enregistre aussi sous son nom pour quantité de marques.
Ainsi en 1954 il enregistre pour la marque Prestige un single intitulé It Must Have Been The Devil avec B. B. King et Jody Williams à la guitare, s’il vous plaît ! On l’écoute.
Par la suite Otis Spann n’a cessé de se produire, d’enregistrer et de faire des tournées et des festivals. Spann’s Stomp, Mule Kicking In My Stall, I’m In Love With You Baby… Il est évidemment impossible de citer tous les titres d’Otis Spann qui sont des chefs d’œuvre du blues de Chicago. Ce qu’on peut signaler cependant, c’est un morceau paru à titre posthume enregistré avec le groupe rock Fletwood Mac, morceau intitulé Hungry Country Girl, qui a décroché une place au hit parade. C’est le seul succès qu’Otis Spann ait jamais obtenu dans ce genre de classement. Injuste, évidemment.
Otis Spann, disciple du grand Big Maceo, est l’un des plus grands pianistes de blues de l’après-guerre. Beaucoup disent même le plus grand.
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :
https://www.radio-transparence.org/
Merci pour votre visite & Bon Blues !!
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