HOT ARIEGE
Du swing, des blue notes et du rythme
Avec Bruno Blue Boy !
Séance 48
1/ Mississippi John HURT, 1892-1966
Mississippi John Hurt, est né en 1892 à Teoc dans le Mississippi. Il est très jeune quand sa famille se fixe dans la petite ville d’Avalon où il a passé sa vie. Il enregistre six 78 tours en 1928 pour la marque Okeh. Ces six 78 tours sont devenus cultes : c’est grâce au contenu des paroles de l’un des morceaux que Mississippi John Hurt sera retrouvé lors du blues revival en 1963. Il possède un jeu de guitare superbe, avec un finger picking impeccable, des basses régulières et appuyées, et une voix douce expressive. Tout ça a fait de lui une grande figure du style.
On écoute une de ses chansons de 1928, un grand classique du folk blanc et noir, Frankie and Johnnie. L’origine de la chanson remonte au dix-neuvième siècle. Elle pourrait même dater d’avant la guerre de Sécession, c’est-à-dire avant le moment où les musiques traditionnelles (spirituals, field hollers, worksongs et autres) vont arriver à maturation pour donner le blues. Elle apparaît parfois sous l’appellation Frankie and Albert. L’histoire est simple : Frankie trouve un jour son homme, Johnnie, dans les bras d’une autre ; Frankie tue alors Johnnie et est exécutée. Dans certaines versions elle finit ses jours en prison.
Les morceaux enregistrés par Mississippi John Hurt en 1928 sont de toute beauté. Ils restent pour moi le top de la production de Mississippi John Hurt. Mais je me dois de préciser qu’il a réalisé d’excellents albums du temps de sa redécouverte dans les années soixante, avec évidemment un son de guitare bien meilleur que ce qui nous est restitué des morceaux de 1928 et ces albums sont bien sûr très agréables à écouter.
Mississippi John Hurt est l’une des très grandes figures du folk blues. Il a eu une grande influence sur tous les guitaristes folk qui sont apparus dans les années soixante, à commencer par Bob Dylan.
2/ Elmore James, 1910-1963
Elmore James, né en 1910 dans le Mississippi mort en 1963 d’une crise cardiaque, est l’un des grands fondateurs du blues moderne.
Il a grandi sur une petite plantation du Mississippi et il est devenu très tôt un expert du slide. Il a commencé par mener une vie de musicien itinérant dans le Mississippi et l’Arkansas, en s’associant à des bluesmen comme Sonny Boy Williamson Rice Miller ou Robert Jr Lockwood.
C’est en 1952 qu’il se rend à Chicago où Little Johnnie Jones devient son pianiste régulier. Il enregistre pour Meteor, Checker et Flair. Entre 1958 et 1962 il dirige son groupe qui comprend le guitariste Homesick James, qui n’a pas de lien de parenté avec lui (en revanche son nom est Homesick James Williamson et c’est un cousin de l’harmoniciste John Lee Sonny Boy Williamson). Il enregistre pour Fire et Chess
Elmore James s’est fait un nom en reprenant les morceaux de Robert Johnson comme Ramblin’ On My Mind ou Crossroads. Il remporte un succès avec sa première version de Dust My Broom, gravée pour la marque Trumpet en 1951, qui obtient la neuvième place au Billboard.
Mais Elmore James n’est pas qu’un disciple de Robert Johnson. Il est le chef de file d’un nouveau style de Chicago, basé sur son jeu de slide à la guitare et une dramatisation intense dans la voix. On écoute un morceau qu’il a écrit en 1959 pour la marque Fire / Enjoy et qui illustre à merveille son talent incroyable, The Sky Is Crying.
Ce morceau a atteint la quinzième place au Billboard et est devenu un immense standard du blues. « Le ciel pleure » :
« Le ciel pleure,
Regarde les larmes couler dans la rue
J'attends en larmes à la recherche de ma chérie et je me demande où elle peut être »
: on dit qu’il pleuvait abondamment le jour où le morceau a été enregistré, ce qui aurait inspiré Elmore James, qui était évidemment au chant et à la guitare, avec J.T. Brown au saxo, Johnny Jones au piano, Homesick James à la basse et Odie Payne à la batterie. Le nom du groupe, les Broomdusters, est tiré de la chanson Dust My Broom de Robert Johnson.
Le style d’Elmore James a profondément influencé une pléiade d’artistes de Chicago, à commencer par Homesick James, qui n’était pas parent avec lui mais qui était un cousin de Sonny Boy Williamson, et beaucoup d’autres, notamment Hound Dog Taylor et Lil ‘Ed.
3/ Jesse Allen, 1925-1976
Une incursion dans le jump blues avec Jesse Leroy Allen, né en Floride en 1925. Jesse Allen n’est pas très connu car ses disques n’ont pas rencontré beaucoup de succès, mais c’est un chanteur guitariste qui mérite d’être écouté.
Sa carrière musicale commence avec une première session d’enregistrement chez Aladdin en octobre 1951. Aladdin sortira un single en avril 1952. Dans l’intervalle Jesse Allen avait réalisé un 45 tours chez Coral sorti en février 1952, avec sur la face B le morceau Let’s Party qu’on écoute.
Jesse Allen n’a jamais réussi à décrocher un hit au Billboard, le hit-parade du rhythm and blues. Pourtant plusieurs labels lui ont fait confiance. Il enregistre une session pour Bayou en 1952/1953 et trois sessions pour Imperial en 1953 et 1954. Mais les disques ne se vendent pas. Jesse Allen enregistre deux autres sessions : une en 1958 pour Vin et la dernière pour Duplex en 1959.
Il a continué à jouer dans les bars, les clubs et les juke joints jusqu’à sa mort en 1976. Le label Official a publié un CD intitulé « Little Walkin’ Willie Meets Jesse Allen » qui rassemble un certain nombre de ses morceaux mais il est assez difficile de se procurer ce CD. En revanche de nombreux titres de Jesse Allen se trouvent sur les compilations consacrées au rhythm and blues.
4/ Don Gibson, 1928-2003
Donald Eugene Gibson est originaire de la Caroline du Nord. Il fonde un groupe, les « Sons Of The Soil », les fils de la terre, au nom qui sonne bien hillbilly, bien paysan. Avec eux il réalise un premier enregistrement en 1948.
C’est neuf ans plus tard qu’il enregistre à Nashville un 45 tours pour RCA Victor. Les deux morceaux, Oh Lonesome Me et I Can’t Stop Loving You, sont des hits country et pop qui sont devenus cultes auprès des fans. On écoute Oh Lonesome Me.
En 1958 Don Gibson sort Blue Blue Day qui atteint la première place au Billboard et il enchaîne les tubes jusqu’en 1962. Il aura d’autres numéros 1 jusqu’en 1972.
Dans les années soixante, soixante-dix, il a chanté en duo avec Dottie West, puis avec Sue Thompson. Il a également écrit des chansons qui sont devenus des hits pour d’autres artistes, comme Sweet Dreams avec Patsy Cline en 1963.
Don Gibson fait partie des stars de la country music d’après-guerre. Il est mort en 2003.
5/ Eugene Powell, 1908-1998
Chanteur guitariste originaire du Mississippi, il jouait aussi du banjo, de l’harmonica, de la mandoline et du violon. Il a commencé à enregistrer pour Bluebird en 1936 grâce à Bo Carter, la vedette des Mississippi Sheiks formés par la famille Chatmon, qui a influencé notablement son jeu de guitare. Eugene Powell était un ami de la famille Chatmon.
Lors de la séance du 15 octobre 1936 il enregistre ses morceaux sous le surnom de Sonny Boy Nelson. Il grave aussi une dizaine de morceaux en tant que guitariste avec Robert Hill et trois avec sa femme Mississippi Matilda. Il enregistre également en 1937 plusieurs autres morceaux, les siens et avec les mêmes.
Il se sépare de Mississippi Matilda en 1952 et renonce un temps à la musique. On le retrouve néanmoins avec des enregistrements réalisés en 1970 pour Adelphi puis en 1976 à Greenville pour le label Albatros. Sur les 24 morceaux gravés pour Albatros, le label en éditera neuf.
On écoute l’un des morceaux de 1976, non édité ) l’époque. Il s’agit d’une version du grand classique du blues du Mississippi, Poor Boy. Je précise qu’il s’agit de la deuxième prise. Ce morceau, comme les 23 autres, a été édité en 2013 sur CD par le label Mbirafon dont je ne sais absolument rien.
Incroyable son de guitare obtenu par une Silvertone dans laquelle il avait introduit un résonateur en aluminium comme les guitares National. A noter aussi qu’il avait ajouté une septième corde à sa guitare. Evidemment ce son tout à fait extraordinaire avant guerre a été éclipsé par l’arrivée de la guitare électrique.
Le CD de Mbirafon s’appelle « Eugene Powell Blues At Home 3 ». Comme son nom l’indique, c’est le troisième volet d’une série consacrée à des artistes de country blues.
6/ Mae Mercer, 1932-2008
Mae Mercer est une chanteuse de blues née en Caroline du Nord et elle est sans doute plus connue pour ses films que pour sa carrière musicale. En fait elle a mené les deux de front, du moins au début, et les deux sont intéressants.
Elle enregistre son premier 45 tours pour Atlas Records en 1960. La face B est un grand classique du blues de Chicago, Sweet Black Angel. Je vous propose d’écouter le morceau qui se trouve sur la face A, Great Googa Mooga.
Dans les années soixante elle passe environ huit à Paris, elle chante dans un club. Elle effectue aussi une tournée européenne. Elle a sorti deux 45 tours chez Decca en 1964.
Ses disques sont assez difficiles à se procurer. Mais on trouve ses morceaux sur des compilations, comme pour Great Googa Mooga qu’on a écouté, disponible sur la compilation titrée « Atlas Blues Explosion New York’s 1950’ ».
Pour ce qui est des films, elle a commencé en 1963. Son film le plus connu est L’inspecteur Harry (Dirty Harry en anglais) de Don Siegel, avec Clint Eastwood, paru en 1971. A partir des années soixante-dix, Mae Mercer s’est consacrée exclusivement au cinéma et à la télévision.
7/ Larry Birdsong, 1934-1990
C’est sûr qu’avec un nom pareil, « chant d’oiseau », Larry Birdsong a dû se sentir destiné à une carrière musicale. Chanteur originaire du Tennessee, il a tout essayé : le blues, le doo-wop, le jazz, le gospel, le rock ‘n’ roll, la soul. Mais il aura surtout couru après le succès sans l’obtenir vraiment.
Il a été découvert par le producteur Ted Jarrett qui pourrait l’avoir aidé à éviter sinon la prison, du moins les contraintes d’une période de probation. En 1956, il sort deux 45 tours chez Calvert, la marque de Jarrett, et un autre chez Excello. La face A du single Excello, Pleadin’ For Love, atteint la onzième place du Billboard. C’est sans doute ce succès initial qui conduira plusieurs marques à lui laisser tenter sa chance.
En 1957, Larry Birdsong enregistre pour Vee-Jay. Il fait plusieurs sessions dans les studios de Cosimo Matassa à La Nouvelle Orléans. En 1958-1959, Jarrett publie des enregistrements sur le label Champion. Birdsong sort des 45 tours chez Cherokee et Ace.
Entre 1961 et 1962 il sort quatre 45 tours chez Home Of the Blues avec un groupe de soutien, les Larryettes. On écoute la face A du premier single, I’ll Let Nothing Separate Me From Your Love.
Après 1962, il y a un trou. Il faut attendre 1966 pour voir Larry Birdsong réapparaître chez Sur-Speed Records. Il fait une série de 45 tours sur diverses marques jusqu’en 1973. Par la suite il n’a sorti qu’un single de gospel en 1981.
8/ Richard Brothers
Je n’ai aucune info sur des frangins nommés Richard qui ont enregistré du rockabilly dans les années cinquante sinon qu’ils ont gravé en 1959 un 45 tours chez Richland Records, un label qui était basé à Morgan City en Louisiane avec sur la face A un morceau intitulé You Will Be Too Late et sur la face B le morceau Gonna Work qu’on va écouter..
On trouve ce morceau sur le CD « Rock Me Mama », onzième volume d’une série dont j’ai abondamment parlé dans cette émission. Il s’agit de la série « Boppin’ by the Bayou » éditée par le label Ace, qui réédite des morceaux de rockabilly et de swamp pop de Louisiane, issus notamment des labels Excello et Goldband Records.
A noter que cette série est complétée par deux autres : « Bluesin’ by the Bayou » et « Rhythm ‘n’ Bluesin’ by the Bayou » pour le blues et le rhythm and blues. Les trois séries sont d’ailleurs mélangées dans une collection unique. A ce jour dix-neuf volumes sont parus
9/ Baby Face Turner
Chanteur guitariste à ne pas confondre avec le célèbre Ike Turner. J’ai eu l’occasion de voir cette confusion sur le net ; une confusion rendue possible par le fait que tous les deux ont travaillé pour le label Modern des frères Bihari. A cette époque d’ailleurs, Ike Turner était plutôt employé comme recruteur de talent, comme talent scout, que comme artiste.
Baby Face Turner, notre Turner au visage de bébé, n’est l’auteur que de trois chansons, plus les prises alternatives, réalisées lors d’une session mémorable le 21 mars 1952. La scène se passe au Music Center d’un certain Martin Scroggin au 106 avenue Washington à North Little Rock dans l’Arkansas. Ce jour-là un cyclone ravage l’Etat, faisant 111 morts dans l’Arkansas et plus d’une centaine d’autres dans les Etats voisins, Tennessee, Missouri, Kentucky, Alabama et Mississippi. Ce cyclone est celui qui a causé le plus de morts dans l’histoire de l’Arkansas ; ce qui a amené le producteur Joe Bihari à dire qu’il avait dû se battre contre deux forces pour mener à bien son entreprise : les forces politiques et les forces de la nature.
Mais les chansons de Baby Face Turner ont bien été gravées. Parmi elles, Gonna Let You Go, qu’on écoute.
Modern a publié en 1952 deux des chansons de Baby Face Turner, dont Gonna Let You Go. Il a publié la troisième l’année d’après, en 1953, en l’attribuant par erreur à Sunny Blair.
Par ailleurs Baby Face Turner serait l’auteur d’un quatrième titre, un classique du blues du Mississippi intitulé 44 Blues mais ce morceau reste introuvable.
Les morceaux de baby Face Turner ont été éditées par le label Ace dans le deuxième volume de son excellente série « The Modern Downhome Blues Sessions » sous-titré « Mississippi & Arkansas 1952 ».
10/ Sunnyland Slim, 1906-1995
Chanteur pianiste, vrai nom : Albert Luandrew, originaire du Mississippi. En 1925 on le trouve à Memphis ; c’est en 1942 qu’il se fixe à Chicago. Il a joué un rôle important dans le blues de Chicago de l’après-guerre, non en raison de son style qui n’a rien de franchement original mais parce qu’il a joué avec une quantité phénoménale d’artistes et qu’il en a introduit un bon nombre dans les studios d’enregistrement. Sur les faces qu’il a enregistrées, on trouve les noms de Muddy Waters, Little Walter, Robert Jr Lockwood, Leroy Foster, Snooky Pryor, Big Walter Horton, Eddie Taylor etc.
Il a commencé à enregistrer en 1946 pour Specialty avec le groupe de Jump Jackson et sous son nom à partir de 1947, ou plus exactement au début sous le pseudonyme de « Doctor Clayton’s Buddy », l’ami de Docteur Clayton, pianiste de Chicago avant-guerre qui a eu une influence considérable ç l’époque.
En 1948 Sunnyland Slim réalise plusieurs sessions avec Muddy Waters. Il dirige ensuite plusieurs petits orchestres et enregistre abondamment jusqu’en 1956/1957 pour des marques diverses.
On écoute un morceau de 1957 gravé chez Cobra, It’s You Baby.
Ce morceau est tiré d’une compilation publiée en 2002 par E-Music West Side intitulée « Goin’ Down To Eli’s, The Cobra & ABCO Rhythm & Blues Anthology 1956-1958 ». Excellent CD toujours disponible que je recommande aux amateurs !
Dans les années soixante, Sunnyland Slim est venu trois fois en Europe : en 1963 au festival d’Antibes, en 1964 avec l’American Folk Blues Festival et en 1969 avec la tournée du Chicago Blues All Stars de Willie Dixon.
Dans les années soixante-dix il a sorti de nombreux albums, notamment pour Prestige/Bluesville, Storyville, Blue Horizon et bien d’autres labels. A noter qu’il a joué avec le groupe de rock/pop Canned Heat. Par la suite, Sunnyland Slim joue encore dans les clubs de Chicago, il participe à des tournées, des festivals et il a continué à enregistrer dans les années quatre-vingt.
11/ Louis Jordan, 1908-1975
Louis Jordan, né en 1908 mort en 1975, joueur de clarinette et de saxophone, fait partie de ces musiciens inclassables qui se situent au carrefour de plusieurs styles : blues, jazz, rock ‘r’ roll… Il a commencé à enregistrer dès 1929 avec le chef d’orchestre et batteur de jazz Chick Webb. Il a accompagné notamment Louis Armstrong et Ella Fitzgerald. Il fonde son orchestre, les Tympany Five, en 1938 et signe chez Decca. Il obtient un succès immédiat et devient une véritable star.
Louis Jordan a mis au point un style de rhythm and blues incroyablement efficace, à base de jump blues et de boogie. Il est l’auteur d’une dizaine de morceaux, comme Caldonia Boogie, Keep-A-Knockin’, Let The Good Times Roll, qui sont devenus des standards du blues et du rock ‘n’ roll.
On écoute l’un d’eux : Choo Choo Ch’ Boogie, un morceau de Louis Jordan and his Tympany Five, enregistré à Los Angeles en 1946, avec Aaron Izenhall à la trompette, Josh Jackson au saxo ténor, Wild Bill Davis au piano, Carl Hogan à la guitare électrique, Jesse Simpkins à la basse et Eddie Boyd à la batterie (à ne pas confondre avec un autre Eddie Boyd, pianiste de Chicago).
Les morceaux de Louis Jordan se caractérisent par un rythme endiablé, des riffs efficaces, un swing exubérant et Louis Jordan n’hésite pas à les émailler de blagues et de gags qui constituent son cachet personnel. Son succès ne faiblit pas tout au long des années quarante. Il trône sans arrêt en tête du Billboard dans la catégorie rhythm and blues. Et son influence considérable s’étend bien au-delà du seul rhythm and blues.
Vous pouvez écouter les morceaux présentés ici en cliquant sur le titre de la chanson en ROUGE
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Merci pour votre visite & Bon Blues !!
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