mercredi 10 janvier 2018

Séance 15


HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !




Séance 15


1/ Scott Joplin
On commence l’émission par un peu d’histoire pour aborder un style qui a précédé l’apparition du jazz, le ragtime. A la fin de la guerre civile américaine, c’est-à-dire vers 1875, une musique afro-américaine aux formes multiples s’était constituée. Parmi ces formes diverses, il y avait les spirituals, la forme religieuse avec ses rituels propres, le blues, la musique profane présente dans les zones rurales des Etats du sud, les string bands, ces orchestres à cordes accompagnés d’instruments folkloriques comme le « jug » - une bouteille dans laquelle on souffle- ou le « tub bass » composé d’une lessiveuse retournée et d’un manche à balai reliés par une corde, des orchestres de rue à cuivres qui jouaient essentiellement – mais pas que- des airs d’inspiration européenne comme des marches militaires par exemple, et enfin le ragtime. A noter que les seuls styles propres aux Noirs dans cet ensemble sont les spirituals et le blues. Pour les autres, dès l’origine, ils ont aussi été joués par des Blancs.
Le ragtime est un style de piano non improvisé qui est apparu dans le Missouri, autour de Saint-Louis, à Saint-Louis, puis très vite à Chicago, à Memphis, à Kansas City. Le ragtime est une espèce de patchwork où se mêlent des réminiscences de valses viennoises, de menuets, de lieder à la Schubert, de polkas, de polonaises, de quadrilles et de marches militaires, le tout sur un rythme sautillant, très marqué, très appuyé. Pour reprendre les mots du critique allemand Reimer von Essen dans un article sur le jazz Nouvelle Orléans paru en 1976, ont peut dire que le ragtime la « forme la plus européenne de la musique afro-américaine est issue d’une application des techniques musicales noires aux formes popularisées de la musique de salon européenne de cette époque ». Reimer von Essen  ajoute que l’influence afro-américaine ne fut sensible que dans le rythme. 
Le ragtime a été un des constituants du jazz. En fait, la force des orchestres de danse noirs, comme celui de Buddy Bolden par exemple dès 1890, en comparaison des orchestres blancs de la même époque qui jouaient dans le même style, a été d’intégrer des blues à leur répertoire. Ce qu’un Bolden perdait en technique, il le regagnait plus que largement en expressivité, en swing et en feeling. C’est ce qui explique qu’en une vingtaine d’années les orchestres noirs aient pris le pas sur les orchestres blancs, à tel point que le jazz passe souvent pour une musique noire dès son origine, ce qui n’est pas exact.
Le plus éminent représentant du ragtime est Scott Joplin, né en 1868, décédé en 1917. Ses œuvres les plus célèbres sont Maple Leaf Rag publié en 1899 (le disque n’existe pas encore mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une musique écrite et la partition s’est vendue à au moins un million d’exemplaires, mais Scott Joplin n’a pas touché grand chose là-dessus) et The Entertainer publié en 1902. On écoute ce dernier morceau qui est paru en 1909 sous forme de rouleau de piano actionnant un piano mécanique.
The Entertainer a fait l’objet d’une reprise par Joshua Rifkin en 1970. Cette reprise, au rythme beaucoup plus lent que l’original, est passée quasiment inaperçue. En revanche, trois ans plus tard, en 1973, Marvin Hamlisch réalise une nouvelle adaptation proche de celle de Rifkin pour le film l’Arnaque. C’est un immense succès, qui fait redécouvrir le ragtime à toute une génération. Cette version atteint la troisième place au Billboard Hot 100. Par la suite, il y a eu plusieurs autres versions. Le film de Milos Forman paru en 1981 intitulé « Ragtime » est une illustration du regain d’intérêt pour le ragtime dans ces années-là.
En 1916, la santé de Scott Joplin a commencé à se détériorer. Il est hospitalisé dans un hôpital psychiatrique et il y décède à 49 ans. Scott Joplin a joué un rôle considérable dans l’élaboration de la musique afro-américaine au tournant du vingtième siècle. Il a écrit des opéras qui n’ont guère eu de succès. La vraie reconnaissance de son génie est en fait intervenue à titre posthume, bien après sa mort.


2/ Bob Gaddy.
Après le ragtime, on passe au blues avec le chanteur pianiste Bob Gaddy. Bob Gaddy est né en Virginie Occidentale, non loin de la Côte Est des Etats-Unis, en 1924 et il est mort en 1997.
Bob Gaddy est avec quelques uns, comme Larry Dale, Champion Jack Dupree ou les frères McGhee Brownie et Sticks, le pilier de la scène du blues de New York dans les années cinquante, soixante. Le blues de New York est bien moins connu que celui de Chicago qui a largement dominé le genre mais il est bien réel. En fait, l’ethnomusicologue Gérard Hertzhaft explique qu’il constituait en quelque sorte un ghetto à l’intérieur du ghetto, tant le jazz, le swing et le rhythm and blues dominaient à New York
Comme Chicago et les grandes villes industrielles du Nord, New York a bénéficié d’une importante migration des Noirs dans les années trente, quarante. Simplement, au lieu de remonter le Mississippi pour aller du Mississippi à Chicago, ils ont remonté la côte Est, de Virginie, de Géorgie, des Carolines jusqu’à New York. Les bluesmen de New York ont élaboré à la fin des années quarante un mix entre le country blues sophistiqué des Appalaches et de la Côte Est (celui de Blind Blake et Blind Boy Fuller) et le rhythm and blues urbain très en vogue à l’époque. 
Bob Gaddy arrive à New York en 1946.  Son premier enregistrement date de 1952. Il s’agit de Bicycle Boogie, paru chez Jackson records. Bob Gaddy réalise ensuite des enregistrements pour plusieurs petites marques. C’est chez Old Town que sa production est la plus étendue et la plus remarquable, avec des titres comme I Love My Baby, Paper Lady, Rip And Run. 
On écoute un morceau issu d’une session de 1957 chez Old Town, Come On Little Children. Bob Gaddy au chant et à la guitare est accompagné par Joe Ruffin à la guitare, Jimmy Right au saxo ténor, sans doute Al Hall à la basse et Gene Brooks à la batterie.
Bob Gaddy s’est fait accompagner à la guitare par Brownie McGhee pour ses premiers enregistrements et par la suite par Wild Jimmy Spruill ou Joe Ruffin, comme dans Come On Little Children. 
Bob Gaddy n’a pas récolté un succès considérable. Il cesse d’enregistrer vers 1960 mais il a continué à animer la scène de New York tout au long des années soixante et soixante-dix.
Bob Gaddy, voilà un nom qui mérite d’être plus connu que ce qu’il est actuellement.


3/ Tarheel Slim
On reste à New York avec l’artiste suivant, Tarheel Slim. De son vrai nom Allen Bunn, Tarheel Slim est né en Caroline du Nord en 1924. Il est mort en 1977. 
C’est à l’origine un artiste dans la tradition de la Côte Est. Il commence dans le registre du gospel, vire ensuite rhythm and blues. Ses premiers enregistrements datent de 1950. Avec le groupe des Larks, il obtient en 1951 deux succès classés au Billboard, le hit parade du rhythm and blues, dont l’un est une reprise d’un morceau de Sonny Boy Williamson (Rice Miller), Eyesight To The Blind. 
Tarheel Slim entame une carrière solo en 1952. Il enregistre pour Fury, la marque de Bobby Robinson, et Apollo des blues. Ca ne marcha pas trop, il épouse par la suite une chanteuse, Anna Lee Sandford, et ensemble sous le nom des Lovers, les Amoureux, ils remportent un succès avec Darling, It’s Wonderful.
En 1958 Tarheel Slim reprend sa carrière solo. Il enregistre des morceaux comme Wildcat Tammer ou Number Nine Train dans la veine du Chicago Blues, des morceaux qui claquent, sombres et durs. Il reforme ensuite un duo avec sa femme et c’est un morceau de cette époque que nous allons écouter : Lock Me In Your Heart. 
Le couple a connu un succès avec It’s Too Late, resté dix semaines au Top 20 en 1959. Les enregistrements ultérieurs de Tarheel Slim sont assez éclectiques. Après une coupure entre 1964-1965 et 1970, Tarheel Slim remonte sur scène. En 1975 il enregistre un dernier album, dans la veine du style classique de la Côte Est avec une guitare acoustique.
Tarheel Slim est un guitariste de blues complet et subtil qui s’est essayé avec bonheur dans des registres très variés. 


4/ Billy Adams
Place maintenant au rockabilly avec Billy Adams. Attention, ne pas confondre, il y a deux Billy Adams qui jouaient dans le même style à la même époque. L’un est né dans le Kentucky ; il est connu pour son morceau Rock Pretty Mama et il est toujours vivant. Ce n’est pas de lui dont on va parler aujourd’hui. 
Nous parlons d’un batteur né en 1937, décédé en 1984, qui est venu du Mississippi et s’est installé à Memphis où il a fait des enregistrements pour la maison Sun : sept singles exactement entre 1964 et 1966.    
Nous allons écouter un morceau de 1962, enregistré pour une petite marque de Memphis du nom de Home Of The Blues. Le morceau s’appelle Had The Blues (Twist).
Bien significative est cette adjonction entre parenthèses du mot twist après le titre du morceau, Had The Blues. Nous sommes en 1962. La grande époque du rock ‘n’ roll est déjà passée aux Etats-Unis. C’est la mode du twist, avec Chubby Checker et Joey Dee.
Et c’est comme ça qu’un Billy Adams, qui manifestement était capable de produire un rockabilly de très grande classe, comme le montre cet enregistrement, est complètement passé à côté du succès. 


5/ Casey Bill Weldon.
On revient au blues avec un chanteur guitariste d’avant-guerre, Casey Bill Weldon. William Weldon, né en 1909, était surnommé Casey, comme « K.C. », c’est-à-dire comme Kansas City où il a séjourné , alors qu’il venait à l’origine de l’Arkansas.
Casey Bill Weldon a été marié brièvement avec la chanteuse Memphis Minnie. Il s’est fixé à Chicago vers 1933 et il a gravé entre 1935 et 1938 près de 70 morceaux. J’ai choisi de vous faire écouter l’un d’eux, W.P.A. Blues, que je trouve d’une actualité brûlante puisque la WPA, la Work Projects Administration créée après la Grande Dépression en 1935 était l’agence fédérale américaine chargée de recruter des chômeurs pour réaliser les grands travaux décidés dans le cadre du New Deal par le président Roosevelt. Plusieurs bluesmen ont chanté la WPA, seul moyen pour les Noirs de trouver un boulot dans ces temps difficiles.
Casey Bill Weldon utilisait une guitare National en acier. Il a été surnommé le sorcier de la guitare hawaïenne, c’est-à-dire le style joué avec la guitare à plat sur les genoux, sans doute pour concurrencer la grande vedette du style de l’époque, Tampa Red. Son jeu de guitare est proche de celui de certains guitaristes de country.
Casey Bill Weldon est l’auteur de deux grands standards du blues : Somebody Done Changed The Lock On That Door, quelqu’un a changé le verrou sur cette porte, allusion classique aux back door men, les amants qui s’introduisaient chez leurs maîtresses par la porte de derrière et qui pouvaient parfois être confrontés à certaines surprises ; autre standard, We Gonna Move On The Outskirts Of Town. 
Après 1938, Casey Bill Weldon cesse d’enregistrer et on perd sa trace. Il aurait été vu en 1968 à Detroit. Certains auteurs situent sa mort aux alentours de 1970, sans qu’on ait de référence précise. C’était un guitariste au talent énorme qui a eu beaucoup d’influence à Chicago. Dommage qu’il n’ait pas pu profiter du blues revival des années soixante.


6/ Cow Cow Davenport
Nous passons maintenant de la guitare au piano, avec un pianiste de légende, Cow Cow Davenport. 
Charles Davenport est né en 1894 dans l’Alabama. Il est décédé en 1955. Il est l’un des grands créateurs du boogie woogie. Ses premiers enregistrements datent de 1924, pour la marque Okeh. C’est vraiment un pionnier, qui pratiquait au début un curieux mélange de ragtime et de barrelhouse, c’est-à-dire de musique sophistiquée et populaire, avant d’évoluer vers le boogie woogie.
Il doit son surnom, Cow Cow, à son principal succès enregistré en 1928, Cow Cow Blues. On l’écoute.
Cow Cow Davenport a tourné dans des spectacles de vaudeville et il a enregistré de manière prolifique dans les années vingt. Il a fait de nombreuses tournées dans le sud des Etats-Unis, ouvert un magasin de musique à Cleveland (Ohio). A la suite d’une attaque, il perd l’usage d’un bras mais assisté de Sammy Price, un grand pianiste de jazz et de boogie woogie, il a pu réaliser encore quelques enregistrements à la fin de la guerre. 
Cow Cow Davenport est un précurseur original du boogie woogie. Son Cow Cow Blues a été reproduit une quantité innombrable de fois et il est encore interprété de nos jours en concert et sur disque. 


7/ Houston Boines
L’artiste suivant est un peu un homme mystère. L’idée de l’émission est aussi de vous faire découvrir des artistes très peu connus et qui pourtant auraient mérité de l’être. En l’occurrence, il s’agit de Houston Boines, dont on sait en fait bien peu de choses. C’est un joueur d’harmonica né dans le Mississippi en 1918, qui a vécu à Greenville où il se serait marié, à Leland et à Memphis.
Houston Boines a fait partie un temps d’un groupe qui s’appelait les Rhythm Aces, comme le célèbre guitariste Little Milton. Il a enregistré en tout et pour tout huit titres entre 1952 et 1953. Huit titres seulement, mais huit morceaux de grande qualité. On écoute l’un d’eux, Operator.
Voilà bien un morceau qui annonce indiscutablement le rock ‘n’ roll. Houston Boines a réalisé l’enregistrement d’un morceau unique pour Sun avec Little Milton en 1953. Et ensuite on ne sait plus rien de lui sinon qu’il est mort en 1970.
Le morceau qu’on a écouté est disponible sur une série de CD en cinq volumes éditée par la marque Ace. La série s’intitule « The Modern Downhome Blues Sessions ». Le morceau Operator est inclus dans le volume 2, sous-titré « Mississippi et Arkansas, 1952 ». 


8/ Thurston Harris
L’artiste suivant est répertorié comme chanteur de rhythm and blues mais son registre est pleinement celui du rock ‘n’ roll. Il s’agit de Thurston Harris, né en 1931, mort en 1990.
Thurston Harris a commencé sa carrière en 1953. Il était le chanteur d’un groupe dont le nom changera à de nombreuses reprises, mais qui a connu ses succès sous le nom des Sharps. Thurston Harris signe chez Aladdin, la firme de Los Angeles, en 1957. Dès la première session, il décroche la timbale avec un morceau un peu étrange, Little Bitty Pretty One, qui atteint la sixième place au classement Billboard Hot 100.  
On écoute un morceau de 1958 intitulé Hey Baba Leba, qui est en fait une reprise d’un morceau de Helen Humes et Bill Doggett de 1945. Sauf qu’il transforme un rhythm and blues langoureux en dynamite !
Voilà un chanteur qui met de la gomme ! Après Little Bitty Pretty One, Thurston Harris a placé un deuxième titre dans le Top 20, Do What You Did. Malheureusement pour lui, ce sera son dernier succès. Il a continué néanmoins à enregistrer pour de nombreuses marques, dont Imperial la grande marque de la Nouvelle Orléans. Il sombre ensuite dans l’oubli dans les années soixante.
Voilà, c’était Thurston Harris, une vedette du rock ‘n’ roll noir qui a réalisé de grandes choses.


9Frankie Lee Sims
Nous allons parler à présent d’un chanteur guitariste de blues du Texas, Frankie Lee Sims. Frankie Lee est né en 1916 et il est mort en 1970. 
Sa famille s’est établie au Texas alors qu’il avait une dizaine d’années. Vers 1945 Frankie Lee Sims se fixe à Dallas. Il joue avec T-Bone Walker dans des clubs. Il réalise ses premiers enregistrements en 1948. C’est en 1955 qu’il remporte un grand succès avec Lucy Mae Blues, enregistré chez Specialty. Il récidive deux ans plus tard chez Ace avec Walkin’ With Frankie qu’on écoute. Frankie Lee Sims est au chant et à la guitare, Willie Taylor au piano, Jack White au saxo ténor, Ralph Morgan à la basse et Jimmy Mercy Baby Mullins à la batterie.
Frankie Lee Sims a peu enregistré par la suite. Après 1965 il disparaît quasiment de la scène. Il n’a pas réussi à profiter du blues revival des années soixante comme par exemple Lightnin’ Hopkins, la grande star du Texas.
Frankie Lee Sims était néanmoins un grand bluesman. C’était l’un des quatre guitaristes mousquetaires du Texas qui ont remporté de grands succès après guerre et dans les années cinquante : Lightnin’ Hopkins en tête bien sûr, Smokey Hogg, Lil’ Son Jackson et Frankie Lee Sims. Ce dernier a su conjuguer avec bonheur un langage rural et une approche moderne, la rudesse du Texas et un style plein de swing. 
Frankie Lee Sims, un grand nom du Texas !


10/ John Lee Hooker
Allez, pour terminer l’émission on va se passer un John Lee Hooker. John Lee Hooker, je vous l’ai présenté superficiellement lors de la première émission en vous parlant de Shake It Baby, le morceau qui l’a lancé en Europe au début des années soixante.
John Lee Hooker est avec Lightnin’ Hopkins, B. B. King, Muddy Waters et quelques autres peut-être, Jimmy Reed, Sonny Boy Williamson, Howlin’ Wolf, T-Bone Walker, un des monstres sacrés du blues et l’un des plus connus, y compris dans le grand public.
Je ne vais pas retracer ici toute sa carrière, ce serait trop long. On aura l’occasion de reparler souvent de John Lee Hooker. Je vais me centrer sur le morceau qu’on va écouter et le contexte dans lequel il a été enregistré. Le morceau s’intitule Trouble Blues, c’est un morceau de la période Chicago de John Lee Hooker.
Cette période se situe principalement entre 1955 et 1959. En 1953, 1954, la carrière de John Lee Hooker à Detroit marque le pas. C’est l’heure du rock ‘n’ roll et un bonhomme tout seul avec sa guitare, ça ne marche plus. En revanche les orchestres de Chicago tournent à fond. John Lee vient faire un tour dans la ville et après une folle soirée où John Lee Hooker a été accompagné par l’harmoniciste Little Walter, l’idée germe de le faire enregistrer avec l’orchestre de Jimmy Reed, le king du rockin’ blues de Chicago qui sévit sur la marque Vee-Jay. 
Il revient au guitariste Eddie Taylor, le compagnon de toujours de Jimmy Reed, la tâche difficile de discipliner un nouveau leader tout en le laissant s’exprimer ; difficile, car John Lee Hooker a une tendance à dériver à la guitare. Eddie Taylor remarquera avec humour : « C’était beaucoup plus simple qu’avec Jimmy Reed car Hooker, lui, est toujours à jeun quand il enregistre ». 
Dès lors, John Lee Hooker renoue avec le succès. Wheal And Deal, Time Is Marching, Dimples sont des succès. Le public noir achète en masse et John Lee Hooker reprend pied le dans classement national rhythm and blues.
Trouble Blues, enregistré lors de la seconde session en 1956, sans Jimmy Reed, est l’un de ces morceaux qui marchent du feu de Dieu. John Lee Hooker, au chant et à la guitare est entouré d’Eddie Taylor à la guitare, George Washington à la basse et Tom Whitehead à la batterie.
John Lee Hooker a réalisé huit sessions à Chicago entre octobre 1955 et janvier 1959. Les morceaux de cette période sont fabuleux. Ils ont été réédités sous le label Charly dans une série de six CD intitulée « John Lee Hooker – The Vee-Jay Years 1955-1964 », que je vous recommande évidemment.


Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE

Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :

https://www.radio-transparence.org/

Merci pour votre visite & Bon Blues !!

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