HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !
Séance 16
1/ Smokey Hogg
On commence avec un Texan, le chanteur guitariste Smokey Hogg. Andrew Smokey Hogg est né au Texas en 1914 et il est mort en 1960. A ne pas confondre avec Willie Hogg, usurpateur notoire de New York qui était surtout un mauvais imitateur de Lowell Fulson.
On commence avec un Texan, le chanteur guitariste Smokey Hogg. Andrew Smokey Hogg est né au Texas en 1914 et il est mort en 1960. A ne pas confondre avec Willie Hogg, usurpateur notoire de New York qui était surtout un mauvais imitateur de Lowell Fulson.
Smokey Hogg a joué dans son adolescence avec le guitariste Black Ace. C’est grâce à lui qu’il réalise son premier enregistrement pour Decca à Chicago en 1937. Vers 1945, il joue avec les grandes figures du Texas, Texas Alexander et Lightnin’ Hopkins. En 1947 il enregistre plusieurs faces pour une petite marque de Dallas, Bluebonnet, qui les revend à Modern.
Parmi ces faces, Too Many Drivers, une reprise d’un morceau de Big Bill Broonzy est un succès. Du coup, Modern a fait enregistrer Smokey Hogg dans son studio bien équipé de Los Angeles. Au cours d’une session de 1947, Smokey Hogg grave Worryin’ Mind, qu’on écoute. Smokey Hogg au chant et à la guitare est entouré de Hadda Brooks au piano, Bill Davis à la basse et Al Wichard à la batterie.
A noter le superbe soutien au piano de Hadda Brooks, dont la sensibilité n’est pas pour rien dans la réussite de ce morceau.
C’est toujours pour Modern que Smokey Hogg grave ses deux plus grands succès : Long Tall Mama en 1949 et surtout Good Morning Little Schoolgirl en 1950, une reprise cette fois d’un morceau de John Lee Sonny Boy Williamson qui atteint la neuvième place au Billboard rhythm and blues.
Par la suite, Smokey Hogg grave abondamment pour de nombreuses marques jusqu’en 1955. Après, sa popularité décroît et il sombre dans l’alcool. Quand il meurt en 1960, il est oublié de tous.
Smokey Hogg est l’un des trois grands bluesmen texans de l’après-guerre, avec Lil’ Son Jackson et le grand Lightnin’ Hopkins, qui lui fait partie des meilleurs bluesmen de tous les temps. Smokey Hogg avait sa formule : jouer à la guitare électrique des thèmes classiques d’avant-guerre. Et il faut reconnaître que cela a très bien marché dans les années quarante et au début des années cinquante. Simplement, il n’a pas su s’adapter à la vague du rhythm and blues et du rock ‘n’ roll qui a déferlé dans les années cinquante, soixante. Dommage, vraiment dommage. Smokey Hogg était bourré de talent, c’est un immense artiste.
2/ Clarence Frogman Henry
Clarence Frogman Henry est né en 1937 à la Nouvelle Orléans. Et comme tout pianiste de la Nouvelle Orléans qui se respecte, c’est un disciple de Professor Longhair et de Fats Domino, les deux grands maîtres du piano. En 1952, Clarence Henry intègre le groupe de rhythm and blues de Bobby Mitchell et les Topers. En 1955, il rejoint l’orchestre du saxophoniste Eddie Smith.
La grande année de Clarence Henry, c’est 1956. Pour être plus précis, septembre 1956. Le talent scout – le recruteur - de la maison Chess, Paul Gayten, le fait enregistrer dans un studio spécialisé pour le produire directement. Le titre est un morceau gadget où Clarence Henry imite la grenouille, frog en anglais, d’où le surnom de « frogman » dont il sera affublé. On l’écoute.
Cette chanson était en fait destinée à n’être qu’une face B. C’est un DJ local, très connu, Poppa Stoppa, qui a diffusé le morceau alors qu’il n’était pas encore publié. L’engouement du public est tel que le titre devient la face A. Il atteindra la troisième place du classement rhythm and blues et la vingtième du classement général pop.
A l’origine, le morceau devait être scindé en trois. En particulier une chanteuse devait assurer la voix féminine. La chanteuse n’étant pas disponible le jour de l’enregistrement, Clarence Frogman Henry a dû assumer les trois voix : la normale, la féminine et la grenouille !
Clarence Frogman Henry a obtenu deux autres succès en 1961 : une reprise de Bobby Charles, (I Don’t Know Why) But I Do ! – à noter que ledit Bobby Charles est également l’auteur de See You Later Alligator dont la reprise de Bill Haley fera un carton ; pas de doute, Bobby Charles n’a pas dû naître sous une bonne étoile !- ; autre succès de 61 pour notre ami Frogman, You Always Hurt The One You Love.
Il a joué ensuite dans un club de la Nouvelle Orléans. Et aux dernières nouvelles, il joue encore à quatre vingt balais !
3/ Clarence Gatemouth Brown
On termine l’émission avec un artiste complet sous tous rapports puisqu’il était chanteur, guitariste, violoniste et harmoniciste et qu’il était à l’aise aussi bien dans le blues, le jazz ou le country & western ! Il s’agit de Clarence Gatemouth Brown, né en 1924, mort en 2005.
On termine l’émission avec un artiste complet sous tous rapports puisqu’il était chanteur, guitariste, violoniste et harmoniciste et qu’il était à l’aise aussi bien dans le blues, le jazz ou le country & western ! Il s’agit de Clarence Gatemouth Brown, né en 1924, mort en 2005.
La famille de Clarence Brown s’est établie dans le Texas lorsqu’il avait six ans. C’est au lycée qu’il reçoit le surnom de Gatemouth. Très tôt, il est influencé par T-Bone Walker. Il grave ses premiers disques pour Aladdin en 1947 et Peacock en 1949.
Ses premiers enregistrements ont été réunis sur un album intitulé « San Antonio Ballbuster » d’où est extrait le morceau instrumental qu’on va écouter, Okie Dokie Stomp, enregistré à Houston en 1954.
Clarence Gatemouth Brown remporte un grand succès au Texas dans les années cinquante avec des morceaux comme Okie Dokie Stomp qu’on vient d’entendre, ou Gate’s Salty Blues, She Wincked Her Eye, ou Boogie Uproar.
Dans les années soixante, il cesse d’enregistrer et se produit marginalement en club. Il occupe un poste de shérif à Durango dans le Colorado. Sa carrière musicale est relancée en 1971 lorsqu’il accepte de participer à une tournée européenne du Chicago Blues Festival, la tournée qui a pris le relais de l’American Folk Blues Festival en perte de vitesse dans les années soixante-dix. Il fait une grosse impression lors de cette tournée. et participe ensuite à de nombreux festivals, jusqu’en Union Soviétique en 1979 ce qui était assez exceptionnel pour un américain. Il s’est mis à graver des albums dans des genres différents, blues, rhythm and blues, country. Il a continué à se produire et à enregistrer jusqu’à la fin en 2005.
Clarence Gatemouth Brown était un extraordinaire virtuose de la guitare et du violon. Il a su se dégager de l’influence de T-Bone Walker, très prégnante à ses débuts, pour construire un style personnel intense plein d’imagination. C’était aussi un showman très démonstratif qui savait enflammer son public.
C’était Clarence Gatemouth Brown, le shérif du Texas à ne pas oublier !
4/ Bessie Smith
Place maintenant à une grande dame, une impératrice en fait. C’est ainsi en effet qu’on surnommait Bessie Smith, qui est peut-être encore maintenant la plus connue des chanteuses de blues, grâce au rayonnement qu’elle a eue à travers le jazz.
Place maintenant à une grande dame, une impératrice en fait. C’est ainsi en effet qu’on surnommait Bessie Smith, qui est peut-être encore maintenant la plus connue des chanteuses de blues, grâce au rayonnement qu’elle a eue à travers le jazz.
Bessie Smith appartient à une génération de chanteuses apparue dans les années vingt, après le succès en 1920 du Crazy Blues de Mammy Smith, la première chanteuse de blues enregistrée. Ces chanteuses ont marié dans leur répertoire des blues proprement dits et des chansons de théâtre qui reprenaient souvent les airs en vogue du moment. C’est pourquoi on les a appelées des chanteuses de « vaudeville blues ».
Bessie Smith est née en 1894, elle est décédée en 1937. Très tôt, elle est engagée par une troupe ambulante dont la vedette est la légendaire Gertrude Ma Rainey, auteur du célèbre See See Rider. Bessie Smith enregistre son premier 78 tours en 1923, avec sur la face A Downhearted Blues et sur la face B Gulf Coast Blues. Les deux titres sont un succès.
Dès lors Bessie Smith ne cessera de se produire et d’enregistrer, même après la crise de 1929, qui a pourtant sonné le glas pour la plupart des chanteuses de vaudeville blues. Elle a pu s’entourer des meilleurs musiciens de jazz de l’époque comme Louis Armstrong, Coleman Hawkins, Fletcher Henderson… Elle a collectionné les succès tout au long de sa carrière et plusieurs de ses morceaux, comme Backwater Blues ou Empty Bed Blues sont devenus des standards du blues.
On écoute l’un de ses hits de l’année 1927, Alexander’s Ragtime Band. Bessie Smith est au chant, Joe Smith au cornet, Jimmy Harrison au trombone, Coleman Hawkins à la clarinette, Fletcher Henderson au piano et Charlie Dixon au banjo.
La légende de Bessie Smith est liée aux circonstances de sa mort survenue lors d’un accident de la route dans le Mississippi. On a dit que Bessie Smith était morte dans une ambulance alors que les secours n’avaient pas pu la faire admettre dans l’hôpital le plus proche à cause de la couleur de sa peau. Cette histoire figure par exemple dans l’histoire du jazz parue chez Larousse en 1967. En fait, des investigations ultérieures ont jeté un doute sur sa véracité.
Quoi qu’il en soit, Bessie Smith possédait une voix exceptionnelle, hors du commun, et ses disques ont joué un rôle considérable dans la propagation du blues à travers les Etats Unis et le monde entier.
5/ Lawrence Walker
On change de style à présent avec un accordéoniste cajun, Lawrence Walker. La musique cajun est celle de la Louisiane, autrefois un Etat français avant que Napoléon le vende aux Etats-Unis.. On donne à la musique de Louisiane le nom de zydeco, dont l’origine vient peut être du morceau fétiche Les Haricots – zydeco - E Pas Salé, mais c’est controversé.
On change de style à présent avec un accordéoniste cajun, Lawrence Walker. La musique cajun est celle de la Louisiane, autrefois un Etat français avant que Napoléon le vende aux Etats-Unis.. On donne à la musique de Louisiane le nom de zydeco, dont l’origine vient peut être du morceau fétiche Les Haricots – zydeco - E Pas Salé, mais c’est controversé.
Lawrence Walker est né en 1905 ou en 1907 – j’ai trouvé des dates différentes selon les auteurs – mais en tout cas c’était en Louisiane, à Duson. Il a enregistré dès 1929 pour la marque Bluebird. Mais c’est surtout après la guerre que sa carrière a vraiment décollé, d’autant qu’il s’est surtout consacré à la riziculture pour gagner sa vie auparavant.
Après la guerre, il forme un groupe, les Wandering Aces. Sa popularité grimpe très vite. Il enregistre régulièrement pour les marques Khoury et Lyrics. On enregistre un morceau de 1953 intitulé initialement Birthday Cake Boogie rebaptisé Keep Your Hands Off It.
Pas forcément évident de se procurer des disques de Lawrence Walker. On trouve cependant des vinyls sur le marché, essentiellement des 45 tours. Le morceau qu’on vient d’entendre est tiré d’une excellente série publiée par la marque Ace, « Boppin’ By The Bayou », le n°1 en l’occurrence. J’en profite pour recommander au passage la série de la même marque intitulée « Bluesin’ By The Bayou » qui présente des bluesmen.
Pour finir l’histoire de Lawrence Walker, en 1957 une brouille éclate au sein des Wandering Aces et le reste de la troupe s’oriente vers le rock ‘n’ roll. Lawrence Walker continue à jouer et à enregistrer de manière prolifique dans le style rockabilly cajun. Il obtient un succès avec le morceau Allons Rock ‘n’ Roll. Lawrence Walker est décédé en 1968. C’est incontestablement une des gloires de la musique cajun.
6/ Mighty Joe Young
Retour au blues avec un guitariste, Mighty Joe Young
Retour au blues avec un guitariste, Mighty Joe Young
Mighty Joe Young est né en Louisiane en 1927, il est mort en 1999. Il s’établit à Chicago en 1955. Il travaille avec Howlin’ Wolf, Billy Boy Arnold, Otis Rush. Il est un accompagnateur présent sur de nombreuses sessions mais n’enregistre sous son nom que quelques titres pour de petites marques.
Ce n’est qu’à la fin des années soixante, voire au début des années soixante-dix, qu’il sort du rôle d’accompagnateur et entame une carrière personnelle. A cette époque, on cherche de nouveaux noms, de nouveaux styles. Celui de Mighty Joe Young combine de nombreuses influences : T-Bone Walker, B.B. King, Magic Sam, Otis Rush, Buddy Guy… Si les trois derniers incarnent la deuxième génération « moderne » de Chicago, lui appartient en quelque sorte à la troisième, si l’on peut dire…
On écoute un morceau tiré de l’album « Chicken Heads », paru en 1974. Le morceau s’intitule Mighty Man.
A la fin des années soixante-dix, Mighty Joe Young est très demandé, très présent dans les clubs. Il sort plusieurs albums (Ovation, Black & Blue). Il est actif jusque dans les années quatre-vingt.
7/ Lightnin’ Hopkins
C’est d’un autre guitariste de blues que nous allons parler à présent, un grand, un très grand, Sam Lightnin’ Hopkins.
C’est d’un autre guitariste de blues que nous allons parler à présent, un grand, un très grand, Sam Lightnin’ Hopkins.
Sam Hopkins est né en 1912 au Texas. Il a accompagné le légendaire Blind Lemon Jefferson, le pionnier du blues texan, dans les années vingt. Il en a gardé une impression profonde toute sa vie. Durant la semaine il travaille dans les champs de coton et de maïs, le week-end il anime les bals. Dans les années trente il vit d’expédients. Vers 1937 il est condamné à 200 jours de « road gang », un pénitencier dur de Houston. Par la suite, il retrouve les plantations, un emploi dans les chemins de fer. Il tient aussi une loterie clandestine.
En 1944, 1945, il joue avec Texas Alexander, un chanteur texan célèbre. Il fréquente un quartier de Houston où il se fait repérer par une productrice de la firme de Los Angeles Aladdin en 1946. Elle le convainc de faire le voyage avec le pianiste Wilson Smith. A LA, ils sont rebaptisés Thunder Smith le Tonnerre, et Lightnin’ Hopkins l’Eclair. Le morceau Katie Mae remporte un grand succès. La carrière de Lightnin’ est lancée.
Lightnin’ Hopkins revient à Houston. Il enregistre d’abord pour Gold Star puis pour d’autres marques. Il collectionne les succès : Short Haires Woman en 1947, Tim Moore’s Farm en 1948, Fast Life Woman en 1949, Coffee Blues en 1950, Give Me Central 209 en 1951. Il enregistre abondamment jusqu’en 1954.
Il connaît ensuite une éclipse pendant quelques années. Il est retrouvé en 1959 par les ethnomusicologues Sam Charters et Mack McCormick. C’est la grande vague du blues revival, Lightnin’ en profite à plein. Pendant une quinzaine d’années il est partout, dans des bars, des concerts, des universités, au Carnegie Hall. Il enregistre pour une quantité incroyable de firmes. Il aurait enregistré plus de 1000 titres, parfois à raison de trois disques par semaine ! Sur ce plan, il détient le record absolu.
En 1964, malgré sa phobie des avions il traverse l’Atlantique pour participer à la tournée de l’American Folk Blues Festival. En 1966, un peu fatigué de l’agitation du revival, il se retire à Houston. Mais il continue à enregistrer bien sûr. C’est d’ailleurs un morceau de 1968 que nous allons écouter, Mojo Hand. Mojo Hand, c’est son morceau fétiche, son succès le plus connu. Dans cette version enregistrée à Houston, il est entouré de Lawrence Evans à la basse, Cedric Hayward au piano et Ben Turner à la batterie.
Dans les années soixante-dix, Lightnin’ sort un ou deux albums par an. Il décède en 1982.
Lightnin’ Hopkins avait une personnalité incroyable. C’était un guitariste d’exception, un poète fabuleux à la voix rocailleuse, un philosophe savoureux, un génie du blues à l’état pur. Il y a une quinzaine d’années, le magazine Soul Bag spécialisé dans le blues et la soul, avait lancé un questionnaire auprès de ses lecteurs pour savoir quel bluesman était le plus populaire. Lightnin’ Hopkins était arrivé largement en tête, devant John Lee Hooker et les autres. J’avoue ne pas avoir participé à ce vote, mais c’est exactement ce que j’aurais voté. Lightnin’, c’était le blues, tout simplement.
Après un tel éloge, je me dois de recommander quelques disques. Le morceau qu’on a écouté, Mojo Hand, était extrait d’un CD intitulé « Rainy Day In Houston » paru chez Indigo. C’est un disque excellent. Je recommande également « Burnin’ In L.A. » édité par Arhoolie, et puis évidemment toute la série des morceaux de l’immédiat après-guerre parue chez JSP sous le titre « Lightnin’ Hopkins – All The Classics 1946-1951 ».
8/ Peetie Wheatstraw
Et maintenant nous allons parler d’un pianiste, Peetie Wheatstraw. Son vrai nom était William Bunch. Il est né en 1902 dans le Tennessee et il est mort en 1941.
Et maintenant nous allons parler d’un pianiste, Peetie Wheatstraw. Son vrai nom était William Bunch. Il est né en 1902 dans le Tennessee et il est mort en 1941.
Peetie Wheatstraw passe sa jeunesse dans l’Arkansas. Il s’établit à Saint Louis vers 1925. Il joue avec le guitariste Charley Jordan et il devient une figure extrêmement populaire de Saint Louis. C’est en 1930 qu’il commence à enregistrer, pour la marque Vocalion. Il se fait appeler « The devil’s son-in-law », le gendre du diable, et « The high sherif in hell », le grand shérif de l’enfer.
On écoute un morceau de 1937, Peetie Wheatstraw Stomp. On ne sait pas qui l’accompagne.
Peetie Wheatstraw a mis au point avec Charley Jordan une formule d’accompagnement chant / piano / guitare extrêmement efficace. S’il est vrai que les variations mélodiques de ses chansons sont assez limitées, son succès repose beaucoup sur le contenu des paroles avec son jive (des paroles à double sens, avec bien souvent une connotation sexuelle), ses thèmes érotiques et le personnage de démon sorti de l’enfer qu’il s’était construit et qu’il introduisait dans ses textes.
Peetie Wheatstraw est une figure importante du blues urbain des années trente. Sa grande popularité peut être mesurée par l’abondance de ses enregistrements. Avec 161 faces gravées avant-guerre, y compris dans la période qui a suivi la Grande Dépression ce qui est très rare, il est l’un des bluesmen les plus prolifiques de son temps.
En 1941 sa voiture a été percutée par un train à un passage à niveau et il est mort le jour de son anniversaire, le 21 décembre. Faut-il y voir la main du diable ? Qui sait ?
Toujours est-il que l’intégralité de ses enregistrements a été publiée en 1994 en 7 CD par la marque Documents. Malheureusement, comme beaucoup de morceaux publiés chez Documents, un certain nombre ne sont pas de bonne qualité en ce qui concerne le son. Heureusement tout de même, il y a suffisamment de morceaux qu’ion peut écouter assez convenablement.
9/ Vikki Nelson
Après ce diable de Peetie Wheatstraw, c’est une voix féminine que nous allons entendre à présent, celle de Vikki Nelson.
Après ce diable de Peetie Wheatstraw, c’est une voix féminine que nous allons entendre à présent, celle de Vikki Nelson.
Le morceau qu’on va écouter fait partie des raretés du rhythm and blues et il n’est pas évident de trouver des informations sur la chanteuse Vikki Nelson. Il semble qu’elle ait commencé à enregistrer en 1951 chez Brunswick. Elle a gravé 14 titres entre 1951 et 1961 pour des marques diverses, Pemium, Vik, Dauntless etc.
On écoute un morceau de 1957 enregistré chez Vik, une sous marque de la firme RCA Victor : A Fool For Leavin’, parfois nommée I Was A Fool For Leaving. Vikki Nelson au chant est accompagnée par le saxo ténor Sam Taylor, les autres accompagnateurs sont inconnus.
Un morceau rare, bien caractéristique de l’ambiance rhythm and blues qui régnait à New York dans les années cinquante. Là où le blues de Chicago sonnait électrique avec une dominante de guitare, le blues de New York se place dans le rhythm and blues avec des cuivres et des chanteurs, ou des chanteuses, dans la lignée des shouters.
A Fool For Leavin’ est tiré d’un vinyl paru en 1980 chez Moonshine, « New York Knockouts », où Vikki Nelson côtoie des artistes comme Wilbert Harrison ou Chuck Willis.
Vikki Nelson a enregistré deux morceaux au début des années soixante chez Discovery. On perd sa trace ensuite. Certains de ses morceaux ont été réédités récemment dans des compilations diverses.
10/ Eddy Clearwater
Nous allons parler à présent d’un guitariste de blues, gaucher, toujours vivant lui aussi. Il s’agit d’Eddy Clearwater, de son vrai nom Edward Harrington, né en 1935 dans le Mississippi.
Nous allons parler à présent d’un guitariste de blues, gaucher, toujours vivant lui aussi. Il s’agit d’Eddy Clearwater, de son vrai nom Edward Harrington, né en 1935 dans le Mississippi.
Eddy Clearwater s’établit à Chicago en 1950. Il rejoint d’abord un groupe de gospel avant de fonder un groupe de blues en 1952-1953. Il joue alors dans des clubs de Chicago et côtoie Howlin’ Wolf, Otis Rush, Magic Sam. Son premier enregistrement date de 1957 et il est réalisé pour la marque Atomic H dirigée par son oncle. C’est en 1959 qu’il obtient un succès avec A Minor Cha-Cha.
Dès lors, Eddy Clearwater ne cesse plus d’enregistrer. D’abord pour LaSalle, Federal, USA ; en 1980 il sort pour Rooster Blues un album intitulé « The Chief » où il apparaît sur la pochette avec une coiffure d’indien. Il sera dorénavant Eddy « The Chief » Clearwater.
On va écouter un morceau intitulé Sweet Little Rock And Roller, une reprise de Chuck Berry issue d’un album paru en 2000 chez Bullseye Blues & Jazz, « Reservation Blues ». Eddy Clearwater au chant et à la guitare est entouré de Duke Robillard à la guitare rythmique, Matt McCabe au piano, Patrick McKeever à la basse et Jeff McAllister à la batterie.
Eddy Clearwater s’est fait une spécialité de reprendre les morceaux de Chuck Berry. Il y parvient à merveille ! C’est un guitariste qui a émergé dans les années cinquante dans un style plutôt West Side, influencé par Otis Rush. Ses reprises de Chuck Berry sont d’une efficacité vraiment redoutable. Pour l’avoir vu sur scène, ça se passait à Cognac il y a quelques années, je peux vous dire que son show est très impressionnant.
A ma connaissance son dernier disque a été réalisé chez Cleartone en 2014. L’album s’appelle « Soul Funky ».
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :
https://www.radio-transparence.org/
Merci pour votre visite & Bon Blues !!
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