HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !
Séance 47
1/ Howlin’ Wolf, 1910-1976
Howlin’ Wolf, Chester Burnett de son vrai nom, est l’un des maîtres du blues de Chicago des années cinquante soixante. Il est l’auteur d’un grand nombre de standards du genre comme Spoonful, Wang Dang Doodle, Who’s Been Talking ?, Going Down Slow, Hidden Charms et bien d’autres…
On écoute un morceau de 1961 paru chez Chess, qui est peut-être celui qui est le plus connu du fait de sa reprise par les Rolling Stones, The Red Rooster. Howlin’ Wolf est au chant et à la guitare, Johnny Jones au piano, Hubert Sumlin à la guitare, Willie Dixon à la basse et Sammy Lay à la batterie.
Le morceau qu’on vient d’écouter représente la quintessence du blues de Chicago : une voix sauvage et agressive, une atmosphère incroyable, un rythme lent et envoûtant, un accompagnement top niveau, notamment avec Hubert Sumlin à la guitare ; Hubert Sumlin dont Jimmy Hendrix disait qu’il était le meilleur de sa génération.
A noter que le titre original du morceau est The Red Rooster, le coq rouge. Mais comme les Rolling Stones ont repris le morceau en 1964 sous le titre Little Red Rooster, petit coq rouge – ce qui correspond non au titre mais aux paroles de la chanson originale -, on trouve le même morceau sous les deux noms. A noter aussi que cette reprise, effectuée contre l’avis de leur producteur, a permis au jeune groupe de rock de décrocher son deuxième hit numéro 1 au hit-parade du Royaume Uni. Merci Howlin’ Wolf !
Howlin’ Wolf a beaucoup enregistré pour Chess et s’est produit jusqu’à sa mort dans les boîtes de Chicago. Il a fait partie de la tournée de l’American Folk Blues Festival de 1964. Il a été l’une des personnalités dominantes non seulement du blues de Chicago mais du blues tout court après la guerre.
2/ Tabby Thomas, 1929-2014
Chanteur, guitariste et pianiste né à Baton Rouge, la capitale de la Louisiane. Il fait de la radio, gagne un concours en 1959 ce qui lui permet d’enregistrer un disque pour Hollywood Records. Le disque n’a pas trop de succès. Tabby Thomas joue alors dans les clubs de Baton Rouge avec son groupe, les « Mellow, Mellow Men ». Il enregistre pour de petits labels.
C’est finalement Jay Miller, le producteur basé à Crowley dont on a beaucoup parlé dans cette émission et qui a joué un rôle essentiel pour le swamp blues, le blues de la Louisiane, qui va lui offrir l’opportunité décisive en le faisant enregistrer pour Excello. Le titre Hoodoo Party marche bien. Je vous propose d’écouter la face B du 45 tours sorti en 1962, Roll On Ole Mule.
Tabby Thomas grave plusieurs disques pour Excello dans les années soixante. A la fin de la décennie il se retire de la scène et fonde sa propre maison de disques, Blue Beat. Il donne sa chance à de nombreux artistes locaux. Sur son label qui devient une marque connue et dans son club de Baton Rouge, le « Tabby’s Blues Box et Heritage Hall ».
A partir des années quatre-vingt Tabby Thomas sort des albums sur diverses marques. Il a aussi fait des tournées en Europe. Tabby Thomas s’est imposé alors comme une personnalité incontournable dans le monde du swamp blues.
3/ Pilgrim Jubilee Singers
Les groupes de gospel ont la particularité de garder le même nom alors qu’ils ne cessent d’évoluer au fil des ans. Les Pilgrim Jubilee Singers n’échappent pas à cette règle. Le groupe a été créé en 1934 à Jackson dans le Mississippi et il existe encore de nos jours, mais évidemment sans aucun des membres présents à l’origine.
Les deux fondateurs étaient Elgie Graham et Willie Johnson. La composition du groupe a été profondément renouvelée lorsque la famille Graham s’est établie à Chicago en 1950. Les deux fondateurs étaient déjà partis lorsque les Pilgrim Jubilee Singers ont sorti leur premier album chez Peacock en 1962, « Walk On ».
On écoute un morceau de cet album, A City.
Cleave Graham le leader est baryton, Clay Graham ténor, Percy Clark ténor, Major Roberson baryton, Rufus Crume à la guitare, Lafayette Leake au piano, Willie Dixon à la basse et soit Odie Payne soit Clifton James à la batterie.
Il est frappant de constater que le groupe s’est fait accompagner par les meilleurs musiciens de blues de Chicago, ce qui a représenté une évolution considérable à l’époque. Traditionnellement, dans les milieux du gospel le blues était assimilé à la musique du diable. Mais il faut bien constater que l’adjonction de musiciens de blues top niveau à des ensembles de gospel aussi bons que les Pilgrim Jubilee Singers a produit une musique vraiment sensationnelle.
Les Pilgrim Jubilee Singers constituent l’un des groupes qui ont fait évoluer le gospel dans cette direction dans les années cinquante soixante. Ils ont sorti en tout 25 albums pour six labels différents. Noël Balen, qui a écrit un super ouvrage sur le gospel, écrit que les Pilgrim Jubilee Singers représentent une des plus belles réussites du genre.
4/ Dolly Cooper
Dolly Cooper fait partie de ces très nombreuses chanteuses de rhythm and blues qui n’ont pas réussi à décrocher de succès probant dans les années cinquante ou soixante et qu’on retrouve aujourd’hui sur un grand nombre de compilations consacrées au rhythm and blues, tout simplement parce que ces chanteuses étaient vraiment très douées.
De Dolly Cooper on ne connaît essentiellement que sa discographie. Et encore ! Elle a commencé sa carrière sous le nom de Thelma Cooper et elle aurait enregistré quelques morceaux pour de petits labels de la côte Est qui sont difficiles à trouver aujourd’hui.
C’est pourtant sans doute l’un de ces morceaux qui lui permet d’être repérée par le directeur artistique de Savoy Records chez qui elle signe en 1953. Elle grave alors sous le nom de Dolly Cooper trois 45 tours pour ce label entre 1953 et 1955. Elle signe ensuite chez Modern en 1955. On écoute un morceau du premier 45 tours qu’elle sort chez Modern en 1955 à l’origine sous le nom de Linda Peters car elle était toujours officiellement sous contrat avec Savoy. Le morceau s’appelle Ay La Bah.
Il s’agit en fait de la face B du 45 tours. La face A, My Man, était une reprise du morceau de Helen Humes He May Be Your Man. Ni l’un ni l’autre ne font recette, pas plus que les titres présents sur les deux autres 45 tours enregistrés par Dolly Cooper.
C’est la fin. Dolly Cooper devait être dans une situation vraiment désespérée. Elle écrit une lettre au producteur de Savoy en le suppliant de la reprendre. Elle est prête à enregistrer gratuitement s’il lui paye le voyage retour de Los Angeles à Philadelphie. Le producteur a répondu cyniquement : « je t’avais dit de ne pas faire de deal avec ces enfoirés de Modern » (en fait il a utilisé un terme bien plus cru qu’enfoiré). On n’ose imaginer ce que certaines chanteuses ont dû subir de la part de ce genre de bonshommes.
Dolly Cooper essaye encore de percer en 1956 avec un 45 tours chez Dot Records, puis en 1957 avec un dernier chez Ebb Records. Elle doit se résigner et se retire de la scène. Il semblerait qu’elle vive toujours à Philadelphie.
5/ Houston Stackhouse, 1910-1980
Nous avons parlé de ce superbe chanteur guitariste du Mississippi à l’occasion d’une émission avec Marc sur l’œuvre du chercheur George Mitchell. Né Houston Goff dans le Mississippi, il vivait dans une plantation chez un certain James Stackhouse. Il semble qu’il n’ait appris que tardivement qui étaient ses parents, lorsqu’il a dû se procurer un passeport.
A fréquenté des grands noms du blues dans les années vingt trente : Tommy Johnson, Mississippi Sheiks, Robert Johnson. Il rejoint son cousin Robert Nighthawk à Helena dans l’Arkansas en 1946, avec lequel il participe à des émissions de radio (KFFA). Se joint aussi à James Peck Curtis, batteur, et au guitariste Joe Willie Wilkins.
Il travaille en semaine dans les usines Chrysler, dans des fermes, dans une usine électrique. Il joue la nuit et les week-ends.
C’est en 1967 qu’il est enregistré par George Mitchell. Les titres seront publiés par Testament et Arhoolie. On écoute un morceau de cette période, I Hate To Hear My Good Girl.
► Houston Stackhouse - I Hate To Hear My Good Girl
Le morceau est extrait d’un CD intitulé « Big Road Blues » publié par le label Wolf Records, toujours disponible.
L’ethnomusicologue David Evans l’enregistre pour Flyright peu après George Mitchell.
Rejoint le groupe des King Biscuit Boys de Joe W. Wilkins. Il participe à des festivals. Un enregistrement pour Adelphi en 1972, non édité dans un premier temps, paraîtra en CD en 1994 chez Genes Records , « Cryin’ Won’t Help You ».
Arnaudon écrit qu’il a joué « un rôle déterminant dans la propagation du blues du Delta ». Il a assimilé l’œuvre de Tommy Johnson, un grand nom du Delta blues ; il s’est créé un style très personnel et a fortement inspiré Robert Nighthawk.
6/ Big Maceo, 1905-1953
Le morceau qu’on va entendre à présent est l’un des documents les plus extraordinaires de l’histoire du blues et sans doute au-delà de toute la musique populaire américaine.
Il est dû à un très grand pianiste, Big Maceo. Son vrai nom est Major Merriweather. Il est né en Géorgie en 1925. Il s’établit à Detroit en 1924 ; il travaille en journée dans les usines Ford et il joue la nuit dans les tavernes En 1941 et 1942, il séjourne fréquemment à Chicago où il se lie d’amitié avec Big Bill Broonzy et Tampa Red. Avec ce dernier il grave pour le label Bluebird une série de chefs d’œuvre. Nous avons déjà eu l’occasion d’en écouter, comme Worried Life Blues ou County Jail Blues.
Le morceau qu’on écoute a été enregistré pour Bluebird en 1945. Il s’agit en fait d’un solo de piano intitulé Chicago Breakdown, où Big Maceo est accompagné par une guitare tenue par Tampa Red et une batterie par Charles Chick Saunders.
Big Maceo a enregistré pour Bluebird jusqu’en 1947. La fin de sa vie est tragique. En 1946 il est frappé d’une attaque qui le laisse paralysé du bras droit. Les dernières faces enregistrées pour Bluebird ont été réalisées avec l’aide d’un autre pianiste, Eddie Boyd.
Big Maceo enregistre encore pour de petites marques en 1949 et en 1952 en se faisant aider par d’autres pianistes mais il n’est que l’ombre de lui-même. Il ne trouve plus d’engagements et meurt dans la misère d’une seconde attaque cardiaque en 1953.
Triste fin pour l’un des plus grands pianistes de blues de tous les temps qui a influencé tous ceux qui ont suivi, d’Eddie Boyd à Otis Spann, en passant par Johnny Jones.
7/ Snooks Eaglin, 1936-2009
Snooks Eaglin, de son vrai nom Fird Eaglin Jr, est un musicien aveugle hors norme découvert par l’ethnomusicologue Harry Oster en 1958. Snooks Eaglin est né à La Nouvelle Orléans ; en 1952 il participe à un groupe fondé par Allen Toussaint, il joue dans les rues de La Nouvelle Orléans. C’est là qu’Oster le repère et il lui fait enregistrer sept sessions entre 1958 et 1960. Snooks Eaglin joue alors dans un style folk comme c’était la mode à l’époque. Ces enregistrements ont été édités par la suite par des labels comme Folkways, Prestige ou Arhoolie.
Entre 1960 et 1963, Snooks Eaglin réalise plusieurs sessions pour Imperial. Accompagné par l’orchestre de Dave Bartholomew, il joue dans un style plus rhythm and blues. On écoute un morceau de cette période. Il s’agit de Travellin’ Mood.
Bien que les sessions pour Imperial soient de très bonne qualité, les disques n’ont alors aucun succès. Snooks Eaglin retourne alors chanter dans les rues de La Nouvelle Orléans. En 1964 il joue pour une radio suédoise et en 1971 il enregistre un album pour le producteur Sam Charters qui sera édité par le label suédois Sonet. Le style est éclectique, soul, pop, flamenco. Bref, il n’a rien pour enthousiasmer les amateurs de blues. Dans le même temps cependant, il est présent sur des sessions enregistrées par le pianiste légendaire de La Nouvelle Orléans, Professor Longhair. Il faut attendre 1978 pour que Sonet sorte un deuxième album où Snooks Eaglin retrouve le style blues de La Nouvelle Orléans.
Dans les années quatre-vingt, quatre-vingt-dix, Snooks Eaglin a sorti plusieurs bons albums publiés par différents labels, dont Black Top Records.
8/ The 5 Royales / Lowman Pawling
Les groupes de doo wop sont aujourd’hui moins connus que la plupart des grands noms du rhythm and blues ou du rock ‘n’ roll des années cinquante. Pourtant ils ont joué un rôle essentiel dans l’évolution du rhythm and blues, vers le rock ‘n’ roll bien sûr, mais aussi vers la soul music.
Les 5 Royales se sont d’abord appelés les Royal Sons Gospel Group et, comme leur nom l’indiquait, c’était un groupe de gospel. Il y a eu une embrouille avec les Royals de Hank Ballard et du coup les deux groupes ont changé de nom. Les Royals dont on parle sont devenus les 5 Royales (avec le chiffre 5, bien qu’on les trouve aussi avec « five » en toutes lettres) et le groupe de Hank Ballard s’est appelé les Midnighters.
Les 5 Royales sont les membres d’une même famille, la famille Pauling, de Caroline du Nord. Les frères Lowman, Clarence et Curtis, soutenaient leur père Lowman Sr au début. Quand ils signent chez Apollo à New York en 1952 ils passent du gospel à la musique profane. Et c’est Lowman Jr, guitariste, qui va devenir l’auteur à succès des 5 Royales et le leader.
Ils décrochent leurs premiers succès en 1953. Ils sortent coup sur coup deux morceaux qui atteignent la première place au Billboard catégorie rhythm and blues : Baby Don’t Do It puis Help Me Somebody. Ils s’installent alors comme un des principaux groupes du genre.
On écrit un morceau de 1957 sorti chez King et écrit par Lowman Pauling, Thirty Second Lover.
Les 5 Royales ont sorti de nombreux hits, je ne vais pas tous les citer. Il faut noter que plusieurs morceaux des 5 Royales écrits par Lowman Pauling ont été repris par d’autres chanteurs qui ont également obtenu des succès avec ces titres. Ainsi les Shirelles en 1961 puis les Mamas and the Papas en 1967 avec le même morceau, Dedicated To The Man I Love ; James Brown en 1960 avec Think, un morceau toutefois à ne pas confondre avec le grand succès d’Aretha Franklin, ou encore Ray Charles avec Tell The Truth.
Le groupe se sépare en 1965. Lowman Pauling enregistre alors en solo quelques disques pour différents labels puis il arrêtera pour se faire concierge dans une église. Il est décédé en 1973.
9/ Peppermint Harris, 1925-1999
Chanteur guitariste de rhythm and blues né au Texas, dont le vrai nom est Harrison Demotra Nelson Jr. Ses premiers enregistrements datent de la fin des années quarante, il est alors accompagné par Lightnin’ Hopkins.
En 1950 il grave plusieurs 45 tours pour le label « Sittin In With » qui lui attribue le surnom de Peppermint Harris. On écoute un morceau qui est une face B de l’un de ces 45 tours. Le morceau s’appelle Fat Girl Boogie.
Peppermint Harris a suivi un chemin classique. Du Texas il est passé à la Californie en 1951, plus précisément à Los Angeles où il signe d’abord chez Modern puis chez Aladdin. C’est pour ce dernier label qu’il obtient une place de numéro 1 au Billboard rhythm and blues avec I Got Loaded. Il sortira huit autres 45 tours chez Aladdin, sans toutefois retrouver le succès de I Got Loaded.
Il a ensuite enregistré à la fin des années cinquante, début des années soixante, pour divers petits labels californiens, Dark, Combo, Juke, Jewel. Mais ces disques ne lui permettent pas non plus de renouer avec le succès.
Il sort un album chez Time en 1960. Il enregistre ensuite en Louisiane. Son dernier album paraît en 1995 chez Home Cooking.
10/ Gene Summers
Gene Summers est un chanteur guitariste né en 1939 à Dallas, Texas. Il est très connu aujourd’hui des amateurs de rock ‘n’ roll pour un morceau qui est devenu un classique du genre, School Of Rock ‘N’ Roll. Pourtant ce morceau sorti en 1958 n’a pas été un succès national.
Gene Summers a formé son premier groupe, les Rebels, en 1957. Ils passent sur une radio locale. Gene Summers et les Rebels sortent leur premier disque l’année suivante en 1958 sur un petit label, Jan Records. Les deux morceaux deviennent des succès régionaux : sur la face A Straight Skirt et sur la face B School Of Rock ‘N’ Roll. On l’écoute.
Le thème de l’école et du rock ‘n’ roll a souvent été traité. Je pense notamment au School Days de Chuck Berry. Les paroles s’adressent évidemment aux adolescents :
« Eh bien, l'école de Rock ‘n’ Roll tient une session toute l'année
L'école de Rock ‘n’ Roll c’est là où vous apprendrez à bouger votre carcasse
Sûr, l’école de Rock ‘n’ Roll c’est là où je languis d’aller
Maintenant la prof n'utilise même pas de craie
Non, parce que l'homme qui vit ne fait pas semblant de laisser une marque
Car ici à cette école tout ce que vous apprenez à faire c’est du rock
Super, ils basculent sur le tableau, ils rockent sur le bureau
Les devoirs de rock c’est qu'ils adorent le plus
L'école de Rock ‘n’ Roll tient une session toute l'année
Ouais, l’école de Rock 'n’ Roll c’est là où je vais aller ! »
Chanson écrite par le guitariste du groupe James McClung. Le groupe était également composé de Jack Castleberry à la basse, Codine Craft au piano et Charlie Mendias à la batterie.
Dans cette composition le groupe a sorti plusieurs 45 tours. Il s’est séparé en 1961. Gene Summers a alors formé un nouveau groupe, les Tom Toms. En avril 61, ils font un spectacle dans lequel se produit également Elmore James, immense bluesman de Chicago. En mai 1961 ils partent en tournée avec Chuck Berry. Ils ont sorti des 45 tours sur différentes petites marques et un album en 1963.
La composition des Tom Toms évolue et curieusement elle finira par être grosso modo la même que celle des premiers Rebels, avec notamment James McClung. Le groupe a sorti plusieurs albums dans les années soixante-dix.
11/ Joe McCoy, 1905-1950
En fait, il faudrait parler des McCoy Brothers, deux frères originaires du Mississippi : Joe, parfois surnommé Kansas Joe, chanteur guitariste, est l’aîné ; Charlie, né en 1909, est chanteur, guitariste et mandoliniste. Ils ont joué séparément ou ensemble.
Alors que le second, Charlie, joue à l’origine dans un style rural classique pour le Mississippi – il a fréquenté Tommy Johnson, Ishman Bracey ou encore Walter Vincson -, l’aîné Joe adopte un style plus urbain. En 1927 il épouse la chanteuse Memphis Minnie et se fixe à Memphis. Ensemble ils enregistrent pour Columbia en 1929. Puis ils vont vire à Chicago en 1930 et là ils enregistrent pour Vocalion et Decca jusqu’en 1934, date de leur rupture.
Joe McCoy s’associe alors avec son frère Charlie venu entre-temps à Chicago. Ensemble ils constituent un orchestre, les Harlem Hamfats, et enregistrent pour Decca et Vocalion jusqu’en 1939.
Ensuite ils enregistrent sous des noms divers. On écoute un morceau de 1940, crédité à Big Joe and His Washboard Band. Sur ce morceau intitulé I’m Through With You, Charlie, n’apparaît pas : on trouve Joe McCoy au chant et à la guitare, Robert Lee McCoy à l’harmonica (il s’agit en fait de Robert Nighthawk, qui était alors musicien de studio à Chicago et qui deviendra une grande figure parmi les guitaristes), probablement Ransom Knowling à la basse et Amanda Sortier au washboard et au chant.
Joe McCoy a enregistré quatre faces pour Okeh en 1940. Les derniers enregistrements des McCoy Brothers ont été réalisés entre 1941 et 1944 pour Bluebird qui était encore à ce moment-là la grande marque de Chicago.
Les frères McCoy sont morts à quelques mois d’intervalle en 1950. Ils font partie des artistes qui incarnent la transition entre le blues rural traditionnel et le blues urbain moderne, comme Memphis Minnie et Robert Nighthawk que j’ai évoqués tout à l’heure.
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
Vous Pouvez écouter "Hot Ariège" en direct les mercredis a 19h sur Radio Transparence :
https://www.radio-transparence.org/
Merci pour votre visite & Bon Blues !!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire